
La grève organisée par une partie du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) est largement suivie à Conakry et à l’intérieur du pays. Ces derniers jours, les tensions se sont accentuées dans les rues de la capitale guinéenne. Le gouvernement de son côté refuse de négocier avec les grévistes qualifiés des « bandits« .
Contacté par Aminata.com, Aboubacar Soumah, premier secrétaire général du SLECG, assure que le débrayage se poursuit et appelle ses militants à rester à la maison. « Je suis un responsable du syndicat. Je ne me cache pas. Je suis sur le terrain en train de voir l’évolution de notre mouvement« , explique-t-il.
Réagissant aux propos du ministre de la justice qui a qualifié hier lundi 20 novembre la grève des syndicalistes de « sauvage« , M. Soumah soutient que Me Cheick Sacko ne maîtrise le code de travail. « En tant que ministre, il doit connaître les textes« , poursuit-t-il avant d’ajouter: « nous poursuivons notre mouvement jusqu’au bout »
En ce qui est l’arrestation suivie de la libération de ses collègues, il martèle: « il faut continuer le mouvement. Quand on est syndicaliste on doit s’attendre à être arrêté et emprisonné. Continuez à lutter car ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent« .
Aboubacar Soumah réaffirme son engagement à défendre les intérêts des enseignants et chercheurs. Pour preuve selon lui, malgré la levée du gel de son salaire par le ministère de la fonction publique, le mouvement se poursuit. « Si nous suspendons le mot d’ordre parce qu’il y a eu la levée de ma suspension, comment vous pouvez appeler ça. C’est de l’égoïsme. Il y a eu mort d’homme, il y a de blessés. A quoi bon d’aller en grève si à la fin, les revendications des enseignants ne sont pas prises en compte. Je ne lutte pas pour moi seul. Mon engagement c’est pour la base parce que quand on se dit leader syndicaliste c’est grâce la base. Sans la base on est rien« , tranche-t-il.
La grève enclenchée depuis le 13 novembre paralyse les écoles à Conakry et dans des nombreuses localités de l’intérieur du pays. Les syndicalistes réclament un salaire minimum de 8 millions de francs guinéens (soit 800 €) pour les enseignants.
Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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