Politique

Alpha Condé aux investisseurs allemands: «vous trouverez en Guinée, au-delà des opportunités, un terrain fertile pour investir»

En tant que président en exercice de l’Union africaine, Alpha Condé a été invité à prendre part au sommet de 20 pays les plus industrialisés du monde (G20) qui s’est tenu les 7 et 8 juillet à Hambourg en Allemagne.

A cette occasion, le président guinéen a été invité a animé une conférence intitulée ‘‘Africa day’’ portant sur le thème: ‘‘Immigration économique’’ organisée par l’association économique germano-africaine et la banque européenne d’investissement. Plusieurs hommes d’affaires allemands y étaient présents.

Durant son intervention, Alpha Condé a mis le doigt sur les facteurs du sous-développement du continent Africain avant d’explorer quelques pistes de de solution. «Pourquoi l’Afrique a raté la première révolution industrielle contrairement à l’Europe? C’est à cause de l’esclavage qui, en vidant l’Afrique de ses forces vives, ne l’a pas permis d’être au rendez-vous de la première révolution industrielle».

A l’ère de la 4e révolution industrielle axée sur l’économie numérique, le conférencier s’interroge «est-ce que la nouvelle forme d’esclavage qu’est l’immigration parce que l’immigration vide l’Afrique de ses jeunes, va-t-elle nous empêcher d’être au rendez de la 4 révolution industrielle?».  «Non», a-t-il répond-il, ajoutant que «l’Afrique a pris la conscience d’elle-même et a décidé de prendre son destin en main. Et aujourd’hui nous voyons combien la jeunesse africaine maitrise  les nouvelles technologies. Donc, l’Afrique a aussi dégagé son programme d’agenda 2030 et 2063. L’Afrique est le continent d’avenir. Car, c’est l’Afrique qui a la population la plus jeune avec 7 africains sur 10 qui ont moins de 30 ans. Et la            population africaine va doubler en 2050».

Les exigences de la 4e révolution industrielle

Toutefois, pour qu’elle soit «au rendez-vous de la 4 révolution», Le président guinéen a expliqué que l’Afrique aura besoin de développer son secteur énergétique défaillant avec  7 africains sur 10 qui n’en ont pas accès à l’énergie. «Nous avons besoin aussi des infrastructures. Nous sommes en train de créer la zone de libre échange sur l’ensemble de l’Afrique. Comment faire le commerce inter africain s’il n’y a pas des chemins de fer, des routes et le transport maritime ? Donc, l’énergie, les infrastructures et ensuite l’industrialisation de notre agriculture et en enfin, l’éducation et la santé».

L’axe Conakry-Berlin

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Parlant des relations diplomatiques, Alpha Condé s’est félicité de «l’excellence de la coopération bilatérale» entre l’Allemagne et la Guinée particulièrement dans les secteurs sociaux de base. «Je salue Angla Merkel de promouvoir une coopération axée sur les investissements en faveur du continent africain. Ce programme est une opportunité qui devait être mis à profit pour soutenir l’investissement des structures allemandes sur le continent africain en général et en Guinée en particulier. Nous souhaitons élargir nos partenariats entre nos deux pays aux secteurs de l’énergie, de l’agriculture, de la santé et des technologies de l’information».

S’adressant aux investisseurs allemands, le chef de l’Etat  rassure: «Vous trouverez en Guinée au-delà des opportunités, un terrain fertile pour investir. Des progrès significatifs ont été accomplis par notre pays depuis 2010 sur le plan politique et économique caractérisée par une stabilité politique et une démocratie rigoureuse, un assainissement de finances publiques et l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE et des critères de bonne gouvernance. Ainsi qu’un taux de croissance de 6.6 %  pour 2016 et de 8% pour 2017 et une inflation maitrisée à un chiffre autour 8%. Nous avons réalisé des investissements massifs dans le domaine de l’énergie avec le barrage de Kaleta qui fait 240 megawatts et de Souapiti que nous sommes en train de construire qui fait 450 megawatts».

Afrique, le continent d’avenir

«Nous souhaitons que les entreprises allemandes à l’instar des autres entreprises européennes s’investissent davantage en Afrique. L’avenir se joue sur le continent africain. Malheureusement, quand on parle d’Afrique, on parle plus de la famine, du terrorisme. On ne voit pas que l’Afrique est le continent qui a connu ces dernières années le taux de croissance le plus élevé. On ne voit pas l’Afrique nouvelle qui est en train de naitre. Cette Afrique qui a pris son destin en main. C’est vrai que nous avons le terrorisme, mais c’est dû à la pauvreté et à l’injustice. Car, pourquoi nos jeunes vont immigrer et mourir dans les eaux de la méditerranée s’ils trouvent du travail en Afrique? Le développement africain est aujourd’hui fondamental et pour l’Afrique et pour l’Europe».

L’Afrique n’a pas besoin de l’aide pour amorcer son développement économique, estime Alpha Condé, mais,  d’investissement, d’un partenariat public-privé et privé-privé, soutient-il. «Souvent on nous reproche de donner les contrats aux chinois, mais lorsque nous devons construire un barrage et que nous lançons un appel d’offres, nous ne voyons une entreprise allemande ou européenne soumissionner, pourquoi nous n’allons pas donner à celles qui soumissionnent? Si les entreprises chinoises gagnent des marchés c’est parce qu’elles sont accompagnées. Les Etats européens doivent mettre en place un système de garantie pour leurs entreprises. Et nous, nous devons les rassurer d’un bon accueil».

L’Afrique est en passe de devenir «l’usine du monde à la place de l’Asie», à condition de maitriser les nouvelles technologies et de créer aussi des infrastructures de transformation, «au lieu d’être de simples fournisseurs des matières premières, nous devenons demain l’usine du monde pour l’Europe à laquelle nous sommes plus proche. Nous avons deux défis fondamentaux : le développement économique et la justice sociale. C’est-à-dire en tant que dirigeants africains nous devons faire en sorte que les revenus de l’Afrique servent les couches les plus vulnérables, l’autonomisation des femmes et des jeunes».

Le président de l’UA reconnait tout de même  la pratique de la corruption, la bureaucratie et parfois la mauvaise gouvernance en Afrique. Mais, ajoute-t-il, «nous avons décidé au niveau de l’Union africaine de nous prendre en main. Nous ne voulons pas être des mendiants, mais des partenaires responsables qui permettent à l’Afrique d’être au rendez-vous».

Abdoul Malick Diallo

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