
L’association des victimes du camp Boiro a célébré le jeudi 25 janvier 2018 à Conakry, le 47e anniversaire de la nuit des pendus de Guinée sur le pont du 08 novembre le 25 janvier 1971, par le régime d’Ahmed Sékou Touré.
A cette occasion, les rescapés, veuves, fils, petits fils, arrières petits-enfants et les victimes collatérales ont organisé une marche qui est parti du pont du 08 novembre au camp Boiro où une lecture du Saint coran a été faite à la mémoire des 90 personnes qui furent pendues ou fusillées sur toute l’étendue du territoire national sous le règne d’Ahmed Sékou Touré. Pour les responsables de l’association des victimes du camp Boiro, la commémoration de la date du 25 janvier 1971 est un devoir de mémoire dont l’objectif est de réhabiliter les disparus et les rescapés. Les marcheurs ont scandaient des slogans plus jamais çà, nous voulons la justice pour toutes les victimes, à bas PDG, à bas les tortionnaires …
Cette commémoration a aussi été marquée par les témoignages des rescapés. Mandjou Diallo, l’un des rescapés du camp Boiro explique son vécu dans cette prison « je suis abandonné à ma misère, je suis là, mais, c’est mon cadavre qui est arrêté et qui marche. Je me souviens de beaucoup d’entre eux qui m’ont torturé et électrocuté. J’étais étudiant et je partais au Sénégal quand j’ai été arrêté par un gendarme du nom de Guillaume Bangoura à Boké. Delà, je suis venu retrouver des jeunes gens qu’on appelait libyens, les jeunes qui ont été formés en Libye. On m’a mis à la disposition du commandant Kabassan Keita, voilà comment j’ai été arrêté et devenu 5e colonne. Après des années de détention au camp Boiro, on a été libéré par les militaire en 1984, je suis sorti aveugle, sourds et au point de perdre l’usage de mes jambes, je marche difficilement. Le nom mandjiou, je l’ai eu ici parce que j’ai eu peur quand on venait à chaque fois cherché les gens à 2heures ou 3heures du matin pour les assassiner. Le colonel Kaman Diaby revenait d’une visite à Boffa le 29 février, il a été arrêté. Si ont vous dit que tous ces gens ont étés éliminés ici. Ils ont envoyés beaucoup à Kankan et dans plusieurs préfectures de l’intérieur du pays.
Selon les responsables de l’association, le pouvoir de Sékou Touré était un mélange de mégalomanie et de mépris profond de l’être humain. Ceci explique l’élimination sommaire de guinéens avec de la parodie de Tribunaux illégitimes et illégaux pour procéder à des exécutions massives.
Zézé Guilavogui pour Aminata.com