Cette nouvelle semaine démarre sur fond de tension à Labé, les enseignants dispersés dans leu volonté de faire un sit-in la semaine dernière ont récidivé ce lundi. Dès 7 heures les manifestants avaient pris position devant le siège de la DPE portant des pancartes et scandant l’hymne national, en face une équipe mixte composée de policiers et de gendarmes.
A 7 h 3 un gendarme avance et intime aux manifestants de déguerpir, pour toute réponse il est hué et puis l’hymne national dechire le ciel de Kouroula encore une fois alors l’ordre est donné de lancer du gaz et en 5mn pas moins de 4jets sont effectués mais s’attendant à un tel geste les manifestants qui s’étaient enduits les ,narines et le contour des yeux de baume d’eucalyptus et de feuilles macérées de certaines plantes locales ne bougent pas alors les forces de l’ordre charge et au forceps font reculer les manifestants.
L’un des leaders syndicaux du mouvement plus déterminé que jamais lance :
« Le sit-in était prévu ce matin et il s’est tenu, c’est par rapport au gel du salaire de nos amis, ça c’est une violation grave de l’article 95 de la convention de l’OIT…Pour le moment personne n’a été blessé et on n’a pas peur nous sommes là pour revendiquer nos droits. »
Survoltée, une enseignante larmes aux yeux et suffocante à cause des vapeurs de lacrymogène nous a confié :
« Nous sommes fatigués des intimidations, fatigués du gel de nos salaires et de la non tenue des négociations, ils ne font que lancer du gaz, ils veulent nous tuer mais on ne fuira pas… »
Les forces de l’ordre continuent à pousser, les manifestants perdent quelques mètres et s’effacent de l’entrée de la DPE mais ne démordent pas et entonnent ‘’à bas les traitres… ‘’
Un prof de biologie, le cœur sur les lèvres martèle en larmes :
« le gouvernement refuse de prendre en considération notre situation, il y a des enseignants qui ne peuvent plus soutenir le regard de leur famille aujourd’hui…quelles que soient l’arrogance et la brutalité des forces de l’ordre nous irons jusqu’au bout, nous soutenons tous les enseignants de Guinée, nous soutenons le mouvement syndical tant que les salaires seront gelés nous serons absents des écoles, ces enfants personne ne les aime mieux que nous… »
Avant neuf heures des enseignants avaient été mis aux arrêts et ont immédiatement été libérés.
Le complexe Saint André seule école privée qui bravait le mot d’ordre aux heures les plus tendues a reçu la visite d’élèves d’autres écoles et a enregistré des dommages dus aux projectiles et une fille affiliée à l’école a été blessé sur le contour d’un œil.
Ousmane K. Tounkara