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Le bal masqué des anciens de l’UFDG: ni transparence, ni loyauté (Par Souleymane Souza Konaté)

Les cadres de l’UFDG qui ont décidé d’embarquer dans le navire du CNRD espèrent gagner avec la junte au pouvoir, tout en gardant au chaud leurs places dans la famille politique de l’UFDG. Ainsi, ils rassurent le pouvoir en jurant de détruire leur ancien parti et son Président, Cellou Dalein Diallo, tout en menant en parallèle une cour assidue auprès des militants qu’ils ont trahis et abandonnés à leur sort, les encourageant aujourd’hui à se révolter contre les injustices dont ils sont victimes de la part des autorités.

Le Président de l’UFDG serait, selon eux, trop conciliant et ne se contenterait pas de défendre sa communauté, lui qui est toujours prompt à voler au secours d’autres victimes d’injustice.

Des « ministres » et hauts cadres qui prônent ouvertement le communautarisme tout en appelant, en coulisses, leurs proches à défier le camp qu’ils ont eux-mêmes choisi: c’est le comble de l’hypocrisie et de la duplicité. Si l’UFDG se sent poignardée dans le dos, le CNRD, lui, peut se considérer roulé dans la farine. En réalité, les transfuges de l’UFDG n’ont jamais travaillé que pour eux-mêmes, aussi bien lorsqu’ils étaient au sein du parti qu’aujourd’hui sous les couleurs du pouvoir. Si Alpha Condé n’avait pas été brutalement déposé, ils auraient quitté l’UFDG bien avant, puisqu’ils avaient déjà conclu un accord avec le président déchu pour le rejoindre.

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Les masques ont fini par tomber. Aujourd’hui, le CNRD, en s’adjugeant les services de politiciens tordus, ambitieux et impatients, est devenu un véritable panier à crabes. Chacun marche sur le pied de l’autre comme dans un bal masqué, tout en rêvant de lui trancher la tête comme dans un combat de gladiateurs. Ce jeu de petits meurtres entre copains et coquins se soldera avec peu de survivants, car chaque protagoniste est convaincu qu’il doit bâtir son influence sur les cendres de l’autre.

Les anciennes querelles et rivalités internes à l’UFDG, où chacun affichait déjà son ambition d’écraser quiconque se mettrait en travers de sa route, refont surface dans le sillage de la junte. Bah Oury, nommé Premier ministre, a éclipsé Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement, qui s’enorgueillissait d’être le plus « politique » du groupe. Cellou Baldé, à peine coopté dans le gouvernement, veut faire croire que c’est de lui que viendra le ralliement illusoire du Fouta au général Mamadi Doumbouya. D’autres languissent encore dans l’antichambre de la Primature, attendant leurs nominations et criant déjà à la discrimination, accusant les premiers ralliés d’égoïsme et de manœuvres sournoises.

Le marché de dupes passé avec le CNRD consiste à obtenir des postes et privilèges en échange du serment de faire disparaître l’UFDG et d’anéantir politiquement son Président, Cellou Dalein Diallo. Une fois l’objectif atteint, ils rassurent les militants en prétendant faire de « l’entrisme » : agir de l’intérieur, disent-ils, pour les protéger et, soi-disant, reconquérir le pouvoir. Mais ne dit-on pas que la meilleure façon de déstabiliser un gouvernement, c’est d’en faire partie ?

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Le CNRD, en laissant croire qu’il suffit de quitter l’UFDG ou d’attaquer bruyamment Cellou Dalein Diallo pour décrocher un décret de nomination, s’est lui-même piégé et décrédibilisé. Les cadres et politiciens s’illustrent désormais sur ce terrain, chacun espérant un poste ou une source de revenu. Mais la saturation et la cohue commencent à se faire sentir.

Les dissidents, eux, jouent sur deux tableaux : si le CNRD se maintient, ils auront tout gagné avec lui ; s’il tombe, ils affirmeront avoir agi « en mission du parti ». Ils prétendront n’avoir jamais rompu avec l’UFDG, mais simplement servi ses intérêts autrement. Pendant ce temps, des militants sont persécutés, harcelés, emprisonnés ou tués, sans que ces faux-frères lèvent le plus petit doigt de dénonciation. Ils ne semblent nullement troublés par la répression contre l’UFDG ni par l’oppression du peuple de Guinée.

Qu’ils aient donc le courage de dire tout haut ce qu’ils murmurent tout bas aux militants, s’ils sont honnêtes et transparents envers eux-mêmes et envers tous. Car, au fond, qui est le dindon de la farce ?

Pas l’UFDG, ni son Président, dont les rangs sont désormais assainis et débarrassés de tous ceux qui ont toujours eu « un pied dedans, un pied dehors », et qui rejouent aujourd’hui la même comédie sous le CNRD.

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Un homme averti…

Souleymane SOUZA KONATÉ.

 

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