Labé : le paradis perdu des enfants
En ce mois de juin consacré à l’ enfance ,notre rédaction a fait une immersion au marché central de Labé déserté de ses occupants diurnes, il est 23 heures et demie et les toits des kiosques et autres tables d’achalandages servent encore mais de lit pour une flopée de gamins sans situation familiale.
Parmi eux des fugueurs, des produits de l’exode rural et des enfants naturels tous vivant en communauté selon la compatibilité et tous compagnons d’infortunes.
Alphadio est originaire de Maci sous préfecture affiliée à la préfecture de Pita ,il est à un hivernage de la majorité et vit là depuis deux ans bravant la météo et les clochards plus âgés pour survivre :
« je vends de la friperie le jour pour tenir mais il m’arrive de dormir à jeun ou parfois la maigre recette que nous faisons nous est retirée par des ivrognes qui nous prennent pour cible »
Al Imrane Diallo lui vient de la préfecture de Lelouma précisément de Thiangel Bory et lui aussi vit dans la rue sauf qu’il pense que la charité est maigre à Labé où les gestes sont de 1000 francs ou 500 quand les citoyens ne se débarrassent pas de lui en proférant des menaces.
Parfois ses pas le mènent à Timbi où la générosité est plus grande et où il peut empocher 30 à 50000 de nos francs.
Beaucoup de ses enfants jouent au portefaix le jour, où balayent les places occupées par les marchandes de légumes mais s’en servent comme écran pour dérober des choses nourriture, téléphones ou encore argent en plus de cela Herve Tolno éducateur au foyer Saint Joseph de Labé déplore aussi l’addiction de ses enfants aux drogues (essence ,cachets de valium, à l’alcool aux jeux de hasard et même à la bagarre.)
Responsable de l’ONG Sabou Guinée Amadou Mbouré Sylla estime qu’il n’y a aucun enfant de la rue mais seulement des enfants en situation de la rue envers lesquels la société à démissionné.
Dans l’absolue majorité des enfants rencontrés ce soir qu’ils aient témoigné ou non les jeunes nous ont confié vouloir sortir de ce merdier et faire quelque chose d’honnête .
En attendant des solutions qui leur sont plus favorables Alphadio et Al Imran et tous leurs compagnons continuent de vivre dans la rue à la merci du froid et des intempéries la merci de la société qui bouge à peine le doigt pour tenter de les extirper de cette mauvaise passe.
Ousmane Koumanthio Tounkara