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Siguiri : la migration des mineurs, véritable inquiétude des parents
Siguiri l’une des préfectures de la Guinée située à des centaines de kilomètres de la capitale, est une ville de transit par excellence pour les migrants irréguliers. Les Depuis plusieurs décennies, de jeunes guinéens parfois mineurs, passent par cette zone, pour rejoindre le Mali en direction de la Libye, le Maroc ou l’Algérie.
Trompé par les passeurs, les candidats à la Migration irrégulière dépensent des fortunes dans l’espoir de rejoindre l’Europe qu’ils considèrent comme l’eldorado. Pour financer leur voyage, ces jeunes en provenance de toutes les régions de la Guinée séjournent très souvent dans les mines artisanales, afin de se faire de l’argent de poche.
Mohamed Camara un migrant retourné originaire de Siguiri est revenu depuis 2018.
Les souffrances qu’il a endurées en traversant le désert lui ont servi de leçon : « Moi j’étais en contact avec un ami qui était en Algérie sur les réseaux sociaux, donc finalement j’ai été motivé par lui et j’ai augmenté mon argent à travers la mine et je me suis rendu à Bamako. C’est là j’ai que j’ai rencontré un réseau de passeur. Donc je suis parti au Burkina Faso, puis au Niger. A partir de là, mon calvaire a commencé. Nous avons été acheté par des trafiquants, qui nous ont vendu dans un marché d’esclaves. Celui qui nous a acheté, a exigé à ce qu’on appelle nos différentes familles pour envoyer de l’argent pour qu’on soit libéré. Nous avons appelé nos parents, ils nous ont envoyé l’argent, ce dernier nous a libéré. Nous avons par la suite été capturés par un autre groupe, moi j’ai réussi à escalader le mur pour me rendre en Algérie. C’est de là que j’ai pu revenir », témoigne Mohamed.
Mohamed comme beaucoup de jeunes migrants retournés, a eu son lot de souffrance. Pour lui, il n’est plus question de retourner.
« Moi je suis sorti mais l’argent que j’ai dépensé, ce que ma famille a dépensé la souffrance que j’ai endossée vraiment je conseille aux jeunes de rester chez eux car de l’autre côté, c’est une véritable exploitation humaine, c’est de la chosification, moi je ne vais plus sortir maintenant je veux réussir chez moi », conseille le rescapé.
Amadou Sylla lui, a dérobé les économies de ses parents pour financer son voyage. En quittant Conakry, il n’a averti personne. Malheureusement, il n’ira pas loin.
« J’ai quitté Conakry lorsque je suis entré au collège. J’ai pris l’argent de mes parents pour rejoindre mes amis en occident, avec lesquels je parlais souvent sur les réseaux sociaux. Mais malheureusement, j’ai été interpellé à la frontière Kourémalé. Ils m’ont pris tout mon argent. Et je ne peux plus retourner à Conakry sans avoir l’argent que j’ai pris. Donc je travaille dans les mines pour rembourser cet argent», explique-t-il.
Le Directeur préfectoral de l’enfance, interpelle les parents à veiller à l’éducation des enfants en les occupants à la maison et à l’école.
« Nous avons retournés ici plusieurs enfants qui voulaient aller en Algérie, en Libye, au Maroc. Quand un enfant est abandonné à lui-même, il vagabonde, il cherche à sortir parfois sans nouvelles. Il faut respecter les droits de l’enfant en les scolarisant », plaide Ibrahima II Camara.
Pour réduire les départs, les autorités guinéennes et les organisations internationales ont installé en 2017, un dispositif sécuritaire à la frontière Guinéo-Malienne, la localité de Kourémalé, située à 74 km du centre-ville. Ce dispositif permet d’identifier dès leur arrivé, les potentiels migrants et de les renvoyer par la suite.«Depuis 2017, en collaboration avec les autorités du pays, nous avons construit un poste de police à Kouremalen-Guinée pour permettre aux policiers de la frontière, de bien travailler. Dès centaine de migrants irréguliers ont été appréhendés, jusqu’à nos jours avons assisté plus de 500 migrants, nous avons intégré beaucoup de migrants et nous continuons à le faire. Mais en réalité la migration irrégulière est un combat difficile à mener car une affaire très profonde», dit Hami Thiam point Focal de l’organisation internationale de migration.
Malgré les efforts déployés par l’État guinéen et ses partenaires beaucoup restent à faire.
Moussa Gberedou Condé correspondant régional :+224624047979