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Discours du président Alpha Condé, Nouvelle constitution, élections législatives: le grand Oral d’Alpha Oumar Taran Diallo de l’ADR

Dans une interview qu’il a accordée à  notre rédaction, Alpha Oumar Taran Diallo président de l’Alliance démocratique pour le renouveau(ADR) a parlé du discours de nouvel an du président Alpha Condé, du projet de nouvelle constitution, des prochaines élections législatives en Guinée et les conséquences de l’organisation de la tenue de législatives sans les principaux partis de l’opposition guinéenne.

Nous vous proposons l’intégralité de cet entretien avec le patron de l’ADR.

Aminata.com: Nous sommes en 2020, quels son vos premiers mots à l’occasion de ce nouvel an?

Alpha Oumar Taran Diallo: Je présente d’abord au peuple de Guinée, mes voeux de bonheur et de prospérité pour cette année 2020, sachant bien que 2019 a été difficile pour nos populations. Je souhaite que tout rentre dans l’ordre dans ce nouvel an 2020.

Votre lecture du discours du président de la République à l’occasion du nouvel an?

C’est un discours d’un président qui est toujours prolifique en promesse. Il est austère en bilan, il n’a pas présenté un bilan, alors que normalement c’est son dernier discours de nouvel an pour son second et dernier mandat. Moi je m’attendais à un bilan un peu exhaustif. Ce qu’il a apporté à la tête de l’État guinéen et ce de ce qu’il n’a pas eu. Malheureusement il a continué à faire des promesses comme il en a l’habitude.

En décembre 2019, le président Alpha Condé a présenté son projet de nouvelle constitution, le FNDC annonce qu’il va intensifier les manifestations après la marche du 6 janvier. Qu’en pensez vous?

Je ne vais pas apporter des jugements de valeur par rapport aux agissements du FNDC. C’est leur droit. Maintenant par rapport à la proposition de nouvelle constitution que veut introduire le président, j’ai lu ce document, mais je me suis dit qu’on n’a pas besoin de nouvelle constitution pour apporter un amendement  dans le projet qu’il a prévu là. On a juste besoin d’enlever certains éléments et d’en rajouter d’autres puisque les intangibilités notamment le nombre et la duré des mandats n’ont pas été touché. Je me dis qu’il aurait juste proposer un amendement de la constitution en vigueur pour apporter certaines modifications et laisse le soin au prochain président de changer la constitution. Donc, je me dis que l’État actuel on a juste besoin de défendre l’actuelle constitution par ce que selon moi, le président Alpha Condé a proposé cette nouvelle constitution pour juste avoir un troisième mandat.

Quelles stratégies pensez vous utiliser pour faire échouer l’adoption de cette nouvelle constitution ?

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Je pense qu’il faut sensibiliser les populations, leur  faire comprendre quel est l’intérêt défendre une constitution pour une nation, leur faire  savoir que c’est un devoir pour eux de le faire. Je pense que si nous faisons ce travail en amont, cela permettrait facilement de mobiliser les populations pour la défense de la Constitution et ça pourrait même dissuader le président de la République.

Les élections législatives sont prévues le 16 février, votre parti a-t-il déposé une liste?

Au début du processus de recensement, nous avons déployé des agents pour nous remonter le défoulement des opération. Au même moment on avait une commission électorale chargée à l’identification des circonscriptions où on devrait présenter des candidats. Ce travail a été fait de façon parallèle. Mais lorsque le travail de terrain est fini et les délégués qu’on a déployé pour nous remonter des informations sont revenus, on a mis une commission chargées d’analyser ces informations recueillies sur le terrain. C’est cette commission qui a demandé à ce que nous participions pas à ces élections avec ce processus tel qu’il s’est déroulé. À l’ADR nous voulons des élections transparentes qui permettent à la Guinée de sortir d’une crise permanente, nous avons estimé que le processus tel qu’il se déroule ne nous permettra pas de sortir de cette crise. Et ça ne ferait qu’exacerber les tensions et nous vers le chaos. C’est pourquoi nous avons décidé en plénière que l’ADR ne doit pas pré dre part à ces élections.

Plusieurs partis membres de l’opposition ont décidé également de boycotter les élections législatives du 16 février 2020, quelle appréciation faites-vous de cette décision ?

Contrairement à certains, nous nous estimons qu’aller aux élections est un droit, ne pas y aller c’est un droit également de chacun. Ceux qui ont décidé d’y aller nous les critiquons pas, ils assumeront simplement leur décision et ceux qui ont décidé de ne pas y aller, on ne les critiques pas, ils assumeront leur décision. À l’ADR, nous avons décidé de ne pas participer, et nous allons l’assumer.

Certains leaders de ces formations politiques ont annoncé qu’ils vont empêcher la ténue des législatives, votre réaction ?

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En dehors de demander à leurs militants de ne pas aller voter, je ne vois pas par quel moyen légal l’opposition peut empêcher ces élections législatives. J’aurais pu comprendre simplement, les membres de la CENI, issus de l’opposition auraient pu démissionner pour amener le gouvernement à comprendre que le processus tel qu’il est en train de se dérouler, une partie de Guinéens ne s’y retrouvent pas. Je suis certain  que ça aurait amené le gouvernement à comprendre. Mais certains cadres sont restés dans le processus. Ils ont participé à l’enrôlement, et c’est enrôlement qu’ils sont en train de dénoncer. Ils ont attendu la fin du processus pour le denoncer, moi je dis qu’il y a trop de légèreté.

Selon vous, quelles pourraient être les conséquences de l’organisation d’une élection sans les ténors de l’opposition ?

C’est la pérennisation de l’impunité. Mais bon, on est déjà habitué à cela depuis 2011. La Guinée végète dans cette situation d’instabilité depuis la mort de général Lansana Conté en 2008. Ce qui fait que la situation économique est chaotique, les tensions politiques et sociales sont en lambo. Donc les élections non inclusives, ou qui excluent une bonne partie de la population, je me dis  que c’est des élections qui pourraient conduire à des situations d’instabilité. 

Qu’est-ce que vous avez à ajouter pour clôturer notre entretien?

Je voudrais terminer en lançant un appel à l’endroit du président de la République afin qu’il revienne à des meilleurs sentiments et qu’il reconsidère sa position pour le bonheur du peuple de Guinée et qu’il entre par la grande porte de l’histoire, en acceptant de transmettre le pouvoir à son successeur de façon démocratique. J’appelle également tous les citoyens épris de paix et de justice, à plus de responsabilité et de maturité politique. Je voudrais qu’on privilégie l’intérêt général à l’intérêt partisan ou particulier. C’est ce qui pourrait aider notre pays, car avec une instabilité, nous en serons tous victimes. Je demande au gouvernement actuel de prendre les dispositions qu’il faut pour  assurer la stabilité et favoriser l’équilibre afin que le vivre ensemble soit une réalité.

Propos recueillis par Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com

(+224) 622 304 942

 

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