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Demande de médiation de la CEDEAO en Guinée: «ce n’est ni opportune, ni urgente, ni digne de la classe politique », estime Honorable Nestor Kagbadouno

L’un des jeunes députés de la neuvième législature a réagi suite à la demande d’intervention d’un émissaire de la CEDEAO dans le processus politique actuel de la Guinée. Après avoir fustigé cette sollicitation des cinquante huit partis politiques signataires de la déclaration du 09 mars 2022, le jeune politique s’est tout d’abord interrogé sur la nécessité pour la Guinée d’opter maintenant pour un médiateur, avant de livrer son avis sur la chose.

« Pourquoi un médiateur entre nous maintenant-là ? Ce n’est vraiment pas le moment. C’est de l’éternel recommencement du manque de confiance entre guinéens. Il faut dire clairement : à l’état présent des choses, l’intervention d’un médiateur de la CEDEAO n’est ni opportune, ni urgente, ni digne de la part de notre classe politique », pense l’ancien parlementaire.

Développant son analyse, l’Honorable Nestor Kagbadouno renvoie les Guinéens à s’inspirer des luttes politiques menées pour l’indépendance de notre pays.

« Dans l’acquisition de notre indépendance, nos pères fondateurs ont fait preuve d’une grande solidarité entre eux malgré leur divergence politique. C’est ce que nous devons faire aujourd’hui. Il faut qu’on apprenne à se faire confiance dans notre pays. A moins de sept mois déjà, on demande l’intervention d’un médiateur étranger. La crise guinéenne est très différente de celle au Mali qui est une transition dans une transition », a-t-il recommandé.

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Pour appuyer ses propos, Nestor Kagbadouno a pris l’exemple du 2ème tour de la présidentielle de 2010, où le Malien Toumany Sangaré a été nommé à la tête de la CENI, qui malheureusement n’a vaillamment répondu aux attentes des citoyens, préféré en lieu et place du Guinéen Louceny Camara.

« On a cru mieux faire en nommant le malien Toumany Sangaré à la tête de la CENI Guinéenne en 2010. On s’est dit, qu’en lui, il fallait faire confiance puisqu’il n’était pas Guinéen, et à l’opposé, puisque les millions de guinéens ne se faisaient pas confiance. On a exigé le départ de Louceny Camara, pas pour faire venir un autre Guinéen, mais un Malien. Et qu’est-ce que ça a vraiment changé ? Ça ne sert absolument à rien de demander la médiation d’une tierce personne qui n’est pas Guinéenne quand on peut encore s’asseoir autour de la table », a laissé entendre l’allié du RPG Arc-En-Ciel, lui qui partage l’idée de création d’un cadre de dialogue permanent qui puisse permettre aux parties prenantes d’aborder les questions essentielles de la transition en cours.

A noter que le RPG, ancien parti au pouvoir, le Bloc Libéral de Dr. Faya Millimouno et le PEDN de Lansana Kouyaté sont ces formations politiques qui ne se sont pas associées à la déclaration signées par les cinquante huit autres.

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Sâa Robert KOUNDOUNO

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