
Monsieur le ministre,
Permettez-moi de vous féliciter, pour toutes les actions majeures que vous avez posé depuis
votre installation dans vos fonctions de ministre.
J’avoue être admiratif de votre courage et votre détermination à améliorer le
fonctionnement de votre département et celui de l’Administration Publique Guinéenne.
Moi, ainsi que de nombreux guinéens, avons accueilli avec joie, votre courageuse décision
invitant 6.300 fonctionnaires à faire valoir leur droit à la retraite, conformément aux lois et
règlements en la matière.
Dans une de ses allocutions, S.E. Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition a
déclaré que, la mise à la retraite ne doit en aucun cas être considérée comme une sanction.
Mais, force est de constater que ceux qui sont admis à la retraite, pour la plupart, semblent
ne pas vouloir partir, parce qu’ils ont certainement peur de la nouvelle vie qui les attend. Ils
se demandent comment survivre dans une situation où ils sont privés de leur principale
source de revenu (leur salaire).
Cet état de fait m’a poussé à mener une petite réflexion, afin de trouver quelques pistes de
solutions pouvant permettre aux fonctionnaires à la retraite de survivre et même de
continuer d’être actifs, aussi longtemps que leur santé le leur permettra.
Pour ce faire, j’ai commencé par interroger mon entourage et lire des articles relatifs à cette
question. A travers cette démarche, j’ai constaté que la plupart mettent en avant des plans
d’épargnes ou d’assurances pendant la période d’activité, qui permettront aux concernés de
subvenir à leurs besoins, une fois admis à la retraite. Sauf que les revenus des fonctionnaires
ont du mal à couvrir les besoins essentiels de leurs familles donc, ne laissent aucune chance
à une quelconque possibilité d’épargne.
Alors que faut-il faire, sachant qu’une augmentation considérable des salaires, constituerait
une lourde charge sur le budget national, qui est très souvent déficitaire ?
A mon avis, il faut d’abord, mettre en place un système d’orientation et de formation des
fonctionnaires sur des activités génératrices de revenu, qu’ils pourront exercer après la
retraite. Il s’agit entre autres de : l’entreprenariat, l’enseignement, le consulting, le montage
et la gestion des projets… Ensuite, leur permettre de consacrer leur dernière année de
service à l’activité qu’ils auront choisi d’exercer.
Pour ceux qui ne souhaitent pas travailler après la retraite, il faut les encourager à s’installer
dans les petites villes de l’intérieur du pays, où le coût de la vie est plus abordable que dans
les grandes villes. Ils pourront y vivre de leurs pensions et d’une petite ferme. Cela peut être
rendu possible grâce à des mesures incitatives et une bonne politique d’accompagnement,
qui commenceront au moins 3 ans avant la mise à la retraite.
L’Etat, à travers le Ministère du Travail et de la Fonction Publique devra donc mettre en
place une structure qui se chargera de la coordination de tout ce processus.
Monsieur le Ministre, je suis conscient qu’il s’agit là d’un gigantesque chantier qui nécessite
l’implication de plusieurs acteurs et même de la première autorité du pays mais, je demeure
convaincu qu’au vu de la noblesse de la cause et la bonne volonté exprimée par les autorités
de la transition, vous pouvez débarrasser définitivement l’administration Guinéenne de
cette phobie de la retraite qui l’a caractérisé depuis plusieurs décennies.
Cheick Alioune
Tel : 624827984
Email : cheickal10@gmail.com