
Guinée : L’Injustice Médicale à l’Encontre de l’Ancien Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana(Par Lanciné Sacko)
La récente décision de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) de refuser l’évacuation médicale à l’étranger de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des droits humains fondamentaux en Guinée. Accusé de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite et de corruption,Dr. Fofana est détenu depuis avril 2022. Son état de santé s’est gravement détérioré, au point que ses avocats affirment qu’il est incapable de comparaître devant la CRIEF et nécessite des soins spécialisés indisponibles dans le pays.
En décembre 2024, la CRIEF avait initialement autorisé son transfert à l’Hôpital Américain de Paris, reconnaissant l’absence de structures médicales adéquates en Guinée pour traiter sa condition.
Cependant, cette décision a été annulée à la suite de la récusation du juge Yacouba Conté, remplacé par Lansana Soumah, qui a ordonné une nouvelle comparution en personne de Dr. Fofana, malgré son état de santé critique.
Maître Dinah Sampil, avocat de M. Fofana, dénonce cette situation en déclarant : « Le juge, parce qu’il a simplement eu le courage d’ordonner l’évacuation de Monsieur Fofana, a été récusé. Parce qu’il n’a pas suivi les recommandations du procureur spécial, qui est toujours opposé à cette évacuation. » Il souligne également que son client est dans l’incapacité physique de comparaître, étant donné qu’il ne peut ni s’asseoir ni se tenir debout en raison de sa maladie.
Cette situation met en lumière des préoccupations majeures concernant l’indépendance du système judiciaire guinéen et le respect des droits humains. Le refus d’autoriser des soins médicaux appropriés à un détenu, surtout lorsque ces soins ne sont pas disponibles localement, constitue une violation des normes internationales relatives aux droits de l’homme. Il est impératif que les autorités guinéennes garantissent que les décisions judiciaires soient prises en toute indépendance et sans ingérence politique, tout en assurant le respect des droits fondamentaux des individus, y compris le droit à la santé.
La communauté internationale et les organisations de défense des droits humains doivent rester vigilantes face à cette situation et exhorter le gouvernement de la transition guinéenne à respecter ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme. Il est essentiel que Dr. Ibrahima Kassory Fofana reçoive les soins médicaux nécessaires, conformément aux recommandations médicales, afin de préserver sa santé et sa dignité.
Lancine SACKO