
En prélude des élections communales prévues le 04 février 2018 en Guinée, le président du parti du feu Jean Mari Doré, l’Union pour le Progrès de la Guinée, Me Jean Alfred Mathos a accordé une interview exclusive à un reporter d’Aminata.com où il a expliqué les préparatifs de l’UDG pour ces prochaines élections qui ne s’est pas tenue depuis plus de dix ans.
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Dites-nous, comment se porte aujourd’hui votre par parti l’UPG ?
L’UPG se porte bien parce que nous avons déjà des hommes et des femmes qui composent ses structures.
Ils se sont dit qu’ils ne veulent pas être à la merci de l’historique des autres partis quand le leader disparait et que le parti s’affaiblit.
Donc, grâce au congrès qu’on a organisé en 2016, a pu remettre ses centres par rapport à ses dispositions pour faire revivre le parti.
Aujourd’hui, l’occasion est de leur donner une victoire au compte de ces élections communales dans le but d’essayer de mesurer le poids que représente vraiment l’UPG dans la scène politique guinéenne.
Depuis que votre ascension à la tête de l’UPG en 2016, aujourd’hui vous êtes confronté aux élections communales prévues le 04 février 2018. Dites-nous quelle est votre stratégie pour obtenir le maximum de conseillers urbains et ruraux au niveau des communes où votre formation politique a misé ?
Dans la stratégie que nous adoptons, nous essayons de faire des approches intelligentes. En ce sens que nous allons appuyer nos forces là où nous sentons que nous avons notre fief.
Nous avons un fief à Lola, nous avons un fief à Nzérékoré, j’ai fait une tournée où j’ai pu avoir une représentative, où l’UPG est présente dans 9 communes rurales et dans 3 communes urbaines.
C’est à Lola, Nzérékoré et tant d’autres préfectures, nous sommes en alliance avec l’UFR.
Notre stratégie, ce n’est pas la prétention de prendre le territoire national. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure, où nous avons déjà des délégués spéciaux, afin de les confronter dans leur position.
Et surtout, l’UPG veut profiter de ces élections là pour étendre un peu le panorama de ses militants. Cela nous permettra de faire la différence entre les électeurs et les militants.
Nous allons aider les électeurs à l’issu de ces élections quelque soit les résultats. Nous souhaitons créer vraiment un socle immuable des militants de l’UPG.
Je vous lance un scoop, je suis candidat à Ratoma dans la liste de l’UFR, où je suis deuxième sur la liste. Et ça, beaucoup m’ont demandé pourquoi le président d’un parti vient dans les élections de proximité. Je me dis que c’est là où l’école se fait politiquement et que je suis citoyen de Ratoma depuis 20 ans.
A cet effet, je pense apporter la pierre de l’édification d’une cité modèle qui est Ratoma.
Il ne faut pas le cacher, c’est la cité la plus périphérique de toutes les communes de Guinée.
Que ceux qui se disent grands partis qui se partagent la ville de Conakry, je les dis que moi, je suis un ‘’Conakryka’’ et en tant que tel, je souhaiterai que Ratoma soit à l’image des autres villes de l’Afrique de l’Ouest comme Abidjan et Dakar.
A présent, votre parti dépose combien de listes ?
Nous avons déposés 12 listes repartis dans 9 communes rurales et 3 communes urbaines en alliance avec l’UFR. Donc, nous comptons sur ces listes là, pour essayer d’avoir un socle de conseillers communaux et ruraux.
Dans notre stratégie les élections, nous permettrons de préparer les législatives et ensuite les présidentielles.
Est-ce-que vous avez pris en compte les candidatures féminines ?
Oui, la loi l’impose à 30% de quota féminin. Mais en mieux, nous avons comme stratégie à l’approche électoral, les couches les plus défavorisées, les jeunes et les femmes sont les plus nombreuses qu’il faut approcher dans le parti.
Donc une manière de vous dire que c’est quand femme veut, Dieu le veut. Je pense que les femmes sont des éléments incontournables dans un parti. Elles ont toute cette politique pour dynamiser un parti politique. Et, ce sont elles qui se retournent au travail, elles n’ont pas de résultats.
Donc aujourd’hui, je profite de l’occasion pour saluer Makalé Traoré qui a une ONG qui soutient la candidature des femmes qui fait en sorte que les femmes ne soient pas en reste.
30% déjà, la loi l’impose et notre conviction est d’aider les femmes et les jeunes.
Avez-vous une femme comme tête de liste ?
Non, on n’a pas une femme comme tête de liste mais ça viendra quand nous irons pour les prochaines élections législatives sur la liste nationale.
La présidente des femmes de l’UPG et sa fille sont bien placées dans la liste de l’UFR à Matoto.
On aurait appris que lors de la désignation de votre tête de liste à Lola, les contestations ont sévis. Qu’en dites-vous ?
On appelle ça les primaires, vous savez une question de leadership. Dans les grands partis, il y a toujours deux ou trois personnes qui prétendent être les mieux placées pour faire gagner le parti.
Nous au bureau politique, nous essayons de voir déjà les critères d’éliminations. Le délégué spécial qui est en poste, c’est lui en priori qui est le premier candidat sur la liste.
Mais, nous disons toujours à tous ceux qui veulent être candidats sur la liste qu’il faut respecter trois critères. D’abord la loyauté du parti, la disponibilité et l’engagement.
Ces trois doivent être soutenus par une force de frappe parce qu’on ne peut pas être candidat pour être candidat. Il faut d’abord avoir un leadership humain.
Ces primaires ont été organisés à Lola, il y a un ancien de l’UPG qui est venu avec une autre idée, comme disait feu Jean Marie Doré, je ne suis pas venu pour soustraire, je suis venu pour additionner.
Venez renforcer l’équipe, quand les conseillers communaux seront élus, on désignera encore le maire de la ville.
En attendant, nous ne tirons pas de balle dans le pied et n’en donnons pas l’occasion à nos adversaires par rapport à nos colères, pour pouvoir gagner notre électorale.
Donc après, toutes ces querelles intestines, nous avons enterré la hache de guerre. Et, Ils se sont mis à l’œuvre. Vous savez la contradiction, les concurrences au sein d’un parti, ça émerge au moins les leaderships.
On est passé donc par un choix des primaires et le choix a été porté sur le maire sortant.
Nous profitons de l’occasion pour dire aux militants de Lola de ne pas voir seulement les querelles des personnes qui sont passées, il faut voir d’abord l’intérêt du parti.
Nous avons appris une information selon laquelle au compte de ces communales, l’UPG serait épaulé par le parti au pouvoir. Quelle votre réaction ?
Dans notre vision originaire, nous sommes du centre. Ce qui veut dire qu’on n’a pas d’attache, on n’a pas de cheque en blanc pour qui que ça soit.
Vous savez que dans la scène politique, vous avez l’opposition Républicaine et la majorité présidentielle. Nous sommes persuadés que les gens qui n’ont pas de choix entre les deux bords politiques peuvent proposer une alternance. C’est ce que nous proposons.
S’il s’agit d’aller avec le parti au pouvoir, je n’aurai pas de choix. Même, L’UFDG vient me voir aujourd’hui, si elle défend les mêmes intérêts que nous, j’irai avec elle. L’UPG n’a pas de portes fermées.
Partout s’il y a une démocratie constructive, là où l’intérêt de la Guinée marche, nous serons là.
Moi, je croix que ceux qui n’ont pas voté et qui ont l’âge de voter, c’est à eux, il faut donner une troisième voix. C’est sur ce sens que nous partons avec l’UFR pour qu’il y ait une alternance démocratique au niveau du parlement.
Tout ne peut pas être rose pour votre parti .Dites-nous les difficultés que vous rencontrez ?
On a des difficultés de mobilisation de nos militants. Vous savez les partis aujourd’hui, les militants viennent quand il y a des élections.
Après les élections, tout le monde va s’occuper de ses affaires. Ailleurs, la politique est une profession. Il faut créer une élite, même si ce n’est pas toute la population
Mais il faut quand même qu’une minorité s’implique.C’est pourquoi la dernière fois, quand on a organisé une conférence pour amener les jeunes de connaitre comment être leadership dans leur catégorie.
Donc aujourd’hui, les difficultés que l’UPG rencontre, c’est comment faire la mobilisation.
Dans le cadre que je m’en vais dire que la loyauté, la disponibilité et l’engagement sont des éléments pour faire performer un parti politique.
C’est pourquoi, je souligne qu’il faut la différence entre les militants et les électeurs. C’est dans un match de football, vous avez les supporteurs et les footballeurs.
Il faut créer une nouvelle dynamique, nous ne sommes pas plus de 15 millions d’habitants. Il faudrait que l’élite soit une élite responsable.
Et, moi je pense modestement à faire partie parce que j’ai fait mes preuves. Je ne suis pas venu à l’UPG pour faire de la récréation. Je suis venu à l’UPG pour changer la notion du militantisme, de changer la notion du communautarisme pour que ça ne soit pas un droit à qui que ce soit.
Quand on dit au Fouta, il faut l’UFDG ou rien. A Kankan, il faut RPG ou rien. Il faut arrêter ça. Moi je suis transversal, je suis Conakryka.
Je n’ai pas d’ethnie, Je suis de la Guinée et j’aime mon pays.
Interview réalisée par Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com
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