
Labé_ Etat des lieux de la ville morte: Le mot d’ordre est mitigé
Après une soirée inédite de concert de casseroles initiée par la branche locale du FNDC de Labé mardi 16 août 2022.
Ce mercredi, la ville morte est l’arme choisie par l’antenne locale pour exprimer sa solidarité à leurs pairs détenus dans les geôles de la junte depuis les dernières manifestations dans la capitale.
À kouroula, quartier administratif la préfecture est fonctionnelle, la bibliothèque communale l’est aussi ainsi que la BCRG ou la DPE.
Par contre au centre ville la première image qui marque est la militarisation de la ville avec l’occupation des endroits stratégiques habituellement visés des manifestants notamment : Les ronds points de l’hôpital et du Tinkisso et de Hoggo Mbouro, la façade principale du stade El hadj Saifoulaye Diallo
Un militaire puant l’alcool interdisait l’approche de la presse d’un groupe d’hommes en tenue à qui le commandant de la région militaire donnait des instructions au niveau de l’hôpital régional.
En tout 3 camions militaires sont postés au niveau du Tinkisso où les agents se gavaient de pain à notre arrivée, difficile de faire des images, un gorille en treillis vocifère aux reporters : « Nous n’avons pas l’autorisation de nous faire filmer, si vous voulez le faire filmer ailleurs mais pas nous… » 3 autres camions militaires ornent la façade principale du stade El hadj Saifoulaye Diallo, une camionnette militaire au rond point de l’hôpital , trois camionnettes au Tinkisso et deux pick up au niveau du rond point Hoggo Mbouro.
Chez les stations d’essence, certaines servent normalement alors que d’autres ont préféré faire profil bas.
Les cafés refluent du monde avec les discussions habituelles.
Au grand marché la majorité des boutiques et magasins est fermée mais parfois les titulaires assis par grappes montent le guet.
La rue des banques est déserte et pas le moindre mouvement en provenance de ses institutions, la ligne de change monétaire communément appelée ligne devise est également déserte seuls deux cambistes squattaient l’endroit habituellement noir de monde et sujet à de légers embouteillages.
Comme de coutume, le carrefour Bilali à l’intersection entre Mosquée et Daka porte son costume revendicatif. Torches de pneus, slogans hostiles au colonel Doumbouya et la junte, jeunes survoltés faisant un pied de nez aux agents postés à Hoggo Mbouro.
Parfois dans l’excitation générale de fausses alertes déclenchent un mouvement furtif de la foule qui se remobilise à nouveau rapidement dès que la fausse alerte est consommée.
Certains jeunes nourrissent un sentiment de trahison vis-à vis des leaders du FNDC qu’ils accusent de les avoir appelés à prendre la rue alors qu’eux sont terrés chez eux.
De constat, il faut noter que dans les mouvements de foule le dernier tube du groupe Hezborap est très à la mode et repris par bien de manifestants « Doumbouya ko ngayuri ndi lebhi gnaari » ce qui signifie que Doumbouya est un lion aux poils de chat.
Un des leaders locaux du FNDC notamment Thierno Abdourahmane Diallo a mentionné des arrestations de 8 enfants soit 4 au niveau de Mosquée, 3 à Pounthioun et un au carrefour Bilali.
Tkillah Tounkara