Depuis le 05 septembre dernier, la Guinée vit une transition politique dont nul ne maîtrise les tenants et aboutissants.
Pour avoir renversé le régime dictatorial et liberticide d’Alpha Condé, les autorités militaires ont bénéficié d’un large soutien populaire qui leur a donc accordé une légitimité incontestable.
Plus de sept mois après, nul ne peut donner avec exactitude la destination et même la direction de ce régime d’exception, qui ne cesse de s’en mêler les pinceaux.
Sur le plan administratif, dès le début de la transition, plusieurs centaines de fonctionnaires ont été invités à faire valoir leur droit à la retraite, chose qui a malheureusement désorganisé l’administration publique, car aucune précaution n’a été prise pour combler le vide qualitatif et quantitatif. Sans oublier les multiples nominations fondées sur des critères subjectifs de copinage et de parenté.
Cet état de fait a occasionné une lenteur administrative à tous les niveaux. Sur le plan politique, les autorités de la transition se sont engagés dans un jeu de dupes avec la classe politique, au point que la confiance est presque rompue.
Le CNRD et le gouvernement ne parviennent plus à rassurer, à partir du moment où ils sont dans l’incapacité totale de fournir un chronogramme et une durée consensuelle de la transition. Plus grave, ils ne cessent de se contredire entre eux, sur l’interprétation de la charte de la transition dont ils ont eux-mêmes rédigé et imposé sans discussions préalable.
« L’exemple de l’article 77 en est une parfaite illustration ». L’article en question dit que la détermination de la durée de la transition relève des forces vives de la nation en collaboration avec le CNRD.
Mais le ministre secrétaire général de la présidence de la république, le Colonel Amara Camara a défendu sur les ondes de la RFI que cette durée sera déterminée par le Conseil National de la Transition (CNT).
Quelques jours après, suite aux multiples critiques des acteurs politiques et sociaux, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé a invité les partis politiques à proposer une durée de la transition, d’où un manque flagrant d’harmonie dans l’interprétation des textes.
Contre toute attente, on engage le pays dans une opération malsaine et inopportune de récupération des biens de l’État sur l’ensemble du territoire national. Il convient alors de conclure que cette transition vacille entre amateurisme et incohérence.
L’éditorial de Aminata.com