
Avec le projet de l’UNESCO ‘’Autonomisation des jeunes et lutter contre la migration irrégulière en Afrique à travers les médias et la communication’’, l’Association des Femmes Journalistes de Guinée a procédé ce vendredi au lancement officiel du concours sur la migration à travers une conférence de presse à Conakry. Cette édition est à l’honneur de Yaguine et Fodé, décédé en 1999 dans un avion pendant qu’ils se rendaient clandestinement à l’occident pour la recherche du bonheur.
Ce concours est organisé à l’intention des journalistes guinéens. Son objectif est d’améliorer la couverture médiatique des questions migratoires et faire participer les médias dans la sensibilisation des jeunes et des femmes sur les risques migratoires.
Selon Sidigbè Condé qui a planté le décor de cette rencontre qui a connu la représentation de l’ambassade d’Italie, OIM, UNHCR et le représentant du Ministère des affaires étrangères, le journal du Monde en 2016, les guinéens n’étaient même pas dans le top 10 des nationalités qui arriva en Europe par la route migratoire. Aujourd’hui de nombreux ressortissants guinéens composés en grande partie des jeunes sont parmi les premiers…à entrer sur le continent européen par la méditerranée occidentale.
Il est évident que plusieurs jeunes font le choix de cette migration irrégulière et d’autres partent par la voix régulière pour des raisons d’études, de travails d’affaires qui constituent à ce jour des éléments qui contribues à l’avancement de leur pays d’accueil.
Par ailleurs la migration africaine est essentiellement un tas africain. Les chiffres indiquent que 4 migrants sur 5 restent avant tout sur le continent. « Ces chiffres nous interpellent car les images, les récits dramatiques sur une jeunesse africaine qui ne tenterait par tous les moyens pour rejoindre l’occident méritent l’attention des journalistes africains.
En tant que professionnelles de l’information, nous avons la responsabilité d’interroger les chiffres et les récits qu’on nous apporte en vue de contribuer à l’avènement de migration sûr et régulière à travers une information de qualité sur le phénomène.
C’est pourquoi en tant que femmes mais aussi journalistes, nous avons décidé de nous pencher sur cette question pour susciter dans la profession un traitement plus juste et équilibrer du phénomène de la migration et de contribuer à donner une image des migrants plus réaliste auprès de l’opinion publique.
Nous pensons qu’à travers nos plumes, nos micros et nos caméras, nous pouvons amener à la conscientisation des populations afin d’éviter les drames que nous voyons aujourd’hui dans la méditerrané. Nous savons que tous accusent le manque d’emploi et la précarité dans le pays. Mais, nous sommes convaincus qu’avec des bonnes approches, nous réussirons à créer l’espoir chez plusieurs jeunes », a-t-elle indiqué.
Poursuivant, elle a souligné que ce concours initié par l’UNESCO dans le cadre de son projet « autonomiser les jeunes en Afrique », à travers les médias et la communication était une opportunité à saisir.
« Il sera question de distinguer les professionnels de l’information qu’ils apportent, des productions de qualité dans leurs médias sur la migration. Des reportages qui sont au-delà d’informer les citoyens ont des caractères innovateurs mais aussi utiles pour amener plus de jeunes à faire le choix d’une migration ordonnée, régulière et sûre ».
Le jury de ce concours, ouvert depuis 23 août jusqu’au 13 octobre 2019 est composé essentiellement des journalistes professionnels et aguerris qui auront le temps d’analyser en profondeur les productions qui seront soumises. Les meilleures productions en Radio, Télé, Presse écrite et en Ligne seront primées.
Ce concours dénommé prix Yaguine et Fodé est un hommage à ces deux jeunes adolescents qui ont perdu la vie en voulant trouver le bonheur, dans la lettre se trouvant sur le corps de l’un des deux, il était écrit ceci, « si vous voyez que nous nous sommes sacrifiés et exposons notre vie, c’est parce qu’on souffre trop en Afrique et qu’on a besoin de vous pour lutter contre la pauvreté et mettre fin à la guerre en Afrique ».
20 ans après, les mentalités n’ont pas beaucoup évolué, la question de la pauvreté reste toujours au cœur de la migration irrégulière. Il est donc temps d’inverser cette tendance en offrant aux jeunes plus d’opportunité dans leur pays d’origine pour leurs éviter des excès incertains ou tragique.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com
Tel : (+224) 656 77 52 34