
L’augmentation du prix du carburant à la pompe continue à susciter des débats dans la cité. Les salives des acteurs politiques, syndicalistes et société civile ne cessent de couler concernant cette décision gouvernementale. Lors s’un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, le président du parlement des jeunes leaders de Guinée a donné son point de vu sur cette situation où il s’oppose à la personnalisation du débat.
Selon Abdourahamane Baldé, jeune leader de la société civile, l’œil que certains citoyens portent aujourd’hui sur le premier ministre à cause de la hausse du carburant a été le même regard qu’on a eu avec les régimes précédents.
« L’œil que les gens portent aujourd’hui sur Ibrahima Kassory Fofana, c’est cet œil qu’on avait sur Sékou Touré, on a toujours pensé que Kékou était le problème de ce pays. C’est cet œil qu’on avait sur Lansana Conté, nous avions toujours pensé que Lansana était le problème de la Guinée. C’est cet œil là qu’on a eu sur Dadis et on a toujours pensé que les gouvernants du pays constituent le véritable problème de la Guinée. On a toujours voulu personnalisé ce débat. Moi je ne parle pas de Kassory en tant que problème. Je parle de lui en tant que nouveau gestionnaire de la primature guinéenne qui vient avec une politique libérale, je parle tout en connaissant ce qu’il veut faire. Il vient avec son propre programme mais qui est obligé de faire avec le programme de celui qui lui a nommé », a-t-il indiqué avant de s’opposer du fait que certains pointent un doigt accusateur au premier ministre comme principal acteur de cette décision. « Il faut arrêter de personnaliser le débat », déclaré M. Baldé.
Pour l’augmentation du prix du carburant à la pompe, l’Etat guinéen s’est défendu à travers son porte-parole, que le carburant qui est censé être vendu en Guinée est en train d’être exporté dans les pays limitrophes. Tout simplement parce que le prix auquel le carburant est vendu en guinée, serait inférieur au prix auquel le carburant est vendu dans la sous-région.
Le deuxième élément, c’est que le Fond Monétaire International (FMI) a posé des conditions par rapport à la subvention du carburant. Pour le président des jeunes leaders si c’est le fond monétaire international qui finance l’Etat, le fond viendra avec des conditions. Il y a toujours des contraintes qui payent sur le gouvernement.
« Si les recommandations du fond monétaire international ne sont pas respectés par le gouvernement, on a le choix dans ce cas, on renonce à l’argent du fond monétaire international et on fait face à nos propre problème. Or, les problèmes qui ont toujours mené la Guinée ne pouvaient pas être résolus en une semaine. Cependant, chaque fonctionnaire de ce pays veut voir son salaire revu à la hausse. On a connu énormément de grève ici où les enfants ne partaient plus à l’école. C’est des milliards qu’on a demandé au gouvernement. Je pense que l’élément clé qui constitue le véritable du pays c’est la corruption. Et si on ne s’est jamais tenu débout contre cette corruption, ce n’est pas au moment où il fait tard, qu’on va combattre la corruption en refusant de supporter les conséquences de cette corruption. Je pense que le débat que nous étions sensés mener depuis le début, nous ne l’avons pas mené et chacun d’entre nous a accepté de trahir la Guinée. C’est ce qui fait que la population est en train de subir les conséquences. L’augmentation du prix du carburant peut être négociée entre les acteurs comme elle a déjà commencé », a-t-il ajouté.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com
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