
Cherté de la vie en Guinée: aux marchés, des femmes dénoncent
De nos jours, les prix des denrées alimentaires ne font que grimper du jour au lendemain dans les différents marchés à constaté un reporter d’Aminata.com. Vu la forte faiblesse de la rentabilité économique de certains chefs de famille, le panier de la ménagère se sent menacé.
Deux sur 10 familles arrivent à assurer régulièrement la dépense suffisante pour la bouffe journalière.
D’autres se contentent du peu qu’elles gagnent sur leur petite marchandise pour augmenter sur ce que leurs maris leur donne parfois. Et certaines familles par manque de moyen ne préparent que deux à trois fois dans la semaine. Parmi elles certaines sont accompagnées par leurs voisins qui les tendent la main parfois pour la popote.
Les commerçants et marchants qualifient les prix des denrées alimentaires de façon d’exorbitants. Il vous suffit de faire un tour dans les différents marchés de Conakry.
Le kilo de riz importé selon les marchés et la qualité qui était à 4000 est à 5500fg. Le kilo du riz du pays (riz étuvé), qui était à 6500 est à 7500.
Le litre d’huile de palme de 12000 est monté à 13.000fg. Le kilo de viande actuellement est à 35.000fg. Quant au sucre de 8 000fg a grimpé pour 9 000fg. Le prix de poison de bonne qualité commence à partie de 10 000fg.
Selon Madame Camara N’mah, mère de trois enfants vendeuse de condiment au marché Kenien, commune de Dixinn la cherté de la vie ne dépend pas des marchandes.
« Je me lève chaque jour à 6h du matin pour venir chercher de quoi manger pour ma famille. Actuellement mon mari ne travaille pas. Ce n’est pas à chaque fois qu’on gagne de client, mais on peut tomber parfois, ça trouvera qu’il y a beaucoup de clients et nous aussi c’est là-bas qu’on profite pour faire monter les prix, pour qu’en cas le jour où on n’a pas de client, on puisse se contenter de ce qu’on a gagné aujourd’hui. C’est avec ça aussi qu’on nourrit nos familles en attendant. Le jour que je ne gagne pas d’argent, j’achète du pain et je mets du café sans lait pour nous on mange, ou bien parfois si j’ai du riz à la maison, je prépare ça pour nous et on met de l’huile de palme dessus, on mange ça ».
Quant à cette autre femme rencontrée au marché de Koloma, commune de Ratoma qui a préféré intervenir sous l’anonymat, déplore le peu de dépense que les hommes donnent à leurs femmes pendant que les condiments coûtent chère dans les marchés.
« Moi j’ai failli divorcer deux fois avec mon mari à cause de la dépense. L’argent qu’il me donne ne suffi pas du tout, pourtant à chaque fois il me réclame du bon manger avec des gros poissons ou de la viande, si je lui dis que la dépense ne pouvait pas suffire, il prend ça autrement et il en fait à un grand problème. Dès fois je suis obligé à demander à mes frères qui sont à l’occident de m’envoyer de l’argent. C’est avec ça que je me démerde parfois pour lui trouver ce qu’il veut pour ne pas que je pers mon foyer. Donc je dirai aux hommes de revoir la dépense pour la popote parce que le marché coûte excessivement chers et nous les femmes on souffre pour ça ».
Pour cette autre famille, rencontrée au quartier minière, commune de Dixinn, se jure de faire parfois trois jours sans chauffer même de l’eau, elle se contacte de la petite bôle que sa voisine la tende à chaque repas.
« Aujourd’hui, je vous jure que j’ai fait trois jours sans préparer, mes deux enfants mangent souvent chez nos voisins qui sont à côté. Parfois j’ai même honte d’eux. L’autre même à chaque fois qu’elle prépare, elle m’envoie. Je mange là-bas un peu et le reste je garde pour mon mari. Vu que mon mari se débrouille, moi aussi à travers mon petit commerce d’eau Coyah, je peux envoyer parfois au marché 10 000fg ou 15 000fg comme dépense et les choses coûtent très chère. On peut faire un mois sans mettre même un demi-poisson dans notre sauce».
Sachant que dans la vie il y’a des hauts et des bats, le gouvernement guinéen devrait mettre en place une politique de stabilité des prix des denrées alimentaires favorable, pour que même le plus pauvre puisse avoir accès au manger quotidiennement quelque soit sa situation économique.
Ibrahima Sory Barry pour Aminata.com
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