
Route Labé-Linsan: un véritable calvaire pour les usagers
La Guinée souffre d’un manque criard d’infrastructures routières. La route nationale No1 Labé-Conakry est l’une des plus dégradées ce qui la rend presqu’impraticable pendant cette période de la saison pluvieuse.
Goudron complètement abimé, des endroits non bitumés sur plusieurs kilomètres, de trous profonds remplis d’eau telle est l’image que présente la route entre Labé et Linsan dans la région de Kindia sur une distante de plus de 300 km. Si les conducteurs se plaignent, pour leur part, de l’état de la route qui provoque de pannes des engins, de perte de carburant voire parfois des accidents, les passagers, eux, s’offusquent de la durée du trajet pour une si petite distance.
Le malaise des passagers
Arrivée à Linsan en provenance de la ville de Labé, un chauffeur s’arrête pour permettre à ses passagers de se reposer et se nourrir. Parmi eux, en compagnie de ses 3 enfants, Mme Bah, complètement extenuée, se torde des douleurs atroces sur un banc. Elle se plaint de vertige et de maux de tête dus selon elle, au mauvais état de la route. Difficilement, elle accepte de témoigner. «Avant de m’embarquer, je n’étais pas malade et je ne souffrais de rien. Mais avec cette route complètement détruite, le véhicule fait des mouvements et je suis secouée. Tu as l’impression de fois que le véhicule va tomber. En empruntant cette route, nous mettons nos vies et celles de nos enfants en danger. C’est une véritable catastrophe surtout pour une femme obligée de voyager avec son fils assis sur ses genou».
Cette autre jeune fille, Fatimatou est étudiante. Elle a quitté la sous-préfecture de Diâri où elle a débuté ses vacances pour venir s’embarquer au centre ville de Labé pour Conakry. «C’est une grande honte pour la Guinée quand on compare nos routes à celles des autres pays de la sous région», s’est-elle indignée en ajoutant que «la construction d’une route est la moindre chose qu’on puisse faire pour le développement d’une nation».
La plainte des chauffeurs
Mamadou Oury, conducteur de taxi entre Conakry-Labé dit n’avoir jamais vu une route aussi dégradée. «J’ai commencé mon métier de chauffeur il y a 15 ans de cela. Pendant toutes ces années, je n’avais jamais vu la route Linsan-Labé dans cet état. Nous en souffrons énormément», a-t-il regretté. «Avec la grande pluie que connait la Guinée actuellement, il y a des trous qu’on n’arrive pas à identifier et si on se plonge là dedans, nos voitures tombent automatiquement en panne. Ce n’est pas facile».
Assis au bord de la route pendant que ses apprentis étaient en train de réparer son véhicule à la suite d’une crevaison, Maitre Lamarana Lélouma se souvient: «Dans le passé, si nous bougeons à Labé à 8h, nous arrivons à Conakry entre 14h et 15h au plus tard. Maintenant, nous passons toute la journée et voire une partie de la soirée en chemin sans parler de panne qu’on enregistre à tout moment. Dans cette situation, nous travaillons à perte. De fois, nous avons de pannes qui coûtent plus que ce que les passagers nous paient».
Lamarana Diallo
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