Les hommes politiques guinéens sont d’accords sur une seule chose : l’art de camper sur les mêmes positions ! Une manière pour eux d’entretenir une crise dont la victime expiatoire est le Peuple, censé être, pourtant, la finalité de toute action positive de nature à servir son bien-être.
Majorité et Opposition continuent à entretenir une tension politique naturellement préjudiciable à toute action de développement. Pire, elle fait courir au pays les risques d’une instabilité dont les prémices sont bien là.
L’Association Guinéenne pour l’Unité et la Transparence (AGUT) après consultations et analyse de la situation socio-politique en Guinée, nous estimons que le moyen de ramener définitivement la paix en Guinée n’est pas la dissolution de l’assemblée nationale. Cette dissolution est dangereuse lorsqu’on se limite là. La tension extrême qui règne dans le pays risque de faire la part belle à des candidats douteux, anti-démocratiques et anti-républicains. Et elle resterait inutile si le mode d’élection et l’indépendance des institutions ne garantissent les mêmes défauts concernant la représentation à l’Assemblée nationale réapparaitrait.
Emettre l’idée de la dissolution de l’Assemblée nationale est une erreur car, organiser une élection dont les bases nécessaires ne sont pas résolues c’est de revenir au point de départ. La Guinée n’a jamais organisé une élection libre, transparente et acceptée par toutes les parties. Donc, en organisant des nouvelles élections législatives, on réunit tous les ingrédients des violences et du chaos devant déboucher à des affrontements meurtriers. C’est pour cela que l’ONG AGUT appuie l’idée d’organiser une nouvelle transition inclusive pour résoudre tous les problèmes dans l’objectif est de jeter des nouvelles bases de développement.
Alors si on peut s’entendre sur son caractère nécessaire, on ne peut rien sur son caractère dangereux. C’est la liberté et la responsabilité individuelles de chaque électeur qui s’exprime dans le secret de l’isoloir ; mais on peut et doit revoir le système de désignation de nos députés afin d’éviter l’inutilité de cette dissolution.
Nous estimons que le seul moyen de ramener définitivement la paix en Guinée c’est de tout remettre à plat et la création d’un gouvernement de transition de 18 mois au cours duquel il faut :
Créer des institutions républicaines indépendantes et fortes composées des cadres intègres, compétents issus de toutes les forces vives de la nation ;
Le désarmement des cœurs et des esprits. Il nous faut taire nos égos, afin de privilégier l’intérêt supérieur de la nation. Au risque de tomber dans un cercle vicieux de vengeance qui pourrait compromettre gravement l’avenir de notre Nation.
Semer les graines de tolérance, d’acceptation de l’autre et d’amour pour que nous puissions laisser un havre de paix à nos progénitures. Car, si nous avons hérité des erreurs du passé, il est de notre devoir de faire preuve de démarcation pour que les générations futures se remémorent de nous avec un sourire plein aux lèvres et non pas avec chagrin ;
Accorder aux citoyens leur droit et liberté. La citoyenneté est en crise parce que l’élaboration des décisions exclut une majeure partie des populations ;
Préparer l’élection présidentielle, législative de façon transparente et la réforme de la constitution.
Merci à tous
Vive la Guinée !
Vive la paix !
Fodé Diakité,
Président de l’AGUT