« Nous avons pris connaissance du décret créant la Cour Spéciale de Repression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). C’est un pas dans la bonne direction, pour mettre fin a l’impunité totale pour les crimes de toutes sortes commis contre la fortune publique, l’enrichissement illicite et le bien-être des populations. À ce titre, nous ne pouvons que nous en féliciter.
C’est ce que nous réclamons depuis que l’UFD existe. Cependant, l’amère expérience nous montre que le système prédateur et corrompu, responsable de la destruction du pays et de la misère des populations, ne peut pas être éradiqué par de simples textes. La Guinée en a été largement pourvue, et en pure perte. Il faut pour cela que la volonté politique soit sans faille, jusqu’au bout.
Il faut faire confiance à des magistrats à l’intégrité prouvée et qui peuvent travailler en étant à l’abri des pressions politiques et des tentations corruptrices des prédateurs. Mais au-delà de cette cour qui a un rôle curatif, il faudrait donner à la justice des moyens préventifs, c’est à dire des textes de lois dissuasifs, car nous le savons tous, mieux vaut prévenir que guérir. La prévention coûte 20 fois moins cher que les remèdes.
Il faut quil y ait ce dispositif légal et contraignant de la déclaration de patrimoine de tous les acteurs responsables dans l’appareil d’Etat. Évidemment, dans ce pays, pillé et ruiné par ses élites et plongé dans ce système injuste et complètement corrompu, personne n’en veut! Et pourtant cette législation est incontournable; elle est une condition sine qua non pour sortir de cette décadence et cette misère sans fin, depuis l’indépendance.
On ne peut pas ruser avec le peuple, il est bon que chacun le sache ».