
Contrefaçon des tissus traditionnels: les femmes teinturières de N’zérékoré montent au créneau
Malgré l’interdiction de la vente des tissus contrefaits, communément appelé (faréyaré), les tissus traditionnels perdent du jour en jour leur valeur sur le marché guinéen. Des teinturières de N’Zérékoré dénoncent cet état de fait.
Le tissu local (forêt sacrée) qui était autrefois convoité dans cette région disparait de plus en plus au profit des tissus contrefaits. Face à cette dégradation, les teinturières de la capitale forestière invitent les autorités à renforcer les dispositions.
»La forêt sacrée ne marche plus comme avant. Les gens achètent des tissus contrefaçons », déplore Marie Françoise Lamah, directrice des femmes teinturières a la maison d’artisanale de N’Zérékoré.
Poursuivant son intervention, elle dénonce d’autres difficultés dans ce secteur artisanal.
»On achète le rouge, le jaune et le vert. C’est avec ça qu’on mélange les ‘’pagoudas’’, la soude caustique. Le prix de tous ces produits est augmenté sur le marché. Ce sont des produits très cher maintenant », explique-t-elle.
Au-delà de l’interdiction fait par le gouvernement concernant la production et la commercialisation des tissus contrefaits, les teinturières de Nzérékoré demandent d’autres mesures plus drastiques contre les fraudeurs.
À noter qu’aujourd’hui, le métier de teinturier »Forêt Sacrée » est l’un des petits métiers typiques de cette région, à la portée de tous, sans distinction ethnique, sociale ou de genre. Le devant de la scène tinctoriale est occupé surtout par les femmes. Seules ou aidées d’apprentis.
Stéphane François Tato depuis N’zerekore pour Aminata.com