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Guinée_Retour à l’ordre constitutionnel: le processus fait son chemin mais il faut les types du chaînage bâtiment 

Avec le démarrage effectif des opérations de recensement biométrique à vocation administrative et l’annonce de la tenue du scrutin référendaire en septembre prochain, tout porte à croire que le processus de retour à l’ordre constitutionnel promis aux Guinéens et à la communauté internationale par le CNRD, le 5 septembre 2021, est amorcé. Concrètement, ces deux programmes sont des jalons d’un sinueux chemin censé mener au bon port le contrat social. Des phases incontournables qui pourraient permettre à l’opinion nationale et internationale de jauger la volonté politique des autorités de la transition.

Naturellement, le processus de retour à l’ordre constitutionnel ainsi déclenché de façon déterminante repose sur plusieurs étapes clés à franchir.

Des étapes qui se posent en passage obligé. Du moins, si la carte de transparence aura servi d’instrument de réglementation du jeu démocratique en passe de renaître de ses cendres des années 1990. Ce qui dénote à bien d’égards l’existence de défis majeurs de plusieurs ordres.

En premier lieu, c’est au plan politique que se trouve la crème des défis majeurs à relever.

En effet, sur la scène politique nationale, il est établi que les habituelles tentations sont têtues.

En arrière plan, la question qui retient l’attention des uns et des autres demeure implicitement le sort réservé aux partis classiques jusque-là perçus comme le socle sur lequel est implanté le système multipartite intégral acquis dans les décennies 1980-1990.

Une fierté pour les héritiers de la génération d’acteurs politiques d’antan et principaux leaders de l’opposition aujourd’hui à l’agonie.

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Les partis politiques, jadis considérés comme les plus solidement implantés à l’échelle nationale, auront-ils la chance de survivre du système de refondation frisant les réformes qui commencent à sortir les unes après les autres des sentiers battus ?

Logique dans laquelle s’est-on mis du côté du Département de l’administration territoriale et de la Décentralisation à nettoyer l’écurie d’Augias.

Des réformes visant à rajeunir la classe politique nationale en défaisant entièrement ou partiellement la notoriété de la vieille garde de l’ère démocratique des années 1980, 1990 et 2010.

Avec un sens élevé de l’euphémisme, certains observateurs avertis des jeux d’intérêts et des rapports de forces dormant dans les caractères individuels se demandent également si l’ imprévisible effet de boomerang aura permis de voir se reconstituer sur les traces des précédentes générations d’une nouvelle constellation d’acteurs politiques. Ou, en revanche, le CNRD se contentera-t-il aussi de refaçonner, de réinventer ou de favoriser le système de recyclage des potentiels leaders friands à toutes les soupes ?

En deuxième lieu, il y a les défis d’ordre juridique auxquels le processus de retour à l’ordre constitutionnel sera confronté. Il s’agit du respect des critères de transparence, d’équité et de légalité prévus noir sur blanc dans la loi fondamentale objet du prochain référendum. Une Constitution en voie d’être plébiscitée avec un taux record à la soviétique.

En outre, il y a le défi lié à la charte des partis politiques.

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Singulièrement, lors des périodes de pré campagnes et de campagnes électorales en perspective.

Autre question qui taraude les esprits aura été de savoir, officiellement, à quand  l’autorisation de reprise effective des activités des partis politiques, jusque-là interdites derrière la cour de leurs sièges ?

N’est-ce pas, pour l’instant, les meetings, assemblées générales et toute autre activité sont à contenir entre les quatre murs des QG ?

C’est un constat de l’opinion publique sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel enclenché par le Gouvernement de transition. Il s’agit de réguler sinon de réglementer le processus en cours en définissant clairement et en adoptant pour de bon la règle du jeu démocratique applicable à tous les acteurs (physiques et moraux, mouvance et opposition).

C’est l’idéal normatif permettant à jauger à leur juste valeur la volonté politique des autorités du CNRD accueillies, le 5 septembre 2021, en héros libérateurs du processus démocratique confisqué lors de l’avènement du troisième mandat de «N’Koro national».

En troisième et dernier lieu, c’est le défi d’ordre à la fois technique, logistique, professionnel et éthique. Une étape également importante du processus de retour à l’ordre constitutionnel.

En substance, réussir des élections générales dont les résultats doivent et peuvent devenir globalement acceptables, il faudra à l’amont des préalables tant au plan légal, juridique et constitutionnel qu’intellectuel, logistique, budgétaire, sécuritaire que moral.

Tels nous semblent les types du chaînage bâtiment que doivent s’en approprier les Autorités de la transition guinéenne.

Habib Diallo

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