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Enquête : quand des escrocs collaborent avec la justice, un piège contre les investisseurs

La justice et la sécurité, fondement nécessaire pour garantir les investissements étrangers dans le pays continuent-il de polluer le climat des affaires en Guinée ? Ce questionnement fait suite à une escroquerie des plus montée dans la capitale guinéenne, mais dont l’affaire transférée devant la justice, souffrirait déjà du manque de confiance entre justiciable et ceux censés rendre justice.

Enquête sur une affaire qui défraie la chronique à Conakry depuis l’escroquerie dont a été victime un citoyen américain. Votre quotidien en ligne qui s’est intéressé à ce dossier croustillant, a fini par découvrir une triste réalité à Conakry. Un gang nuisible serait parrainé par ceux qui sont censés faire appliquer la loi dans le pays.

 

Alors que les nouvelles autorités du pays, notamment le président de la République et son gouvernement, se battent pour rassurer les investisseurs, des gens malins trouvent toujours des moyens pour faire leur sale besogne.

Comme nous l’annoncions dans une précédente édition, M. Daniel Edri (ici en image) est un citoyen américain qui représente un groupe d’investisseurs qui font des placements en Amérique et en Afrique de l’ouest. Il y a investi, en trois ans et demi, des millions de dollars dans plusieurs domaines.

 

C’est dans ce cadre, nous a-t-il confié, qu’il s’est intéressé à la Guinée également pour que les citoyens de ce pays profitent de ses investissements.
Mais hélas M. Edri est arrivé à Conakry sur invitation d’un groupe de personnes qui se sont présentées comme hommes d’affaires via internet pour qu’ils puissent réaliser ensemble des projets d’investissement.

Il ignorait, déplore-t-il, qu’il rentrait dans le piège d’un « gang bien connu de la loi » et qui agit librement depuis de nombreuses années à Conakry avec leurs actifs plusieurs cas d’escroqueries contre de nombreux investisseurs étrangers qui ont cessé de venir, car ils ont perdu leur argent.

 

Ce gang – dirigé par un citoyen de la Sierra Leone nommé Musa Koromah – est tombé sur M. Edri qui voulait juste, dit-il, venir faire des affaires.
« Leur réseau fonctionne tranquillement. Ils ont toutes les méthodes pour endormir l’investisseur pour le séduire à entrer dans leur réseau », narre-t-il, mettant l’accent sur sa première tentative d’investir un demi-million de dollars américains en Guinée, qui devait se lever à 10.000.000 de dollars d’investissements par an.
« Mais malheureusement ils m’ont retiré 3.000  dollars pour les frais de faux documents de la banque centrale de la Guinée. Après avoir été rassuré par ces faux documents, j’ai viré plus de 147.000 dollars sur le compte de  Musa Koromah », explique-t-il après sa mésaventure avec la bande d’escrocs.

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Comment la fraude ‘’professionnelle’’ a été organisée ?
L’investisseur a été obligé de signer la ‘’paperasse’’ de la banque centrale contre la promesse de recevoir une licence et les certificats d’exportation.

Selon nos informations, Musa Koroma et trois de ses hommes ont conduit l’investisseur derrière la banque centrale où a été garée la voiture du chef de la bande. Après avoir traversé la ville, tout d’un coup une petite voiture se pointe devant eux. Un civil et une personne en uniforme noir sortent de la voiture, montrent un petit certificat dont le contenu était à peine visible. Ils le mettent immédiatement poche et crient : « Nous sommes de l’Interpol ! Vous êtes tous en état d’arrestation. » Les agents ont agi avec brutalité en violation de la loi. Ces agents qui seraient des complices de la bande de Musa se sont tournés vers l’investisseur pour les demander de rendre les téléphones et les documents de l’accord de paiement qui incriminent Musa Koroma. « Je me demande comment ces agents ont eu l’information », s’interroge l’Américain. Réalisant sur place qu’il allait perdre son téléphone et tous ses documents, M. Edri a couru après les agents. Pendant ce temps, les «amis» de Musa Koroma qui étaient dans le véhicule, ont tous fui, en le laissant seul avec Interpol. Mais ne comprenant pas un seul mot en français,  il a crié : « C’est des criminels ! Ce sont des escrocs ! ». M. Edri a essayé un certain nombre de mots français pour calmer les agents, mais ceux-ci crié sur lui et voulaient de l’argent.
Ils lui ont réclamé 10.000 dollars américains pour le «libérer», mais à condition qu’il laisse les documents signés avec Musa Koroma (afin de ne laisser aucune preuve relative à son investissement).

M. Edri n’était pas d’accord, car de toute façon, il s’est rendu compte qu’il perdait 500.000 dollars s’il ne possède aucun document indiquant un accord. Selon nos sources, il a été contraint par les agents de leur donner 10.000 dollars.
Il raconte sa mésaventure : « J’étais dans la rue, ne sachant plus que faire. Plus grave, je ne pouvais l’expliquer aux gens, car je ne parle pas la langue française. Je me suis rendu compte que je suis tombé dans le piège d’un gang des escrocs. Mais je n’ai pas désespéré. A partir de ce moment, j’ai décidé d’employer tous les moyens pour obtenir mon argent. Par solidarité,  j’ai reçu un groupe d’investisseurs à l’hôtel qui ont tous dénoncé ce cas de vol. Ils ont décidé même de ne pas investir leur argent dans ce pays », narre-t-il.
Il s’est tourné vers la gendarmerie qui n’a pas réagi, mais qui lui plutôt réclamé de l’argent et le prix du carburant. Les agents de la gendarmerie ont travaillé avec M. Edri dans l’enquête. Ils ont sillonné le quartier résidentiel Kipé. M. Edri qui s’est camouflé en arabe musulman a fait trois semaines d’enquête.

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Ainsi tous les membres du gang d’escrocs ont été arrêtés qui ont plus tard dénoncé leur leader Musa Koroma. Ce qui sûr, tous les membres de la bande sont des étrangers qui opèrent en complicité avec des guinéens. A la gendarmerie, le colonel Aboubacar  Sidiki Sylla promet à M. Edri que son argent sera remboursé. Malheureusement en Guinée les promesses  ne se tiennent pas. Lors d’une rencontre avec le général Ibrahima Baldé qui a affiché un grand intérêt a appelé en présence de M. Adri le colonel Sylla lui demandant de tout faire pour que l’américain récupère son argent immédiatement. Malhereusement ça n’a pas été le cas pour le moment. Ce qui avait poussé  M. Edery a prendre  Me. Paul Yomba Kourouma qui avait défendu le Pr. Alpha Condé quand il était opposant. Selon nos informations ce dernier a désisté pendant la phase d’instruction. M. Edery continue sa lutte avec Me Mansaré qui compte aller jusqu’au bout. Jusqu’hier jeudi les deux parties étaient devant le juge d’instruction au tribunal de première instance de Dixinn.

 

Enquête réalisée par Alpha Oumar Diallo et Zézé Zoumanigui

alpha.oumar@aminata.com

+224 666 62 25 24

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