
Alpha Baldé Kolla président du parti Mouvement Alliance pour la Démocratie (MAD) a accordé une interview exclusive à votre quotidien en ligne Aminata.com. Il a parlé dans cette première partie, de sa formation politique, des raisons de sa venue en politique, de la transition et des prochaines échéances électorales et les chances du MAD.
Nous vous proposons l’intégralité de cette première séquence. Lisez!
Aminata.com: Parlez-nous de votre formation politique ?

Alpha Baldé Kolla: Mouvement Alliance pour la Démocratie est le résultat d’un mouvement qui s’est converti en formation politique. En effet, des guinéens patriotes conscients et responsables de la Diaspora et de l’intérieur du pays constant ce qui se sur le territoire national en matière de politique politico-politicienne, ont décidé de s’intéresser à la politique, de s’impliquer avec sincérité et vigueur pour impulser une nouvelle dynamique de transformation. Nous avons observé que les pratiques politiques de ces dernières années sont en train de conduire la Guinée tout droit vers le cimetière. Pour changer cette donne, nous nous sommes retrouvés en tant que responsables pour réfléchir, trouver des voies et moyens sur comment apporter une nouvelle façon de faire la politique en Guinée. Une politique qui s’intéresse aux problématiques fondamentales de la nation guinéenne, une politique débarrassée de toutes les tares, toutes les faiblesses, toutes les insuffisances que nous avons connues de par le passé. Pour nous le MAD, les guinéens sont des frères et des sœurs et ils ne sont pas des ennemis. Le peuple de Guinée n’a que trois ennemis qui sont la pauvreté, l’ignorance et la maladie. Alors, notre programme de société, nos réflexions sont axées pour combattre ces ennemis du peuple de Guinée. Pour nous, tous les acteurs politiques sont des acteurs à juste titre et chacun apporte ce qu’il peut en fonction de sa conception et son expérience personnelle. Nous ne faisons pas de combat de personne, nous ne sommes l’ennemi de personne. Nous sommes là pour combattre tout système anti démocratique, tout système de répression, d’oppression, de supression, tout système d’exploitation de l’homme. Voici pour nous, des adversaires qu’il faut combattre. Donc, voilà un peu, l’essence et la quintessence du MAD qui n’a qu’un seul objectif: réclamer, restaurer les piliers fondamentaux de la nation guinéenne qui sont justement élaborés dans la devise nationale (Travail, Justice et Solidarité).
Aujourd’hui, quel est le niveau d’implantation de votre formation politique ?

Le Mouvement Alliance pour la Démocratie a été lancée officiellement le 21 mai 2020. Il se trouve que ce sont des responsables des associations de ressortissants guinéens de l’extérieur qui se sont retrouvés pour mettre en place ce collectif qui s’appelle mouvement conscient et une conscience en mouvement. Et cela en collaboration avec des cadres Guinéens issus de différentes couches sociales sur ‘e territoire national. Dès qu’on a lancé ce mouvement sur les réseaux sociaux, la jeunesse guinéenne s’est automatiquement appropriée le mouvement. La porte d’entrée du MAD sur le sol national est la préfecture de Siguiri où les jeunes se sont appropriés les idées du MAD pour mettre en place, une Cellule. De Siguiri, les jeunes de Faranah ont fait la même chose. Ensuite, ceux de N’zérékoré, Boké, Conakry, Labé et beaucoup d’autres villes. À ce stade où nous parlons, nous sommes implantés à l’extérieur tout comme à l’intérieur du pays. Pour ce qui est de la Diaspora, je vous ai déjà dit que le mouvement a été créé par des responsables des associations de ressortissants guinéens de l’extérieur. Nous sommes au Canada, aux États Unis d’Amérique, en Amérique latine, en France, en Italie, Belgique, Espagne, Portugal, au Japon, en Australie. Pour ce qui est de l’extérieur, je doute s’il y a une formation politique guinéenne mieux implantée. Maintenant, pour ce qui est de l’intérieur, au stade actuel, nous sommes installés dans toutes les régions administratives. Nous avons actuellement des cellules qui sont à l’assaut des sous-préfectures. C’est un parti qui est là et qui avance. Son implantation en temps record est vraiment satisfaisante. Juste pour le cas de la Guinée, au MAD, on a mis l’accent sur la découverte des compétences parce que nous sommes dans le concret. Nous avons voulu identifier chacun selon ses spécialités pour qu’au moment venu, nous puissions savoir quelle mission mettre en place et à qui confier quel problème. Juste pour le cas de l’intérieur de la Guinée, nous à date sur notre base des données plus de mille cinq cents (1.500) cadres Guinéens de toutes les spécialités qui se sont enregistrés dans le formulaire du MAD. Il y a des ingénieurs, des médecins etc.
Les nouvelles autorités annoncent un gouvernement d’union nationale. Le MAD est-il intéressé ?
Le MAD, ce que nous avons émis comme des postulats sont au nombre de sept (7). Le premier postulat stipule: la patrie au dessus du parti, la patrie au dessus de toutes les considérations partisanes. Cela veut dire que notre engagement politique, c’est dans le service à la nation. Ce service à la nation ne veut pas dire la part d’un gâteau qu’on doit partager. Non! Nous sommes issus du service communautaire. Ce service aux Guinéens de la Diaspora a été un service gratuit que nous avons fait pendant des décennies. Nous avons servi les guinéens et la Guinée sans attendre rien en retour, sans percevoir même un franc de salaire malgré tout ce que nous avons investi comme énergie, temps et ressources financières. Notre engagement aussi en politique, c’est la même morale, la même passion qui nous anime. C’est d’aider et de contribuer à ce que ce pays avance. Maintenant, s’il y a des possibilités de faire participer certaines compétences du MAD dans le cadre d’un processus de transition, bien entendu, nous sommes une formation politique, toutes les propositions seront soumises à la base et les décisions seront prises conséquemment. Je pense que c’est l’une des particularités du MAD. Nous nous insistons encore là dessus, la base est le sommet du pouvoir au sein du MAD. Je suis le président du parti mais je ne prends pas des décisions sans consultation, sans m’assurer que cela est en phase avec les aspirations et les revendications légitimes de la base de notre formation politique parce que pour nous, l’exécutif, son travail, c’est d’exécuter convenablement cette volonté populaire. D’ailleurs, c’est cela le sens et l’essence de la démocratie qui le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. C’est ce que nous essayons de matérialiser au niveau du parti politique avant d’avoir peut-être si Dieu le souhaite l’opportunité d’accéder au pouvoir et effectivement faire en sorte que notre service soit un service exclusif au peuple de Guinée.
Avant la fin de la transition, des élections communales, législatives et présidentielle seront organisées. Allez-vous participer ?

Absolument ! Comme vous le savez, tout parti politique a pour vocation la conquête et l’exercice du pouvoir. Au MAD, nous sommes dans la même dynamique. Nous sommes engagés en politique pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Mais, nous ne cherchons pas le pouvoir juste pour le pouvoir. Si tout ce que nous avions voulu faire pour la Guinée, nous avions la possibilité de le faire sans nous engager en politique, on l’aurait fait. D’ailleurs, c’est ce qu’on a fait de par le passé. Pendant des décennies, nous avons cherché des voies et moyens d’aider ce pays sans nous intéresser à la politique. Nous nous sommes focalisés sur le socio-économique. Mais nous avons fini par comprendre que la politique, c’est la science de toutes les sciences et la meilleure façon d’aider ce pays, c’est d’abord assainir ce terrain politique là. Cet engagement politique que nous avons actuellement, ce n’est pas juste pour occuper des postes laissés vacants. Non, nous sommes engagés dedans pour exécuter des projets qui sont déjà bien ficelés et prêts à être déployés pour le bonheur moral et matériel de ce peuple qui n’a que trop souffert. Nous sommes prêts à faire la différence à partir des premiers jours. Les 100 premiers jours que le MAD aura l’opportunité de diriger ce pays, les guinéens verront ce qu’ils n’ont jamais vu depuis que la Guinée est devenue une nation indépendante. Parce que nous ne venons pas pour se poser de questions sur ce qu’il faut faire. Des projets ont déjà été étudiés et ils sont prêts à être déployés sur le terrain.
Quels seront vos atouts pendant ces différentes échéances électorales ?
Comme on le dit souvent, que la politique est une scène d’appréciation des réalités du moment. Nous nous pensons qu’à l’heure actuelle, le peuple de Guinée veut le concret, aspire à un changement. Le concret, ce n’est pas la théorie, ni la littérature. La particularité que nous allons apporter sur le terrain, c’est ce concret. Combien de partis politiques vous connaissez qui ont des projets de société avec une étude de faisabilité ? Combien de partis politiques ont d’ailleurs des projets de société bien ficelés. La particularité du MAD, c’est du fait que nous avons non seulement des projets touchant tous les secteurs de l’économie nationale. La plupart de de ces projets ont fait l’objet d’étude de faisabilité à tel point que les plus grandes compagnies multinationales à travers le monde sont déjà prêts à débloquer des milliards de dollars pour accompagner l’exécution de ces projets. Ça, c’est une particularité. Ce ne sont pas des promesses. Les États Unis, ce n’est pas la théorie, c’est le pragmatisme. On a des certificats de satisfaction, de remerciement du congrès américain par rapport à ce travail que nous avons fait et que nous sommes en train de faire pas seulement pour la Guinée mais pour aider toute l’Afrique. Je suis l’administrateur de la chambre de commerce des États Unis. C’est le plus puissant réseau d’investissement et de lobing diplomatique et politique de la Diaspora africaine des États Unis. Au moment où je vous parle, le président du Ghana est aux USA pour rencontrer notre réseau. Les douze derniers mois passés, nous avons reçu 8 gouvernements de l’Afrique de l’ouest qui sont allés solliciter notre aide pour développer ces pays là. Nous sommes en train de participer activement au développement du Ghana. Le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée Bissau nous ont sollicités. C’est pour vous dire que ce réseau est là et il permettra l’industrialisation de notre pays. Les guinéens ont besoin du travail et non de la théorie. Ils ont besoin d’un bien-être moral et matériel. Ce n’est par décret que ce bien-être va se créer. Il faut qu’il y ait l’industrialisation capable de donner de l’emploi à des centaines de milliers de jeunes. Combien de diplômés sans emploi passent la journée à faire du thé ? Combien de jeunes guinéens sont en train de perdre leur vie dans le désert magrebin et dans la Méditerranée par manque d’espoir et d’espérance? Imaginez, si nous avions de centaines d’usines, de raffineries pour transformer les matières premières(minières, agricoles) en des produits finis que nous allons non seulement consommer ici mais aussi exporter à travers le monde. Personne n’allait quitter ce pays pour aller ailleurs puisque Dieu nous a doté un paradis sur terre. Mais, le problème et que nous vivons dans une situation où l’emploi jeunes n’a jamais été une préoccupation majeure des gouvernants de ce pays pendant des décennies. Sinon, on ne peut pas expliquer, plus de 70% de cette population qui est composée de jeunes et près de 70% de cette couche sont au chômage. C’est une honte et c’est une bombe à retardement parce que la population ne fait que se multiplier. Dans dix ans ou quinze ans selon la banque mondiale, la population africaine va se multiplier par 2. Qu’est-ce qu’on fera de ces jeunes? Qu’est-ce qu’on fera de tous les problèmes liés à la démographie. Donc, l’heure n’est pas à la théorie, ni au tâtonnement. Les Guinéens ont vu tout ce qu’on leur a proposé durant les 60 dernières années. Pour nous, nous sommes au début d’un nouveau cycle. C’est au peuple de Guinée de décider. S’ils veulent la même chose et s’attendre à des résultats différents, on en tirera tous les conséquences. Par contre, si le peuple de Guinée décide de choisir le concret, nous sommes convaincus que ce sera avec le MAD. Si on nous donne cette opportunité en collaboration avec toutes les forces du progrès, nous allons faire de ce pays une référence mondiale en matière de développement.
Propos recueillis par Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
(+224) 622 304 942