Mes chers compatriotes,
Mes chers amis de la Guinée,En ce jour d’éclat national, nos cœurs battent à l’unisson du souvenir et de l’espérance. Commémorer notre indépendance n’est pas un simple exercice de mémoire ; c’est un acte de continuité, un souffle transmis de génération en génération pour rappeler que la liberté conquise n’a de sens que si elle demeure vivante dans nos consciences et féconde dans nos actions. Ce jour symbolise la renaissance permanente de notre peuple, capable de se réinventer tout en restant fidèle à l’esprit de 1958.
Nous nous inclinons d’abord devant la grandeur de nos pères fondateurs, ces géants de courage et de conviction qui ont choisi l’honneur plutôt que la servitude, la dignité plutôt que la soumission. Leur combat fut celui d’hommes et de femmes convaincus que la Guinée ne devait appartenir qu’aux Guinéens. Ils ont osé dire non là où tant d’autres hésitaient, et ce « non » a ouvert au monde une ère nouvelle d’émancipation africaine. Ce legs, fait de bravoure et de clairvoyance, demeure notre boussole éternelle. Il nous rappelle que la liberté n’est pas un acquis, mais une conquête quotidienne, un serment à renouveler face aux défis du temps.
Aujourd’hui, notre devoir est d’être les gardiens de cette flamme. Car la nation guinéenne, riche de sa diversité, ne se tient debout que dans l’unité. Nos différences ne doivent pas nous éloigner, mais nous compléter. Dans la symphonie des cultures, des langues et des croyances qui forment notre identité collective, résonne la beauté d’un peuple qui ne cède jamais aux forces de la division. L’unité n’est pas un mot abstrait ; elle est ce lien invisible qui transforme un ensemble d’individus en une communauté de destin. Cultivons-la avec soin, avec respect, avec amour. Une Guinée rassemblée est une Guinée invincible.
Mais se souvenir ne suffit pas. Il nous faut bâtir, inventer, rêver l’avenir avec lucidité. La Guinée que nous voulons doit être celle d’une gouvernance juste et transparente, où chaque citoyen trouve sa place et sa dignité. Une Guinée où la connaissance libère, où la santé protège, où les infrastructures relient et dynamisent, où l’initiative privée s’épanouit dans un climat de confiance. Nous devons créer un pays qui respire la justice, la modernité et la solidarité, un pays qui n’emprunte pas son destin, mais le forge de ses propres mains.
Malgré les épreuves et les transitions, le temps de la relance n’est jamais passé. Notre avenir économique dépendra de notre capacité à diversifier nos ressources, à investir dans l’agriculture, à stimuler l’industrie, à valoriser le travail et à combattre sans relâche la corruption. Le développement ne se décrète pas, il se construit par la rigueur et par la foi en nos propres capacités. Chaque Guinéen, où qu’il se trouve, doit se sentir acteur et non spectateur de cette œuvre commune. Ensemble, posons les fondations d’une prospérité durable et partagée.
Je m’adresse aussi à notre jeunesse et à nos femmes — forces vives de la Guinée éternelle. Vous n’êtes pas l’avenir : vous êtes le présent, la pulsation même de la nation. Aux jeunes, j’adresse un message de confiance : vos rêves sont la matière première de notre émergence. Armez-vous de savoir, d’innovation et de discipline ; car c’est par vous que s’écrira le visage moderne de la Guinée. Aux femmes, mères et bâtisseuses, je rends hommage. Votre courage silencieux, votre rôle dans l’économie, dans les foyers et dans les institutions, sont les piliers invisibles de notre stabilité. En libérant vos énergies, nous libérons tout le potentiel du pays.
A nos forces de défense et de sécurité, je réitère la gratitude de la nation. Vous êtes les gardiens vigilants de notre unité, les protecteurs de notre souveraineté, les sentinelles de la paix sans laquelle aucun progrès n’est possible. Dans un monde en proie à l’incertitude, votre professionnalisme et votre sens du devoir demeurent le rempart de notre indépendance.
Et puis, il y a le peuple guinéen — ce peuple inébranlable, dont la résilience force le respect. Notre histoire n’a jamais été un long fleuve tranquille, mais elle a toujours été un fleuve vivant. A chaque tempête, nous avons su tenir debout, réparer, reconstruire, espérer. Cette force tranquille, cette foi obstinée en des lendemains meilleurs, est notre plus belle victoire. C’est elle qui fait de la Guinée un pays indomptable.
Chers compatriotes, l’émergence n’est pas une ligne d’arrivée, mais un chemin exigeant, long, et parfois ardu. Il requiert l’engagement de chacun : du gouvernement, du secteur privé, de la société civile et de tout citoyen. Ensemble, unis par la mémoire de nos héros, inspirés par la sagesse de nos aînés et portés par l’énergie de notre jeunesse, écrivons le nouveau chapitre de la Guinée — un chapitre de dignité, de paix et de prospérité partagée.
Joyeuse Fête de l’Indépendance à toutes et à tous !
Que Dieu bénisse la Guinée !
Vive la Guinée unie, libre et prospère !
Lancine SACKO
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