
Elle écope 30 ans de prison pour avoir fait une fausse couche
C’est l’un des pays les les plus sévères au monde en matière d’avortements : au Salvador, une adolescente a été condamné à 30 ans de prison pour homicide.— Elle était tombée enceinte après un viol et avait ensuite perdu le bébé, après une fausse couche, selon ses avocats. Dans un pays où l’IVG est strictement interdit, ce cas n’est pas isolé.
« Une décision fondée sur la morale, pas sur le droit ou la justice » : c’est en ces termes que l’avocat de la jeune femme a annoncé qu’il allait faire appel du verdict. En attendant, Evelyn Hernandez Cruz a été envoyée en prison pour avoir fait une fausse couche. Elle était tombée en enceinte après avoir été violée, mais n’avait pas dénoncé cet acte à la police par peur de représailles envers sa famille.
A 32 semaines de grossesse, prise de fortes douleurs, elle accouche chez elle d’un enfant mort-né. Emmenée à l’hôpital pour y être soignée, elle s’y retrouve menottée pendant une semaine, accusée, un premier temps d’avoir provoqué un avortement, puis un homicide.
Longues peines de prison pour 17 femmes
Le Salvador a une loi anti-avortement extrêmement répressive, soutenue par la puissante Eglise catholique. En 2013, une jeune femme atteinte de lupus n’avait pas été autorisée à avorter d’un fœtus pourtant dépourvu de cerveau. Il avait fallu l’intervention de la Cour interaméricaine des droits de l’homme, pour qu’on lui pratique une césarienne.
A l’automne dernier, un amendement a été déposé au parlement pour autoriser les avortements en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non viabilité du fœtus : mais les partis de droite s’y opposent. A ce jour, au Salvador, 17 femmes purgent une longue peine de prison pour avortement.
Rfi.fr