
Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction, Docteur Dansa Kourouma président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne(CNOSC-G) a dénoncé un manque de suivi et une irresponsabilité grave des gouvernants dans la gestion des chantiers de la fête tournante de l’indépendance guinéenne.
“On s’est rendu récemment dans toutes préfectures de la région forestière pour voir les chantiers de la deuxième fête tournante de l’indépendance. Il faut dire avec courage que les attentes n’ont pas été satisfaites. Il faut reconnaître que le besoin d’infrastructures qui était criard dans cette région, malgré les investissements qui ont été faits, dans la préfecture de Beyla par exemple avec 34 milliards de francs guinéens investis pour des infrastructures locales, les réalisations sont aujourd’hui autour de 30%. Vous imaginez depuis 2012, cela fait 5 ans que les infrastructures promises n’ont pas été réalisées avec un taux de réalisation de 30% et le taux de décaissement est de 80%. Il y a des entreprises qui ont pris de l’argent et ont bouffé. On a été saisi par la communauté qui nous a demandé de les défendre. Nous avons saisi toutes les autorités nationales. Une délégation a été envoyée sur le terrain. Cette mission a fait de révélations plus graves que celles qu’on a faites”, explique le président du CNOSC.
Plus loin, le patron du CNOSC a déploré du fait que depuis cette date, il y a un an, il n’y a pas eu une action de la part des autorités pour contraindre les entreprises à achever les travaux.
“Il n’y a aucun compte qui leur a été demandé. Avec la communauté de Beyla nous avons porter plainte pour que les pauvres populations rentrent en possession de leurs infrastructures. La plainte est portée contre les sociétés parce que l’Etat a débloqué l’argent qui est parti dans les comptes des sociétés. Comme l’Etat lui-même ne veut pas contraindre les sociétés à réaliser pour le bénéfice de la population, nous nous estimons que les sociétés doivent rendre compte”, a-t-il renchéri.
Pour lui, cela est un manque de suivi et une irresponsabilité grave des gouvernants. “C’est une négligence de l’Etat. Imagine qu’un Etat est incapable d’inquiéter une entreprise pour réaliser ses engagements contractuels. Il faut reconnaître aussi que quand on parle de l’Etat, c’est la communauté. Ce que l’administration n’arrive pas à faire, il faut que la communauté soit capable de le faire. Le rôle de la société civile c’est d’ouvrir les yeux des communautés sur un certain nombre de choses. A Nzérékoré, c’est la même chose. Le stade de l’amitié n’est pas achevé. Il faut reconnaître que ces fêtes tournantes qui ont constituées une saignée financière pour l’Etat n’ont pas satisfait les besoins et les attentes des populations. Nous demandons fermement à l’Etat d’aller faire un état de lieu de ces chantiers entamés avant de projeter d’autres fêtes. Il faut mettre fin à la saignée financière des guinéens. Cet argent, c’est pour le pays. Si c’est mal géré, ça complique le développement du pays”, indique Docteur Kourouma.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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