Mines : que sont devenus nos «mégas projets»?
Les évènements de la dernière semaine autour du secteur minier guinéen nous amène à penser sur un certain nombre de points notamment, le refus définitif de la compagnie B&A Mineração d’acheter la part de BHP dans le projet Mont Nimba en Guinée Forestière. Les raisons sont essentiellement dûes au coût élevé et aux risques dans l’environnement des affaires en Guinée . B&A Mineração a perdu, selon Reuters « tout intérêt après de longues négociations, car il a trouvé le projet trop coûteux, risqué et difficile d’un point de vue opérationnel et politique». Un autre point important est l’arrêt du projet du pétrole avec Hyperdynamics ou la société pétrolière britannique Tullow Oil qui vient de déclarer un cas de force majeure. Cependant, en 2010 après les élections tout avait bien commencé.
Les richesses du sol et du sous-sol guinéen a attiré plus d’un investisseur pour leur valorisation. Mais malheureusement avec le vote à la va-vite d’un nouveau côde minier, les sociétés et compagnies qui ont trouvé ce code contraignant et non conforme à leur prévision se sont vues dans l’obligation de revoir leur plan d’investissement dans le secteur minier guinéen.
L’on se rappelle que dès la publication du nouveau code minier les sociétés ont émis des réserves sur l’applicabilité de ce code. Pour ces investisseurs il était question d’aller désormais dans des pays où le climat juridique est favorable à l’investissement.
En plus de ce nouveau code même révisé est venu s’ajouter les troubles que le pays connait ces dernières années. La régularité des manifestations sur le territoire national fait penser au classement établit par le magazine britannique « The Economiste » dans un panel de 150 pays à travers le monde. Ce magazine de référence a classé la Guinée en 2014 parmi les pays à haut risque de troubles sociaux. Aujourd’hui, force est de reconnaitre qu’un investisseur potentiel n’osera pas mettre son argent dans un pays où pratiquement tous les jours des troubles sont signalés soit à Conakry soit à l’intérieur du pays.
Le Conseil d’administration du FMI de son côté en approuvant un décaissement de 28 millions de dollars EU conclu dans la troisième revue de l’accord FEC en faveur de la Guinée a mentionné dans son communiqué que «l’économie guinéenne a connu une période difficile en 2013, à cause de la fragilité de la situation socio-politique et d’un ralentissement brutal de l’investissement dans le secteur minier».
Dans le secteur minier guinéen il importe de signaler que les sociétés vivent sous la menace de se voir retirer leur concession. L’exemple de BSGR marque les esprits des investisseurs et fait que d’autres sociétés se méfient de se lancer dans la réalisation des projets d’envergures nationale. Сomme le projet du pétrole avec Hyperdynamics ou son partenaire la société pétrolière britannique Tullow Oil vient de déclaré un cas de force majeure sur son permis d’exploration en Guinée suite à une enquête réglementaire des États-Unis sur son partenaire. « Tullow a décidé qu’il ne peut procéder à des activités sur la licence jusqu’à ce que ces problèmes soient résolus », a déclaré un porte-parole du groupe britannique.
Dans le projet de fer de Simandou il était prévu d’exporter la première tonne de fer en 2015 cela est reporté maintenant pour 2019. Aujourd’hui, de toute évidence Vale, Dian-Dian, Rio Tinto et les autres restent encore au stade de projets. Ils sont soient frileux, soit mis en jachère. Les mégas projets en Guinée sont donc purement et simplement des miroirs aux alouettes à cause du cadre juridique qui ne rassure pas, pollue le climat d’investissement et les troubles sociaux à répétition qui freinent l’élan des investisseurs.
Actuellement, seuls les russes et les chinois se hasardent à investir soit dans les mines, dans l’immobilier ou tous les deux secteurs. A l’allure ou vont les choses force est de se demander jusqu’à quand russes et chinois pourront-ils supporter.
En tous les cas si nous voulons que les sociétés et compagnies investissent dans notre pays nous devons assainir le climat des affaires et de l’investissement, assurer leur sécurité tout en mettant en place des textes et lois favorables aux deux parties.
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