
Le continent africain est régulièrement frappé par la pauvreté depuis l’ère des indépendances dans les années 60. Malgré ses faveurs énergétique, humaine et minière, jusqu’ici l’Afrique peine à sortir des difficultés économiques.
Titulaire d’un doctorat en économie dans une université américaine, Dr. Abdoulaye Keita y a longuement réfléchi. Depuis au moins deux ans, il a édité deux livres dont l’un se penche sur la croissance. « Dynamique économique moderne et exercices corrigés« , propose des politiques fiscale, budgétaire et monétaire dont les États peuvent préconiser pour stimuler la croissance.
Devant un public réuni à l’occasion de « Conakry capitale mondiale du livre », le mardi 25 avril à la Bluezone de Kaloum Dr. Abdoulaye Keita a fait savoir qu’avec des politiques économiques bien cernées des pays sous-développés peuvent se rattraper sur les économies riches.
« La Chine et le Vietnam étaient au même niveau de vie que la Guinée dans les années 60, aujourd’hui il y a un grand fossé entre ces pays et le notre« , explique l’ancien coordinateur de l’Electricité de Guinée (EDG). Pour cet économiste, la pauvreté de l’Afrique n’est pas une fatalité. Il souligne qu’il y a entre 5 à 6 facteurs qui intègrent la production mais le continent subsaraharien a tout sauf le capital physique qui s’articule essentiellement sur le travail.
A travers le modèle AL qui permet d’utiliser le facteur travail, ajoute Dr. Keita, les économies africaines peuvent se rattraper en 30 et 40 ans. S’appuyant sur les théories du brillant économiste américain Robert Solow sur la croissance, Dr. Keita propose aux africains de mettre de la valeur ajoutée sur leurs matières premières.
Donnant un exemple illustratif, il indique que la tonne de la bauxite brute est vendue à 29 dollars alors que la bauxite transformée en alumine se négocie autour de 2000 dollars. Un écart énorme qui s’explique par la transformation qui au-delà de la valeur ajoutée crée de l’emploie. « Tout doit être transformé sur place sinon on risque de stagner« , prévient l’universitaire.
Au cours de sa présentation de ses deux livres, l’épineux problème de l’inflation a été aussi abordé. Une série de questions-réponses suivie de la remise des attestations des étudiants à l’auteur a mis fin à la rencontre.
Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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