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Félonie politique d’un régime à l’autre : la vraie histoire de Jean-Marie Doré

Toute sa vie durant, Jean-Marie Doré a été un intrigant en politique. Il s’est toujours assis entre deux chaises pour piéger l’opposition et servir les puissants du jour. Mais Alpha Condé lui a fait payer la rançon du traître. Peine perdue que de vouloir rendre Cellou Dalein Diallo responsable de sa déconfiture !
Après la proclamation des résultats définitifs des législatives en décembre 2013, crédité d’un score humiliant, Jean-Marie Doré s’est remis à son travail de taupe politique. Se disant du centre, il fréquentait séparément les leaders de l’opposition républicaine et leur chuchotait des idées tordues, assistait à toutes leurs réunions et déroulait son intrigue. Et, au même moment, il était coutumier des coteries du RPG et assidu à Sèkhoutoureya. C’était assurément l’homme de partout et de nulle part.

Jean-Marie Doré s’y croyait déjà. Il avait la bête certitude que le Pr Alpha Condé récompenserait ses intrigues en le hissant au perchoir. Finalement esseulé le jour du vote, il a trahi l’opposition en donnant sa voix au candidat de la mouvance présidentielle. En contrepartie, il espérait au moins une des quatre vice-présidences de l’Assemblée nationale. Il se croyait assez malin pour rouler tout le monde dans le cambouis. Mais sa désillusion allait crescendo.

Au festin de chacals, il a été le dindon de la farce. Couvert d’ostracisme, il a bu le calice de l’opprobre jusqu’à la lie et s’est fait colleter à l’Hémicycle, devant les caméras, par un député UFDG qui pourrait être son petit-fils par l’âge. Comble d’humiliation, celui qui se dit le mieux né de la Forêt a même failli être lynché par des femmes venues prêter main forte au vaillant Ousmane Gaoual Diallo en brandissant leurs chaussures vers le visage du judas. Elles lui auraient fait une tête carrée si d’autres députés ne s’étaient interposés de justesse. À 76 ans, l’homme est banni par le ban et l’arrière-ban, il est enfin maudit par les hommes et châtié par Dieu.

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Né Gémeaux (juin) dans l’année chinoise du Tigre (1938), Jean-Marie Doré a une double personnalité dont il ne peut se départir. La duplicité lui va comme un gant ! Comme le dieu Janus, qui a deux visages, il est comme le jour et la nuit. Il est fait pour trahir.

Sous la première République, il assistait aux réunions du RGE (le Rassemblement des Guinéens de l’extérieur), un groupe d’exilés politiques guinéens en France opposés au régime révolutionnaire, et sitôt après il envoyait les PV de réunion à Sékou Touré. Le RGE comprenait les leaders historiques Ba Mamadou, Alpha Condé, Siradiou Diallo, le Dr Charles Diané et Jean- Marie Doré, entre autres, tous condamnés à mort par contumace par le « tribunal révolutionnaire » après l’« agression portugaise » du 22 novembre 1970.

Mais la condamnation officielle de Jean-Marie Doré n’était destinée qu’à donner le change à ses camarades du RGE et lui permettre de continuer son travail d’agent double parmi eux sans éveiller leurs soupçons. Comment expliquer qu’en 1973, l’implacable Sékou Touré, qui pendait publiquement ses ennemis, lui ait donné une somptueuse villa à Donka, sa résidence actuelle ? Soi-disant condamné à mort par contumace, l’homme quittait régulièrement la Suisse pour rendre visite à Sékou Touré à Conakry.

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Lorsque Sékou Touré s’était rendu au Gabon dans les années 1980, Jean-Marie Doré avait réussi à convaincre le Dr Charles Diané, éminent cardiologue à la Fondation Chambrier, à Libreville, de rentrer en Guinée par l’avion présidentiel. Il avait arrangé pour lui, disait-il, le poste de ministre de la Santé en Guinée. C’est au pied de la passerelle que le Dr Charles Diané a flairé le piège : il volait tout droit à sa perte s’il pénétrait dans l’avion.

À l’aéroport Gbessia, l’inexorable Siaka Touré, commandant et tortionnaire en chef du camp Boiro, serait à l’accueil pour l’emmener directement vers la « cabine technique » et caresser avec ses douces mains toutes les parties de son corps et il mourrait de mort lente.

Ensuite, sous la deuxième République, Jean-Marie Doré était avec la Codem (Coordination de l’opposition démocratique), comprenant ses mêmes « camarades » du RGE, et il faisait un compte- rendu fidèle de leurs réunions à Lansana Conté, leur adversaire commun. En récompense, celui-ci l’entretenait et le tenait en laisse en lui faisant espérer la restitution de sa société, ENTRAT,  qui était sous saisie judiciaire.  (A suivre…)

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