
L’ouverture du Forum National des Etats Généraux des Droits de l’Homme, a eu lieu ce mercredi 20 juin 2018, à Conakry, le coup d’envoi a été donné par le Ministre de la justice garde des sceaux Me. Cheick Sacko en même temps représentant du président de la république.
Cette rencontre de trois jours est une occasion pour les acteurs impliqués dans la défense et la protection des droits de l’homme en Guinée d’échanger autour de la problématique du respect des droits humains.
Ces journée seront mis à profit pour déterminer ce que doit être la Lettre de politique nationale de promotion et de protection des droits de l’homme ainsi que son plan d’action.
Dans cette même lancée,Kalifa Gassama Diaby, ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté dira : « Je dois aussi vous dire que c’est avec un immense soulagement que je vois aujourd’hui s’ouvrir ce Forum qui représente la dernière étape d’un long, difficile et complexe processus, les Etats Généraux des Droits de l’Homme, qui a débuté en 2014 et qui nous a tenu, les uns et les autres, au bout de nos énergies , de nos passions et de nos engagements jusqu’à présent ».
Pour le ministre Gassama Diaby, la question des droits de l’homme, reste une préoccupation majeure pour nos concitoyens et un jeu fondamental pour l’avènement d’une nation guinéenne démocratique, juste et prospère. Notre pays fait face à un défi inédit, comme la plus part des États postcoloniaux. Construire un État effectif jouissant de la totalité de sa légitimité et exerçant efficacement son autorité protectrice, rassurante et morale, tout en garantissant l’émergence d’un système démocratique viable.
D’après lui, pour y arriver, il faut d’une part dissocier la part politique de l’Etat de sa dimension administrative et technique. D’autre part, veiller à ce que la part administrative de l’Etat ne soit pas submergée par des logiques politiques partisanes…,au risque de compromettre sérieusement les vocations et les dynamiques de développement et de rationalité institutionnelle durable.
Le combat pour les droits de l’homme dans notre pays, est aussi un combat pour l’état de droit et la démocratie. C’est une bataille de tous les instants, de tous les acteurs et de toutes les énergies, un engagement et un travail ingrats. Travailler pour la promotion et la protection des droits de l’homme, c’est accepter d’être traité de traître, d’infiltrer, d’ingrat, de filou. Il faudra l’accepter et rester imperturbable, impassible, les yeux rivés sur la finalité heureuse, les pieds encrés dans des réalités souvent tristes et douloureuses, le dos rond, les oreilles sourds à des perfidies politiques les plus incroyables. Car quand on travaille pour les droits de l’homme, on travaille pour la justice, on évite ce que Pierre Hassner appelle « la revanche des passions contre la raison du droit ».
Dans le même registre , le Ministre de l’unité Nationale et de la citoyenneté dit qu’on ne peut pas défendre la dignité humaine et faire le choix d’une ethnie contre une autre, une religion contre une autre, un parti contre un autre, une victime contre une autre, une justice contre une autre. Défendre les droits de l’homme c’est défendre la justice, défendre la justice c’est défendre une certaine idée de la dignité humaine et de la vérité. Le respect, la promotion et la protection des droits humains sont les fondements de la paix. Ce pays, cette société guinéenne qui souvent, face à l’incapacité subjective d’affronter les défis du monde, se laisse tenter par la nostalgie d’un passé idéalisé, d’une culture magnifiée. Il nous faut déconstruire tous les mécanismes d’aliénation en cours dans notre pays. Car on ne peut pas construire une société démocratique, sans libertés. On ne peut pas faire un nouveau monde avec des vieux mécanismes et de vielles recettes. Il faut guérir notre pays, la société guinéenne de tous ses mécanismes d’aliénation et de renoncement moral et humaniste.
La tenue de ce forum coïncide avec la célébration cette année du 70éme anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, un document fondateur qui a proclamé les droits inaliénables de chaque individu en tant que qu’être humain, sans distinction aucune.
Zézé Enéma Guilavogui pour aminata.com
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