Afrique

Des femmes mineurs suspendues pour refus de se déshabiller en Afrique du Sud

Une compagnie minière sud-africaine a suspendu vendredi plusieurs dizaines de femmes qui ont « refusé de se déshabiller » dans le cadre d’une fouille menée par des gardes de sécurité de sexe masculin avant leur descente dans une mine d’or, a affirmé un syndicat de mineurs.

Leur employeur, le groupe Sibanye Gold, a confirmé à l’AFP que 45 mineurs femmes travaillant dans la mine de Sibanye Gold Cooke à Westonaria (sud-ouest de Johannesburg) avaient été suspendues, mais a rejeté l’argument avancé par le syndicat. Elles ont été suspendues car soupçonnées d’avoir « aidé des mineurs illégaux », a affirmé Sibanye.

Des fouilles ont révélé que les employées en question étaient en possession de nourriture, probablement destinée à des mineurs illégaux, a expliqué le groupe dans un communiqué.

Le Syndicat national des mineurs (NUM) a, lui, dénoncé l’attitude « inacceptable et déplorable » des gardes de sexe masculin qui obligent des femmes à se déshabiller pour les fouiller.

Cinquante-et-une femmes qui ont refusé de se soumettre à une fouille ont été « agressées et menottées avec des câbles » avant d’être suspendues, a ajouté le NUM dans un communiqué.

Pour Sibanye, « les allégations de fouilles indiscrètes ne sont pas fondées » dans la mesure où les fouilles sont faites avec un scanner et qu' »aucun contact physique n’a lieu ».

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Le groupe minier ajoute que les femmes sont fouillées par des personnes de même sexe, et qu’il en va de même pour les hommes.

En juin, NUM et Sibanye Gold avaient signé un accord interdisant le transport de nourriture dans les mines afin d’éviter d’éventuelles collusions entre employés et mineurs illégaux.

Depuis janvier, 123 employés ont été suspendus pour « avoir introduit clandestinement de la nourriture et d’autres produits de contrebande » pour aider des mineurs illégaux dans la mine de Cooke, selon Sibanye.

Un total de 665 mineurs illégaux ont aussi été arrêtés sur la même période, a précisé le groupe.

Des milliers de mineurs illégaux, souvent venus du Mozambique, du Zimbabwe et du Lesotho voisins, travaillent aujourd’hui au péril de leur vie dans des mines en Afrique du Sud, la plupart du temps désaffectées, dans le but de revendre quelques pépites d’or au marché noir.

L’exploitation minière de l’or a été pendant des dizaines d’années le fer de lance de l’économie sud-africaine mais la production a décliné ces dernières années en raison d’un épuisement des réserves.

Avec AFP

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