
« C’est le manque des moyens qui nous a poussé à la mendicité », explique un enfant mendiant
Vêtus des habits sales et déchirer, pieds nus, des enfants mendiants se trouvent dans plusieurs axes routiers de Conakry pour quémander de l’argent. Du rond point Enco5 en passant par celui de Hamdanlaye, de la belle vue jusqu’à la cité chemin de fer à Kaloum. Ils sont nombreux ces enfants non scolarisés qui sont sources de revenu pour leurs parents.
Ils descendent sur ces différents lieux tous les jours et visent les points stratégiques où se produisent les grands embouteillages.
Arrêtés toute la journée sous le soleil ou la pluie, ces enfants tendent la main aux passagers pour la quête de l’aumône. Un enfant rencontré au niveau de la cité Enco5 en face de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité(CMIS), a fait savoir que c’est la perte de ses parents qui l’a poussé à mendier pour pouvoir survivre.
« Je vis avec ma grand-mère. Elle est trop vieille pour travailler. C’est le manque de soutien qui nous a poussé aller mendier dans la rue. Elle ne peut pas se déplacer c’est pourquoi je ne vais pas en ville comme certains amis le font. Je dois non seulement mendier mais aussi prendre soin d’elle. Donc nous restons ici et demandons à toute personne de bonne volonté qui passe de nous offrir un peu d’argent », a-t-il expliqué.
Si les uns le font par manque de soutien, d’autres considèrent la mendicité comme une activité génératrice de revenue. C’est le cas de plusieurs parents mendiants qui leur progéniture pour remplir leurs poches. Ces enfants qui ne souffrent d’aucun handicap physique ou mental sont devenus un moyen de commerce pour leurs parents qui sont censés les protéger. Certains d’ entre eux estiment leur revenu en fonction du nombre d’enfants qu’ils ont. C’est ce qui nous a confié un père de famille mendiant rencontré à la cité chemin de fer qui a requis l’anonymat.
« Jai trois enfants, ils sont tous des mendiants. Je demande à chacun d’entre eux de sortir chaque matin pour aller à des lieux différents et je fixe le montant que chacun doit ramener. Notre activité dépend de l’ambiance que connait la ville. S’il y a une grande affluence, les enfants gagnent un montant raisonnable. Ce sont eux qui ont plus de chance de trouver de l’argent et le déplacement est beaucoup plus facile pour les enfants que nous», a-t-il indiqué.
Poursuivant, notre interlocuteur nous a fait savoir qu’il y a certains mendiants qui viennent prêter les enfants d’autrui pour aller mendier avec eux.
« Il y a certaines femmes qui jouent aux jeux des faux jumeaux, prendre son enfant et celui de son amie pour aller chercher de l’aumône », a-t-il conclu.
Fatoumata Lamarana Diallo pour Aminata.com
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