 
						Labé est et demeure un bastion imprenable de l’UFDG (Par Souleymane Souza Konaté)
On le voit tous les jours et partout : l’agitation de la rue n’est pas la vérité des urnes. Les élections ne sont pas une histoire de slogans ou de démonstrations de force pour imposer une adhésion. Il y a l’illusion de la popularité et la légitimité électorale.
Aujourd’hui, on se lance dans une bataille d’images et une frénésie de mobilisation pour convaincre du ralliement de tous et d’une certaine unanimité autour d’une candidature que peu de personnes voient d’un bon œil. À qui profite le vide créé par l’interdiction faite aux partis politiques de vaquer à leurs activités ? Qui peut croire qu’il ne puisse y avoir qu’un seul son de cloche dans un paysage politique fragmenté où toute opposition est bannie ?
Chacun sait que seuls les partisans et soutiens du pouvoir ont aujourd’hui droit de cité. Pour la plupart, ce sont des cadres occupant des postes de responsabilité ou des soupirants à des décrets de nomination. Le pays profond et réel ne se sent pas concerné par tout ce qui se déroule sous nos yeux de théâtral, savamment orchestré. La résignation le dispute au désintérêt.
Pour grossir les rangs et donner le change, contre espèces sonnantes et trébuchantes, on sort les élèves des classes, on ferme les marchés, on empêche la circulation, on draine des populations des zones rurales vers les centres urbains, on fait venir des renforts de la capitale qui se déplacent d’une ville à une autre. On fait le pari de la perception et on s’emploie à cultiver les apparences dans un concert d’intimidations, pour dégager une légitimité, même de façade.
Le taux de participation au référendum de septembre dernier, au-delà des chiffres officiels avancés qui ne trompent personne, indique que la majorité silencieuse n’est pas d’accord avec le processus en cours. Il démontre aussi que les partis politiques représentatifs du pays, comme l’UFDG, exclus de la transition, demeurent solidement implantés et maîtres du terrain politique. L’arbre ne doit donc pas cacher la forêt.
Aucune mobilisation à ce jour n’a égalé, encore moins surpassé, les records de l’UFDG. Pour s’en rendre compte, il suffit d’autoriser une seule manifestation du parti, à Conakry ou à l’intérieur du pays. Chacun pourra alors être édifié sur la force de mobilisation de chaque entité et sur la popularité de chacun des acteurs.
On est tellement sûr que l’UFDG et son président, El Hadj Cellou Dalein Diallo, demeurent puissants qu’on ne prend aucun risque de compétir avec eux, même en comptant sur la fraude et la manipulation des résultats. Alors, on les élimine de la course avant qu’elle ne commence, on multiplie les prétextes pour les écarter et les disqualifier avant l’heure. Suspendre le parti, envisager même de le dissoudre, exiler El Hadj Cellou Dalein Diallo et l’exclure par la suite du fichier électoral pour conclure à une défection de ses électeurs et au revirement de ses fiefs, c’est à la fois un raccourci et un aveu de faiblesse.
L’UFDG demande solennellement qu’il lui soit permis de tenir des meetings et d’appeler à des rassemblements librement, afin d’évaluer son implantation et de tester la fidélité de ses bastions. Le président Cellou Dalein Diallo sollicite des élections libres, transparentes et inclusives auxquelles il pourra être candidat, comme tant d’autres, avec la garantie que le CNRD ne soit pas juge et partie, comme il s’y était engagé, afin de déterminer son poids électoral et ses chances de victoire. Voilà le point nodal.
Mais on ne peut verrouiller l’espace démocratique, s’opposer à toute compétition et se targuer d’une majorité ou d’avoir pris le dessus sur tout le monde. En tout état de cause, l’UFDG reste sereine et confiante. Son président, El Hadj Cellou Dalein Diallo, ne se laisse guère impressionner par les sirènes de la propagande et les fausses certitudes acquises. Il connaît le sentiment intime du peuple ainsi que son choix souverain, qu’il n’a pas encore la liberté d’exprimer.
Surtout, il est convaincu que Labé, comme tout le pays, le porte dans son cœur et ne peut consentir à un mariage forcé.
Le temps est le second nom de Dieu. Wait and see !
Souleymane SOUZA KONATÉ.
 
				 
					





