
L’ONG AJED (Appui Jeunes pour le Développement) a animé un point de presse dans l’après midi de ce jeudi 16 avril 2025. Objectif, exprimer sa plus vive inquiétude face à la recrudescence alarmante des violences basées sur le genre (VBG) et des féminicides en République de Guinée.
Dans son discours, Bangaly Mara, président de ladite ONG à dit que ces actes inacceptable qui brisent des vies et compromettent la cohésion sociale, nécessitent une réponse urgente, forte et coordonnée des autorités à tous les niveaux.
Pour lutter efficacement contre les VBG, AJED interpelle les pouvoirs publics et l’ensemble des parties prenantes sur la nécessité de renforcer les actions concrètes de lutte contre les Violences basées sur le genre à travers les axes suivants: Renforcement du cadre légal et judiciaire; La prise en charge holistique des victimes; Implication active et des garçons; Promotion de l’autonomisation économique des femmes; Coordination institutionnelle renforcée; Financement et engagement politique.

« Nous appelons à l’adoption, la révision et surtout à l’application stricte des lois existantes relatives aux violences faites aux femmes. Il est indispensable de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences et d’assurer une justice rapide et équitable pour les victimes. L’État doit garantir l’existence de structures d’accueil adaptées, offrant une prise en charge médicale, psychologique, juridique et sociale gratuite aux survivantes. Ces structures doivent être accessibles dans toutes les régions du pays, y compris en zone rurale. Changer les mentalités passe aussi par l’éducation des garçons. AJED plaide pour des programmes ciblés de sensibilisation des hommes, afin de déconstruire les stéréotypes de genre et faire d’eux des alliés dans la lutte contre les violences. Nous encourageons la mise en œuvre de programmes d’autonomisation économique, car la dépendance financière constitue un facteur aggravant des violences. Offrir aux femmes des opportunités d’éducation, de formation et d’entrepreneuriat est essentiel pour leur sécurité et leur épanouissement. La lutte contre les VBG ne peut être fragmentée. Il est urgent d’instaurer une plateforme nationale de coordination, réunissant les ministères, les ONG, les associations locales, les leaders religieux et communautaires, afin de garantir une réponse cohérente et efficace« , a indiqué Bangaly Mara.
Par ailleurs, l’ONG AJED exhorte l’État guinéen à allouer un budget conséquent et pérenne à la lutte contre les violences faites aux femmes qui doit s’accompagner d’un engagement politique ferme et visible à tous les niveaux de l’administration.
« Nous disons: Trop, c’est trop. Chaque victime est une de trop. Le silence, l’inaction et l’impunité ne doivent plus être tolérés. L’heure est à l’action concertée, au courage politique, et à la volonté de bâtir une société juste et inclusive, où chaque femme peut vivre libre et en sécurité. Nous entreprendrons les semaines prochaines des actions de sensibilisation dans les ateliers de menuiseries, de mécaniques, de soudures, les bars café, etc., dans les quartiers de Conakry et Coyah. Nous invitons donc chaleureusement les jeunes à se joindre à nous pour ces actions sociales et à participer activement à cette noble initiative. L’ONG AJED reste mobilisée aux côtés des survivantes et de tous les acteurs œuvrant pour un avenir sans violence en Guinée« , a-t-il poursuivi.
Prenant la parole, Wata Camara, chargée aux droits humains et des questions basées sur le genre l’ONG AJED exhorte l’État guinéen à prendre conscience de la recrudescence des violences basées sur le genre dans le pays.«

Nous ne comptons pas nous limiter au communiqué. Dans les semaines qui vont suivre, nous allons impacter sur le terrain à travers des sensibilisations. Nous avons ciblé des endroits dans lesquels ces cas sont souvent constatés. Nous ferons un tour dans des ateliers de soudure, mécanique, salons de coiffure. En tout cas dans les milieux professionnels pour s’adresser aux jeunes. En allant vers eux, nous avons espoir qu’ils prendront conscience de la recrudescence des violences basées sur le genre que nous sommes en train de constater. En terme de messages, dans un premier temps, l’interpelle la justice parce que si vous voyez que les mêmes choses continuent à persister, c’est parce qu’il n’y a pas de justice pour les victimes. Les présumés auteurs sont souvent libérés sans être condamné à la hauteur de leur forfaiture ou libéré sans purger leur peine. Ceci n’encourage pas le combat. Nous demandons l’implication du ministère de la justice et le ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables. L’État guinéen doit prendre conscience de la recrudescence des violences basées sur le genre dans le pays« , a-t-elle lancé.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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