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Le Projet Infrastructures Sociales de Paix du PNUD appuie l’actualisation et vulgarisation des pactes intercommunautaires de Moussadou (Beyla), Mara (Kissidougou), Koyamah (Macenta) et N’Zérékoré

Les activités d’actualisation et de vulgarisation de certains pactes intercommunautaires, outils de prévention des conflits et de consolidation de la paix en Guinée forestière, se sont déroulées du lundi 29 novembre 2021 au samedi 4 décembre 2021 dans les collectivités rurales et urbaines de Moussadou (Préfecture de Beyla), Koyamah (Préfecture de Macenta), et les communes urbaines de Kissidougou (pacte de Mara) et N’Zérékoré. Ces activités de terrain ont été menées en marge des travaux de l’Atelier de réflexion et de conception de l’Architecture Nationale de Paix (ANP), démarré lundi 6 décembre 2021 à Nzérékoré,  suivi de la Session annuelle du Comité de pilotage du Projet d’appui à la participation des jeunes à la prévention des conflits en période électorale et la pérennisation des Synergies locales des acteurs de paix en Guinée Forestière.

Ces activités de consultations communautaires, de partage et de vulgarisation des savoirs locaux sont appuyées par le Projet d’appui à la participation des jeunes à la prévention des conflits en période électorale et la pérennisation des Synergies locales des acteurs de paix en Guinée Forestière, mis en œuvre par le PNUD et Search for Common Ground, avec un financement du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF). Elles visent à contribuer à la réduction de l’incidence des conflits intercommunautaires par le double moyen de renforcement de la cohésion sociale, la consolidation de la paix et la valorisation des pratiques traditionnelles dans la région forestière où les conflits sont récurrents.

Au total, 976 personnes dont 406 femmes, constituées des chefs coutumiers, des leaders religieux, des élus locaux, des autorités administratives (Préfets et Sous-préfets), des représentants des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), des femmes et des jeunes y ont pris part.

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Pour la petite histoire, ces pactes sont antérieurs à la colonisation et ont été scellés à Moussadou (Préfecture de Beyla) en 1680 et à Mara (Préfecture de Kissidougou) en 1870. Forte alliance de fidélité, de fraternité et de bonne collaboration, le pacte de de Moussadou a été conclu entre les communautés Konia, Guerzé, Toma et Manon. Conclu entre autochtones (Kissi, Lélé et Kouranko) et allogènes (Malinké, Mahoka et autres), le pacte de Mara aura plutôt consisté en une convention de sincérité, de non-agression et de non-complicité d’agression. Quant au pacte de Gouécké scellé en 1905, il constituerait une mise à jour ou un renforcement du pacte de Moussadou suite à sa violation par une des parties.

Il faut rappeler que depuis deux décennies, la Guinée forestière témoigne de sa vulnérabilité au déclenchement récurrent des conflits violents la violence entre les différentes composantes ethniques de sa population. On y enregistre d’intermittents conflits avec une fréquence d’apparition quasi bisannuelle aussi bien dans les villes que dans certaines communes rurales de la région. Cette violence que viennent exacerber les tensions et manipulations politiques ainsi que les défaillances et dysfonctionnement des structures administratives et judiciaires.

Ces conflits intra et inter communautaires ont pour la plupart du temps pour origine la modification du code foncier domanial, les rivalités intra et interethniques persistantes, le désœuvrement d’une jeunesse parfois peu qualifiée sur le plan professionnel, les stigmates des conflits armés des pays voisins et la présence dans la région de jeunes démobilisés provenant de ces pays, l’affaiblissement de l’autorité traditionnelle dû à la suppression dès 1957 de la chefferie traditionnelle, la corruption, l’injustice et la perte de crédibilité des structures étatiques ; la mauvaise gestion des sociétés agricoles et minières ainsi que l’instrumentalisation des différences ethniques et confessionnelles par les leaders politiques, etc.

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Tous ces facteurs font de la région forestière une zone imprévisible en matière de résurgence des conflits. C’est alors que les regards se tournent vers les autorités des religions monothéistes (Christianisme et Islam) et les autorités traditionnelles pour envisager des solutions qui ont déjà fait leurs preuves et continuer d’assurer une certaine stabilité au sein des communautés. Il s’agit des conventions orales d’entente inter et intra-communautaires, des pactes et alliances de paix ayant prévalu entre les familles, clans et groupes ethniques.

Trois grandes étapes ont marqué ces rencontres : (i)- l’organisation des journées de consultations communautaires, de collecte d’informations et de partage au sein de la communauté pendant lesquelles l’ensemble des parties prenantes des pactes (Chefs coutumiers, détenteurs de pacte, élus locaux et les autorités administratives) ont partagé leur part de vérité sur ces pratiques et les sites où ces pactes ont été scellés ont également aménagés et réhabilités ; (ii)- l’organisation des journées de ratification (signature) et de célébration du pacte à travers des cérémonies sacrificielles et le partage des repas communautaires et (iii)- la vulgarisation des pactes à travers la couverture médiatique (RTG, Space TV et Djoma), des émissions interactives et des tables rondes animées par les médias (radios rurales et communautaires de ces localités), la contribution des leaders religieux (les imams, les prêtres et  pasteurs), la transcription et la confection de plaques de visibilité des pactes.

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