Ce vendredi lors d’un entretien exclusif qu’il a accordé à Aminata.com, Elhadj Boubacar Diallo, chef de file du Parti pour la paix et le développement (PPD) a exprimé ses inquiétudes face aux différentes arrestations opérées ces derniers temps contre les militants de l’opposition.
Selon M. Diallo, malgré une garantie constitutionnelle qui autorise le droit de manifester, les forces de l’ordre profitent de manifestations « pacifiques » pour massacrer les protestataires. « Vous avez vu ce qui passe ce dernier temps, on essaie de nous infiltrer, de nous coller au dos. La constitution en son article 10 dit que chaque citoyen est libre de manifester. Nous sommes libres de manifester. Qui doit sécuriser les manifestants? C’est les forces de l’ordre. Nous organisons de manifestations pacifiques« , explique-t-il.
A l’en croire, la démocratie guinéenne court un grand danger avec les agissements du pouvoir en place. « Notre démocratie est en danger, a-t-il dit. Vous savez même au temps du régime de Lansana Conté on n’a pas vu autant de pression sur les opposants, autant de pression sur la société civile qu’aujourd’hui. Alpha Condé qui est venu par la démocratie, par le vote, c’est lui qui menace plus la démocratie que n’importe qui », déplore l’opposant.
Alors que l’opposition s’est retirée de négociations et a annoncé la reprise de manifestation, la mouvance présidentielle campe sur sa position sur le maintien des résultats des élections municipales proclamés par la CENI. Jeudi, au cours d’une rencontre avec la presse, les opposants ont dénoncé l’arrogance des délégués de la mouvance présidentielle. Une crise post-électorale secoue le pays depuis les scrutins communaux du 4 février. Avec le retrait de l’opposition, le bras de fer entre opposition et gouvernement est loin de connaitre son épilogue.
Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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