
Les menaces du président Alpha Condé à la Presse privée guinéenne, sa gestion de la crise provoquée par la grève des enseignants et sa participation aux assemblées générales hebdomadaires du RPG, parti au pouvoir en Guinée irritent la colère d’Alpha Saliou Wann leader de l’Alliance des forces démocratiques(AFD).
Pour lui, c’est incroyable, ce qui se passe en Guinée actuellement.
«Je pense qu’Alpha Condé dépasse les limites de l’inacceptable. Il se présente à l’assemblée générale hebdomadaire du RPG-Arc-en-ciel dont il est toujours le président, en violation flagrante de l’article 38 de notre Constitution, pour menacer de fermeture toute radio qui diffusera des communiqués du syndicaliste Aboubacar Soumah, là aussi en violation de l’article 7 de la Constitution qui dispose: Chacun est libre de croire, de penser et de professer sa foi religieuse, ses opinions politiques et philosophiques. Il est libre d’exprimer, de manifester, de diffuser ses idées et ses opinions par la parole, l’écrit et l’image. Il est libre de s’instruire et de s’informer aux sources accessibles à tous », a-t-il dit sur sa page facebook.
Alpha Condé est dans un délire dictatorial
«La création d’un organe de presse ou de média pour information politique, économique, sociale, culturelle, sportive, récréative ou scientifique est libre. La liberté de presse est garantie et protégée. Le droit d’accès à l’information publique est garanti au citoyen.
Une loi fixe les conditions d’exercice de ces droits, le régime et les conditions de création de la presse et des médias. Alpha Condé est complètement dans un délire dictatorial, il se comporte en hors-la-loi parce qu’il ne se fonde sur aucune loi de la République pour priver un citoyen Guinéen de s’exprimer dans un média de son choix. Il ne s’attaque pas seulement aux syndicalistes et journalistes, mais au peuple de Guinée tout entier en le privant de ses droits fondamentaux consacrés par sa Constitution, d’où l’impérieuse urgence de nous mobiliser massivement contre son coup de force et le non suivre en spectateur indifférent».
Aux dires de cet opposant, Alpha Condé a poussé son impéritie trop loin, au point qu’il risque de se brûler lui – même ses doigts.
«Personne ne lèvera son petit doigt si l’armée, par sursaut républicain, le dépose comme l’a été Mugabe. Aucun responsable des institutions républicaines n’ose lui dire qu’il est dans l’illégalité, jusqu’au moment où les forces qu’il commande de tuer des jeunes élèves qui manifestent pour faire pression sur le gouvernement, le lâchent pour se mettre du côté de la légalité », indique l’ancien pensionnaire de la maison centrale.
Et Monsieur Wann de poursuivre : «Aux journalistes , je dis ceci : ayez le courage de vos aînés qui se sont battus courageusement sous le pouvoir du général Lansana Conté, en dépit des arrestations et des menaces des toutes sortes, ils ont tenu bon. Je citerai les cas de votre doyen Souleymane Diallo du groupe Lynx qui a redoublé de combativité après ses arrestations et Aboubacar Condé , paix à son âme , ancien rédacteur en chef de l’indépendant dans son combat épique avec le ministre de la Sécurité de l’époque Goureyssi Condé qui voulait mettre au pas son journal (on se rappelle de la fameuse descente de la police dans ses locaux pour emporter tous les ordinateurs de la rédaction ) mais il ne se démonta pas, bien au contraire, avec sa Une « Condé contre Condé « . Cette même presse qui a défendu contre vents et marées ce même Alpha Condé qui est entrain de la museler aujourd’hui. Ne cédez pas à l’intimidation. Soyez solidaires, faites bloc contre les fossoyeurs de la presse».
Pour Monsieur Wann, c’est Aboubacar Soumah qui a une forte légitimité, contrairement à beaucoup de dirigeants politiques et syndicaux.
Poursuivant, il a fait savoir que c’est vraiment méconnaître le fonctionnement d’un syndicat que de traiter Aboubacar Soumah de rebelle qui a lancé « une grève sauvage ».
«La décision de déclencher ou de suspendre une grève est prise en assemblée générale des travailleurs. Aboubacar Soumah en tant que Secrétaire général adjoint du SLEGG a le pouvoir de signer un avis de grève décidé par la majorité des travailleurs syndiqués. Les faits prouvent qu’il a la confiance des enseignants, qui pour une fois, ont un leader syndical qui ne recule pas et ne se laisse pas corrompre. Les enseignants ont intérêt à faire bloc derrière lui, s’ils veulent que leurs intérêts matériels et moraux soient défendus jusqu’au bout », a-t-il conclu.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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