
Manifestation d’élèves: voici comment le ministre Gassama Diaby a fait éviter le pire au Commissariat central de Kaloum
C’est une journée folle qu’a connue ce jeudi 26 janvier le plein cœur de la presqu’île de Kaloum. Des collégiens et lycéens issus d’au mointrois écoles publiques ont pris d’assaut le centre d’affaires pour exprimer leur colère contre le manque d’enseignants dans leurs classes.
La fronde des élèves a été brutale: les locaux de la Direction communale de l’éducation (DCE) saccagés, des portes et fenêtres du ministère de l’enseignement pré-universitaire caillassés. Après avoir sévit dans ces deux édifices, les protestataires se sont dirigés au Commissariat central de Kaloum pour disent-ils obtenir la libération de leurs amis interpellés par les forces de l’ordre. Les nerfs se chauffent au cours du bref face à face entre élèves manifestants et policiers. Des manifestants composés majoritairement des collégiens sont déterminés à se battre avec les policiers postés devant le Commissariat.
A en croire une source qui était sur place, un policier visiblement inquiet de la tournure des évènements aurait interpellé le ministre Gassama Diaby pour tenter de calmer la tension. Très prompte, le ministre de la citoyenneté se rend sur place et dialogue avec les collégiens. Très désorganisés, sans chef ni porte-parole, les cris des manifestants résonnent dans toutes les ruelles de la presqu’île.
C’est dans cette ambiance de confusion que M. Diaby s’adresse aux protestataires. Ces derniers réclament toujours la relaxe de leurs collègues. Le ministre propose alors aux manifestants de désigner trois à cinq représentants pour partir avec lui à la Sureté Urbaine de Conakry afin de négocier avec les responsables policiers. La proposition du ministre est rejetée. A cause des évènements de la matinée, le ministre avec diplomatie fait savoir aux élèves que leur déplacement massif devant la maison centrale de Coronthie entrainerait des affrontements. C’est pour cela qu’il décide de maintenir sa proposition de partir avec des délégués des manifestants.
Entre temps, dans le brouhaha, les élèves demandent au ministre de s’engager pour la reprise effective des cours dans les écoles. Le ministre Diaby affirme sur le coup que la reprise des cours ne relève pas de ses prérogatives mais découlerait plutôt des négociations entre les ministères de l’enseignement pré-universitaire, de la fonction publique et des enseignants protestataires. Le déplacement du ministre a donc permis d’éviter le pire au Commissariat central de Kaloum car, comme la DCE, des collégiens infiltrés par des loubards voulaient mettre à sac cet édifice public. Un long face à face entre manifestants et policiers armés serait terminé dans les violences.
En Guinée, des manifestations de ce genre ont souvent fait des morts et des blessés. Depuis plusieurs semaines des enseignants contractuels ont entamé un boycott des cours pour protester contre leur non intégration à la fonction publique. Une situation qui paralyse des écoles publiques à Conakry et à l’intérieur du pays.
Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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