
Cette semaine notre rédaction s’est intérésée à une femme de culture, conservatrice du patrimoine culturel de la région de Labé où elle a co fondé le musée avec d’autres sommités intellectuelles comme son mari le professeur Bonata Dieng.
Dans cet entretien que nous a accordé Hadja Koumanthio Zeinab Diallo elle nous parle du musée,ses satisfactions et lance un appel aux opérateurs culturels affiliés à l’aire géoculturel Foutanien.
Aminata : bonjour madame,vous êtes inspectrice régionale de la culture du patrimoine historique et fondatrice du Musée du Fouta expliquez nous le contexte dans lequel le musée est venu.
Hadja Koumanthio Zeinab Diallo :
Le musée du Fouta a été inauguré le 9 juin 2001 et cette inauguration fait suite à beaucoup de constats, le premier constat qui a été fait par les fondateurs du musée que nous sommes, c’est que les jeunes ressortissants de la région du Fouta s’éloignent vraiment de leur culture, s’éloignent beaucoup de leur culture.
Le 2ème constat c’est que la région du Fouta Djallon qui est une région à culture millenaire n’avait donc pas de musée nous nous sommes dit c’était quand même dommage qu’une grande région comme ça, avec une si belle culture n’ait pas son musée.
Aminata :On s’achemine vers les 16 ans du musée à ce jour quelle est votre fierté ?
Le musée a une mission, il s’est fait des objectifs à atteindre, il a ses plans d’action chaque année qu’il réalise à travers des activités nous disons que nous sommes vraiment satisfaits.
Mais la plus grande satisfaction c’est la place que notre communauté réserve au musée, parce que ce n’était pas évident au départ, le concept de musée même n’était pas connu mais vu que les peuhls sont des conservateurs par excellence , je dis qu’il devrait y avoir des liens entre cette habitude de conserver et cette autre habitude de voir promu le patrimoine culturel et ça devrait absolument passer par cette grande conscience. C’est ce qui est arrivé et c’est notre satisfaction parce qu’aujourd’hui les communautés ont accepté de nous soutenir, de libérer des pièces qui parlent, des pièces qui continuent leur vie dans le musée mais les communautés participent à l’animation.Et l’autre satisfaction,les jeunes pour lesquels on a vraiment fait le musée connaissent ,comprennent le musée,pratiquent et apportent au musée la vie qu’il doit avoir…..
Aminata :Avez vous un message à lancer à une quelconque entité pour sauver les meubles, sauver le patrimoine ?
L’appel je dois le lancer à toute la population l’aire culturelle qu’on appelle Fouta Djallon.
Les pièces qui sont sous vos lits ne sont rien dans des malles ou dans des cases qui brulent ou sont entrain de tomber,ces pièces n’ont pas de valeur enfermées comme ça,au contraire elles sont entrain de s’étouffer et de perdre leur vie,ces pièces n’auront de valeur que si elles viennent au musée, parce que le musée est notre maison commune c’est là qu’on garde la mémoire.
C’est là que les gens qui ne sont pas de la culture viennent regarder mais c’est là aussi que les gens de cette culture viennent pour se ressourcer,que les jeunes qui viennent apprendre les élements de leur culture viennent se rssourcer,ce n’est pas sous vos lits,donc liberez les pièces,venez au musée même sans objet,emmenez vos enfants,dites à vos enfants allez voir il y a là bas un exemple de lit en terre battue,un exemple de cimier le djoubadé.
L’autre appel c’est en direction des opérateurs économiques de notre Fouta,pourquoi votre argent ne doit –il pas servir la promotion de votre culture ?c’est une grosse question que je vous pose .Là où vous pouvez mettre la main à la poche pour financer le football,mais faites le même geste pour sauver votre culture.
Je vous attends au musée du Fouta pour vous ressourcer et aussi pour accompagner les acteurs culturels qui travaillent à la préservation du patrimoine culturel.
Aminata :merci madame
C’est moi qui vous remercie.
Ousmane Koumanthio Tounkara