Le Comité de l’Organisation de Coupe d’Afrique des Nations (COCAN), est confronté à des énormes difficultés concernant les préparatifs de l’organisation de la CAN 2023 en Guinée.
Pour s’enquérir plus de précision sur cette situation, Elhadj Thierno Ousmane Ly, Ingénieur analyste financier, qui a milité pendant plus de vingt avec son complice, le chroniqueur sportif, Thierno Saïdou Diakité pour une organisation de la CAN en Guinée, a accordé une interview exclusive à notre rédaction la semaine dernière, au cours de laquelle, il s’est prononcé sur la problématique des préparatifs de l’organisation de la CAN senior de football en 2023 en Guinée.
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Aminata.com : La Guinée doit organiser la CAN 2023, jusqu’à présent, nous constatons que le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (COCAN), n’a pas encore posé d’actes concrets. Que vous inspire cette situation ?
Elhadj Thierno Ousmane Ly : La Guinée devrait pouvoir organiser cette CAN, parce qu’elle dispose de tous les moyens, mais elle ne prend pas les dispositions absolument indispensables pour l’organisation de cette CAN. C’est ce que tout le monde trouve extrêmement dommage.
Les gens disent que c’est une question de volonté politique, ça, c’est une autre perception de la chose. Il y a une volonté politique parce que le gouvernement s’est engagé à mettre en place le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations Guinée 2023 qu’on appelle le COCAN dont à sa tête, Antonio Souaré. Au-delà de cela, on ne voit rien venir.
Aujourd’hui, les responsabilités sont relativement situées, contrairement ce que les gens sont entrain de dire pour flatter le ministre partant des sports, Siaka Barry.
Egalement, on a un certain nombre de problèmes qui relève de la mauvaise gestion que le ministre sortant a eue à faire par rapport à cette CAN, lorsque le décret concernant la création du COCAN a été mis en place
En ce sens qu’il était question que sur proposition du ministre sortant des sports, le premier ministre nomme les membres de commission. Dans la vision et l’efficacité du travail, il ne fallait pas que des gens fassent des cumuls de fonctions.
Ce qui était nécessaire, c’est que les gens compétents, respectueux, moralement bien assis pour pouvoir faire ces travaux qui sont pétris d’une valeur extrêmement importante, n’ont pas été pris dans ces commissions du COCAN.
Malheureusement, les choses se sont enchainées, sans que le travail préalable ne soit fait , parce que si vous nommez quelqu’un dans le but d’assumer une fonction extrêmement importante pour la nation, il faut lui dire ce qu’il va pouvoir faire. Signalons que ce préalable n’a pas été fait.
Le premier ministre était devant une situation assez critique. Les gens ont été nommés à ces postes dans les différentes commissions sans faire le travail, parce qu’il n’y a pas eu un budget dédié à cela.
Le chef du gouvernement, Mamady Youla s’est retrouvé devant des situations assez complexes, donc il a fini par nommer cinq personnes par commission, peut après il y en a eu une dizaine.
Ils ont dit qu’ils vont en augmenter, les gens ont cru que c’est un lieu où il faut aller s’approprier de l’argent. Alors qu’ils devraient connaitre leurs rôles patriotiques à jouer dans la réalisation de cette CAN Guinée 2023.
Je situe tout ce problème au niveau d’Antonio Souaré. Aujourd’hui, il devrait avoir le rang de ministre d’Etat, le développement du pays dépend de lui aujourd’hui.
Il doit comprendre qu’on ne donne pas un pouvoir, on le décroche. Il faut qu’il se mette à sa place, qu’il fasse son travail, pour que deux choses très importantes soient faites dans le cadre de ce COCAN qui sont entre autres : le regroupement de tous les guinéens et, la motivation de tous les guinéens pour s’intéresser à ce travail, que chacun puisse faire au moins ce qu’il est capable d’en apporter.
Qu’on invite les gens à se mettre immédiatement au travail en ce qui concerne évidemment la réalisation de cette CAN Guinée 2023 tant attendue par le peuple de Guinée. Quel que soit votre potentiel, vos capacités, si vous n’êtes pas à un travail, vous n’allez pas pouvoir le réaliser, parce que la vie, c’est deux auxiliaires, ce que tu es et, ce que tu as. Si tu ne mets pas en valeur cela, c’est un problème. Aujourd’hui, il faut que tous les guinéens soient mobilisés par rapport à cette CAN.
Aminata.com : Présentez-nous réellement les contraintes pour la réalisation de ce projet ?
Elhadj Thierno Ousmane Ly : Cette CAN est le meilleur projet de développement dont dispose le pays. Mais, il nous faut des ressources financières, que nous n’avons pas pour réaliser ce bijou.
Le gouvernement est incapable aujourd’hui de trouver toutes les ressources financières pour pouvoir financer le projet de cette CAN dans notre pays.
Mais, il faut reconnaitre que ces contraintes ne sont pas seulement au niveau du gouvernement. Plutôt, c’est l’environnement international et la domination que nous subissons.
Aminata.com : Lors de la récente visite de la secrétaire générale de la FIFA en Guinée, le président du COCAN, Antonio Souaré a dit qu’ils mettront tout en place pour pouvoir organiser la CAN 2023 en Guinée. Qu’en pensez-vous ?
Elhadj Thierno Ousmane Ly : Ce n’est pas une première fois qu’il livre ce message. Mais, ce n’est pas ce qui nous intéresse. C’est plutôt ce qu’il fait. Il faut que tous les guinéens soient regroupés pour travailler sur cette CAN.
Ça, c’est la première des choses qu’il a à faire. Il faut que chacun sache dans le cadre de cette CAN, la contribution qu’il va pouvoir apporter dans le but de faire réaliser ce projet sportif.
Mais, jusqu’à présent personne ne sait ce qu’il doit faire. Parce que plusieurs questions se posent à ce niveau à savoir, où est-ce qu’on peut trouver les fonds propres pour organiser cette CAN, parce que si on ne trouve pas ces fonds, ça ne marcherait jamais.
Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui pour la mobilisation de ces fonds. Il faut que les guinéens adhèrent, qu’on leur dise voilà ce qu’on vous demande de faire et voilà comment le faire. Ça c’est un aspect très important.
Aminata.com : Le limogeage de Siaka Barry au ministère des sports a créé de la polémique dans la cité. Selon vous est-ce que ce monsieur a été à la hauteur ?
Elhadj Thierno Ousmane Ly : Aujourd’hui, les gens sont entrain de flatter ce qu’il y eu au niveau du ministère des sports, de la culture et du patrimoine historique au temps de Siaka Barry. Mais au fait, ce qu’il a eu à ce département, il faut une honnêteté morale pour reconnaitre la valeur de ce qui a été fait.
Le travail positif qui a été fait comme valeur reconnue à ce ministère, il faut le dire que cela émane de la compétence et les expériences d’Isto Keira.
Le ministre Siaka doit reconnaitre la valeur d’Isto Keira, il doit reconnaitre que Domani Doré a eu à faire jusqu’à ce qu’on arrive à cette CAN. Prendre en compte ce qui a été dit et fait pendant les travaux et les reconduire parce que c’est une continuité. Siaka Barry n’a pas voulu les continuer.
Aujourd’hui, Bantama Sow est revenu au même département. Il faut qu’il se mette à la tâche. Il y a un défi très important, d’abord le président lui fait confiance, il y a un creux important entre le président de la République et sa population, il faut le combler. Le chômage, il faut le combler. Il manque d’infrastructures, il faut le faire. Donc, je pense que le nouveau ministre des Sports, Bantama Sow doit être capable de le faire, il suffit qu’il mette en place les gens qu’il faut.
J’ai envisagé de le rencontrer et discuter avec lui, de lui donner mon avis. Parce que je crois en cette CAN et, je crois à ce pays. Nous avons tous les moyens pour le faire, nous pouvons mobiliser ces infrastructures.
Les guinéens ne croient pas, parce qu’on ne montre rien pour dire qu’aujourd’hui, nous pouvons le faire.
C’est pour cela que je dis la plateforme que nous avons créée, devrait être beaucoup plus active, il faut qu’elle aille rechercher les informations dont la population a besoin pour comprendre les contraintes liées à l’organisation de cette CAN.
Avec toutes ces difficultés concernant les préparatifs de l’organisation de cette CAN, soulevées par notre interviewé, une rencontre serait souhaitable entre les membres de la plateforme et le président du COCAN, Antonio Souaré pour échanger sur des dispositions à prendre pour réussite de l’événement. Et c’est maintenant qu’il faut faire face à cela, pour ne pas que ça soit trop tard, car il reste encore quelques années avant le jour j.
Interview réalisée par Ibrahima Sory Barry pour Aminata.com