
Libre Opinion 2
Le jour de ma mort…(prémonition)
Ceci est un signe prémonitoire. D’une mort certaine, et non lointaine. Depuis un certain temps, je vois le monde à l’envers, je sens la vie autrement, tout s’érode et tout s’éloigne autour de moi. Je me vois triste et déboussolé mais croyant et digne. J’ai senti une fin triste, douloureuse, brutale et imminente venir. Je fais des cauchemars. Je me vois perdu dans un vaste lieu inconnu et vide. Mais rien de tout cela ne m’effraie, ne m’affecte ou ne casse mon ultime conviction, mon inébranlable combat et mon irremplaçable conviction de lutter jusqu’au bout, jusqu’à ma dernière énergie et jusqu’à mon dernier souffle. Ce chemin, je l’ai choisi. Ce destin, je l’ai voulu. Cette fin, j’y étais déjà préparé et prêt.
Je ne sais pas exactement le jour ni le comment? Mais, je sais que ce n’est plus loin. Les charognards sont en alerte, ils fêteront ma mort comme un jour de festin. Les anges de la mort attendent déjà, la dernière consigne pour en finir avec moi. Tout le monde est fin prêt et en alerte maximale. Cet abruti aux cheveux en crêpes doit la fermer maintenant et à jamais. Ceci n’est pas une blague, encore moins un coup de bluff pour un besoin de publicité virtuelle. Loin s’en faut !
Le seul prétexte trouvé, c’est d’écourter ma vie. C’est de raccourcir mon séjour sur terre. Ainsi, en ont décidé les buveurs de sang, les hommes du mal et les étoiles de la terreur. Mon sort est scellé mais seule la manière reste un mystère.
Que je périsse en prison, que je reçoive une balle en pleine tête comme dans un film d’honneur ou qu’il pleuve sur moi des grigris, là n’est pas le problème. Mais il faut me faire taire à tout prix et à tous les prix. J’ai tout compris, j’ai tout vu et j’accepte ! Ça y est et cela fait partie de mon destin. Mourir tôt et impuissamment.
Bon, c’est vrai. Il n’y a point de tribunal de la mort où chaque admis pourra se défendre. J’y étais préparé déjà et depuis toujours d’ailleurs. La mort ne m’effraie pas. La manière non plus. Ma seule peur, c’est de rejoindre le royaume éternel avec une voile de la honte et le regard fuyant pour avoir manqué au devoir sacerdotale.
Mais je parie déjà, que la longue file d’accueil à ma réception, après mon admission forcée et prématurée à l’au-delà, que je vais recevoir une haie d’honneur pour me signifier avec élégance, fierté et devoir de sentiment accompli dans un monde où rivalisent bestialité, cruauté et hypocrisie.
Je serai fier de mon séjour sur terre. Je n’aurai aucun sentiment de regret.
Ainsi, je serai fier de recevoir et d’accueillir ma famille, mes enfants et mes parents au paradis, aménagé à cet effet. A côté de Norbert Zongo et de tous ceux qui ont péri pour les justes et nobles causes, en attendant, le jugement dernier.
Faut-il pleurer ou prier pour moi? Je ne retiendrai personne dans son élan. Mais ce que je sais, la fin approche. Mais de quelle manière ou quand, je ne saurai le dire.
Que chacun garde ce message pour l’avenir.
Je suis conscient d’être déjà à l’Orient éternel. Qu’on ramène mon cadavre à Dinguiraye, cette ville que je n’ai pas trahie tant pour l’éducation que pour les valeurs. Je veux reposer parmi les miens…les plus chers et les plus certains dans le sens de mon combat et de mon existence. Comme l’enseigne les livres sacrés, on est fait de terre et on repartira en poussière. Vivement donc ce jour…!
Sans oublier qu’on vit une fois et on meurt pour toujours ! J’ai déjà vécu plus qu’il ne le faut même !
Le jour du jugement dernier… J’attends avec impatience! Il n’y aura ni chef, ni ministre, ni journaliste…chaque créature répondra de sa forfaiture devant une justice incorruptible, patiente et éternelle.
Par Habib Marouane Camara, le dernier survivant,
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