Dans le cadre de la tournée nationale du Sosobala, la ville de Labé a eu la primeur de la sortie de l’équipe de Mr Siriman Kouyaté le balatigui ou gardien actuel du balafon sacré.
Pour une fête, c’en est une, la nouba du camp Elhadj Omar Tall pour accueillir les invités et annoncé la couleur et les artistes du folklore peuhl pour adoucir l’installation avant d’aborder les actions planifiées de la journée.
Dans un amphithéâtre ENI-CFP plein comme un oeuf, et en présence du directeur de cabinet du gouverneur et de l’adjoint du préfet tous deux en déplacement et du président de la délégation spéciale et d’une pleiade d’eminences grises dont les immortels de l’Académie des sciences de Guinée, du Pr Bonata Dieng directeur scientifique du musée du Foutah et des gardiens du Temple que sont les balantiguis venus du Mali, Niagassola ou Conakry pour la circonstance.
C’est la directrice générale du Musée du Foutah qui a ouvert la valse de passage dans une allocution teintée d’images poétiques et de louanges à Dieu.
<<Les présentes journées de présentation du Sosobala concocté par Dokala, le MCA, l’ASG et le musée du Foutah permettront à chacun de comprendre qu’au delà de la mélodie du mythique balafon, il y a un espoir de rétablissement d’une paix durable pour permettre à nos communautés de vivre ensemble et la Guinée d’avancer sur la voie du développement profitable à tous…En tout cas pour nous organisateurs,de ces journées, chaque parole prononcée, chaque note du balafon que vous entendrez ici, chaque cola qui aura servi à accueillir nos invités sont des voix de la paix qui résonnent et qui apportent une compréhension approfondie des autres…>>
Puis, le président de la délégation spéciale a rappelé les liens séculaires entre peuples du Mandé et du Foutah Djallon, sans omettre la valeur symbolique et historique du Sosobala qui se dresse en facteur d’unité nationale.
<<Aujourd’hui, le Sossoballa, posé ici, en terre du Fouta, symbolise ce mariage éternel entre mémoire mandingue et sagesse peule. Il scelle l’unité culturelle de notre pays. Il rappelle que la Guinée est forte de sa diversité, riche de ses traditions et victorieuse lorsqu’elle se rassemble.>>
À sa prise de parole, le président de l’académie des sciences de Guinée a rappelé qu’il y a 57 ans, il était pensionnaire du lycée de Labé devenu depuis l’amphithéâtre qui abrite cet événement avant de ressortir la portée du Sosobala et tous les bienfaits dont il peut être le vecteur.
Il a aussi au passage loué le trio Académie des sciences, Association Dokala et Musée du Foutah à l’avant-garde de cette autre vie du mystique xylophone qu’on essaye de transmettre aux jeunes dans sa dimension plurielle.
Pour l’association Dokala, c’est le grand maître Siriman Kouyaté qui a pris la parole mettant l’accent sur la pigmentation culturelle entre le Mandé et le Foutah a débuté au XIVele siècle sous le règne de Kankou Moussa Keita:
<<…Il nous a paru impératif de faire redécouvrir ce patrimoine multiséculaire par le Foutah à travers les messages qu’il livre depuis des siècles et qui s’articulent autour des valeurs qui ont pour nom: unité, cohésion, honneur, coexistence pacifique, tolérance, dignité et travail…>>
Dans le discours du département de la culture, celui qui porte la voix du ministre Moussa Moïse Sylla, Sylvain Paul a rappelé qu’il lui tenait à coeur de prendre part à ces journées mais son agenda ne le lui a pas permis. Et à l’émissaire de rappeler que le département a pesé de tout son poids pour que le médiéval instrument puisse être célébrer loin des terres où le sort l’a placé depuis de nombreuses années.
Mr Sine Magassouba directeur de cabinet, lui même fils du Mandé a rappelé la valeur de l’instrument et la disponibilité des administrateurs de la région a réservé à la délégation du Sosobala les honneurs dû à son rang avant de remercier tous ceux qui ont mis du leur pour que ces journées puissent se tenir.
Il a profité de ce temps de parole pour déclarer ouvertes les journées de travail de la phase initiale de la tournée du Sosobala.
Au coeur de l’instance, le balatigui, Siriman Kouyaté a introduit le fils d’un de ses années et ancien maître du balafon sacré en provenance d’Allemagne et qui est venu communier avec sa famille autour de ce projet novateur et plein de sens.
Puis, pendant deux heures, en position assise comme le veut la tradition, et entrainé par le balatigui, les maîtres de la parole ont revisité les classiques du djeliya en enchaînant l’hymne à Soundiata, l’hymne à Soumangourou , Tara de Elhadj Oumar ou l’hymne des Kouyaté composé par Maghan Diatta lui même.
Après la pause déjeuner, les officiels ont aussi pu suivre dans la salle des contes du musée du Foutah une animation folklorique savoureuse sous la maestria de Farceur, flûtiste de renom et de son équipe arrachant l’administration des spectateurs.
Pour la deuxième journée, les travaux sont entièrement localisés à l’Université de Hafia où sont attendus les communications de l’immense Justin Morel Junior et du non moins immense Siriman Kouyaté sur le Sosobala.
