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« Les violences n’arrangent pas notre pays », alerte le candidat du RPG à Matam

Alors que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) proclame les résultats depuis une semaine des circonscriptions des communales du 04 février derniers, des violences postélectorales ont été enregistrées dans le pays. Cela s’ajoute à une grève qui paralyse les écoles suite à un débrayage conduit par le SLECG, version Aboubacar Soumah.

Elhadj Fodé Amadou Camara ingénieur de formation en service au ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle est un homme du sérail. Il y a quelques années, il a mené diverses réformes qui ont changé le visage du centre d’apprentissage professionnel de Boké. Ces derniers mois, il est candidat du RPG arc-en-ciel à Matam pour les dernières élections communales du 4 février 2018. Cette semaine, il a accepté d’accorder une interview à notre rédaction au cours de laquelle il s’est largement exprimé sur les sujets brulants de l’actualité.

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Aminata.com : quel est votre avis face aux violations post-électorales que nous assistons aujourd’hui ?

Elhadj Fodé Amadou Camara : je pense que ces violences sont inutiles surtout dans la mesure que les résultats définitifs ne sont pas tombés et il y a des recours qui son cours au niveau des tribunaux. Il faut que la loi électorale et que les recommandations conformément à cette loi soient respectées par les acteurs politiques. Lors que vous soupçonnez et vous avez des preuves qu’il y a eu tricherie de part et d’autre, que ça soit de l’opposition ou de la mouvance, il y a lieu de saisir d’abord les Commissions Administratives de Centralisation des Votes (CACV). D’autre côté, un procès-verbal qui est douteux, le procès verbal est notifié au niveau des partis politiques concernés à leur tour doivent aller saisir le tribunal de proximité dans les 72 heures qui suivent.

Mais les acteurs n’ont souvent pas confiance à la justice guinéenne ?

La justice guinéenne est là pour dire la loi. Nous sommes allés à une élection encadrée par un code électoral. Tout manquement à ce code électoral repose essentiellement sur la justice. Si vous n’avez pas confiance à la justice, alors pourquoi vous portez plainte ? Il y en n’a qui ont porté plainte, et qui ont été rétablis, c’est le cas de Fria et de Macenta. Il n’est pas dit obligatoirement que vous allez avoir raison, certainement ce que vous dite doit être examiné.

Quelle lecture faites-vous après ces violences parfois communautaires, qui ont eu lieu dans votre commune, notamment à la Carrière ?

Il y a eu de la violence, mais il faut savoir que la violence n’arrange pas notre pays. Elle ne fera que détruire, nous éloigner l’un de l’autre. Toute  personne qui s’inscrit dans ce cadre ne veut pas de la paix dans le pays. Ils s’attaquent au symbole de la République, de l’Unité nationale, de la justice, de la paix et à la tolérance. Les individus s’attaquent au bien privé, je pense que cela risque de nous conduire d’aller plus loin, surtout que nous avons des formes de revendication qui sont républicaines.

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Vous êtes du RPG arc-en-ciel, quel appel lancez-vous au camp d’en face après ces élections communales ?

Ils n’ont qu’à se fier aux recours, c’est pourquoi on a mis des gardes fous, on a demandé à tout le monde lorsqu’il y a eu des manquements, ces manquements doivent  être réglés à travers un recours.

Maintenant vous n’êtes pas satisfait des recours, il y a des recours dans des recours aussi, mais vous ne pouvez pas mettre des jeunes dans la rue avant même que les recours ne soient engagés pour s’attaquer à la vie des individus. Donc, il faut que les hommes politiques fassent très attention de leur langage. Il faudrait que ça soit des langages de rassemblement, de l’unité nationale pour que notre pays puisse avancer.

Au delà de la politique, vous êtes aussi un acteur de l’éducation, l’éducation guinéenne est paralysée depuis quelques jours à cause d’une grève déclenchée par le SLECG version Aboubacar Soumah, que vous inspire cette grève ?

En réalité dans ce problème, il faut voir le fond et la forme. La forme a tendance à amener les gens à faire ce qui ne se doit pas. Une revendication catégorielle, syndicale bien située est une revendication dont le camp d’en face est obligé de faire face. Lorsque le Syndicat Libre des enseignants, version Soumah a déclenché cette grève, elle a été qualifiée d’une grève illégale, une grève sauvage, mais à l’instant que cette grève est en train de mobiliser un certains nombre d’acteurs, le système éducatif, il faut faire face.

Comme c’était dit en novembre, il faut qu’il y ait des négociations, mais pour toute négociation, il faut qu’il y ait des préalables. Soumah est-il mandaté à faire une grève ? S’il n’est pas mandaté à faire une grève, c’est de faire en sorte qu’il soit rétabli à ses droits. C’est une crise au fond qui a amené tout ce problème.

Certains même disent que c’est une crise animée par le gouvernement ?

Non, le gouvernement n’a pas animé cette crise. C’est une crise générationnelle. Il y a toute une génération des responsables du SLECG qui sont là depuis des années et qu’une nouvelle génération aurait souhaité certainement remplacer.

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Tout à l’heure vous avez dit qu’il faudrait qu’on fasse que Soumah soit légitimé comme le nouveau président du SLECG pour négocier avec lui ?

Quand je dis que Soumah soit légitimé, il organise un congrès qui n’a pas été reconnu par l’Etat vu comment le congrès a été organisé et que l’Etat n’a pas été associé, l’Etat on ne l’associe pas. Associer l’Etat cela veut dire que c’est de le faire part que le congrès que l’on organise est un congrès d’un autre mouvement du SLECG.

Donc, il est difficile pour l’Etat vu sa position, si Soumah ne cherche pas à  faire de sorte qu’il y ait la légitimité au près de l’Etat, ça serait difficile pour lui.

En tant que candidat dans la commune de Matam, c’est quoi votre vision pour cette localité ?

Ma vision pour Matam est une vision de développement qui concerne tous les Matamkas. Une vision participative des jeunes et des femmes. Les impliquer à toutes les activités du développement local. Cette vision va se reposer sur les problèmes d’assainissements, d’éducation, de la santé et de lutte contre l’insécurité.

Qu’est-ce que vous préconiser dans ce défi de santé dont vous vous lancez ?

Ce que je préconise dans ces secteurs, à Matam, d’abord, il n’y a qu’un seul dispensaire et un hôpital communautaire qui est devenu aujourd’hui très petit par rapport au besoin. Il y a lieu de voir comment faire une extension ou mettre les centres de santé de proximité dans certaines localités, il faut faire de telle sorte que les citoyens puissent avoir des centres de santé primaire à leur porter.

Il y a lieu de renforcer la qualité de l’éducation, cette qualité sera celle des infrastructures, des modules scolaires, la qualité même de la relation avec la direction communale de l’éducation et la qualité des enseignants (formation), nous allons faire une collaboration avec certaines communes en Europe notamment en Italie, en Espagne, en Hollande où j’étais récemment et les autres pays du nord.

C’est des genres de relation qu’il faut rapidement mettre en place au bout de 100 jours, vous allez voir le résultat de la commune de Matam. Nous allons dans notre politique valoriser la desserte du courant qui va accompagner les petites et moyennes entreprises dans notre localité. On verra aussi comment assister les jeunes qui sont dans les petits métiers et on va lutter contre l’insécurité en mettant en place une police de proximité.

Entretien réalisé par Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com

alphanyla@gmail.com

+224 628 38 98 39

 

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