
Disparition d’Habib Marouane : L’ONU entre en scène
Conakry, 16 juillet 2025 – Deux ans après la mystérieuse disparition du journaliste Habib Marouane Camara, le dossier connaît un tournant décisif. Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires a enfin été officiellement saisi du cas, marquant un nouvel espoir pour les proches du journaliste et pour les défenseurs de la liberté de la presse en Guinée.
Habib Marouane Camara, connu pour ses enquêtes critiques et ses prises de position tranchées sur les réseaux sociaux, a disparu le 27 mai 2023 à Conakry. Depuis, aucun signe de vie. Aucune déclaration officielle. Aucun résultat d’enquête communiqué. Une situation qui a alimenté les soupçons de disparition forcée, en particulier dans un climat national tendu où les voix dissidentes sont souvent muselées.
Une saisine internationale attendue
C’est à l’initiative d’un collectif d’ONG de défense des droits humains que le Groupe de travail de l’ONU a été saisi. Cette instance onusienne a compétence pour enquêter sur les cas de disparitions forcées partout dans le monde, et peut interpeller directement les États concernés.
« Cette démarche est une étape cruciale. Elle vise à obtenir la vérité sur ce qui est arrivé à Habib Marouane et à mobiliser les mécanismes internationaux de protection », confie une source proche du dossier.
Selon les informations recueillies, la requête soumise au Groupe de travail inclut des éléments documentés sur les circonstances de la disparition, les signalements effectués localement, et le silence persistant des autorités guinéennes.
Silence des autorités, inquiétudes croissantes
Depuis mai 2023, aucune communication officielle n’a été faite sur cette affaire. Ni la police, ni le ministère de la Justice, ni la Présidence n’ont apporté de réponse aux interpellations des organisations nationales et internationales. Un mutisme jugé « inacceptable » par Reporters sans frontières et Amnesty International, qui n’ont cessé de demander une enquête indépendante.
Le cas de Habib Marouane s’ajoute à une série d’atteintes à la liberté de la presse en Guinée ces dernières années : journalistes intimidés, radios suspendues, sites d’information censurés, réseaux sociaux bridés.
« Le silence est devenu une forme de censure. Et l’impunité, une menace pour tous les journalistes », déclare un confrère de la presse privée sous couvert d’anonymat.
Une pression internationale grandissante
Avec cette saisine onusienne, la Guinée pourrait désormais être contrainte de répondre aux interrogations de la communauté internationale. Le Groupe de travail peut émettre des communications urgentes, demander des explications, voire recommander des actions précises à l’État guinéen.
Si la disparition de Habib Marouane venait à être reconnue comme une disparition forcée, des conséquences diplomatiques et judiciaires pourraient suivre, notamment devant des juridictions internationales.
- Disparu depuis mai 2023, Habib Marouane Camara reste introuvable.
- Le Groupe de travail de l’ONU a été saisi pour la première fois sur ce cas.
- Les ONG dénoncent un silence d’État et une absence d’enquête crédible.
- La pression monte sur le gouvernement guinéen, accusé de complicité passive.



