
Au cours d’une conférence débats qu’il a animé à Paris, Maitre Abdoul Kabelé Camara ancien ministre de la sécurité et président du rassemblement guinéen pour le développement (RGD) s’est longuement exprimé sur l’éventualité d’un troisième mandat pour le président actuel de la Guinée.
«En principe, le Président en exercice, élu en 2010 au deuxième tour de l’élection présidentielle puis réélu en 2015 pour un second mandat, doit devoir quitter le pouvoir en 2020 à l’issue de son deuxième mandat. Va-t-il réviser l’actuelle constitution en supprimant purement et simplement les dispositions relatives à la limitation du nombre et de la durée du mandat ? Ou Va-t-il procéder à un changement constitutionnel? Telles sont les questions qui suscitent aujourd’hui de réels débats au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Répondre à cette question maintenant par l’affirmative, reviendrait à lui tenir un procès d’intention n’ayant fait aucune déclaration à ce jour. Mais, certains indices graves et concordants permettent de déceler la propension du Président de la République à modifier la constitution. Notamment: la prolongation de la durée du mandat des députés qui est de nature à entraîner un glissement du calendrier électoral; l’inexistence d’un calendrier électoral crédible et fiable faute de moyens financiers et matériels accordés à l’institution électorale mais surtout, le manque de volonté politique; les violations de toutes sortes des lois et règlements en vigueur », a-t-il entamé.
Et l’ancien ministre de la sécurité de poursuivre: «François Holland, qui a souligné lors de son discours prononcé à Dakar en Novembre 2014 que: ‘’La francophonie, est soucieuse des règles de la démocratie, de la liberté du vote, du respect des ordres constitutionnels et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples, à des élections libres. Là où les règles constitutionnelles sont malmenées, là où la liberté est bafouée, là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire pour faire prévaloir la justice, le droit et la démocratie.
Dans le même ordre d’idée, les Etats Unis semblent être plus déterminés et plus clairs en affirmant dans un communiqué du Département d’État datant du 06 Octobre 2015, que: la modification de la Constitution par un dirigeant dans un intérêt personnel ou politique ne bénéficie à aucune démocratie».
Plus loin, Maitre Kabélé a rappelé que le Président Alpha Condé a juré solennellement de respecter et de faire respecter les dispositions de la Constitution guinéenne, donc de respecter la volonté du peuple de Guinée.
Et le patron du RGD de conclure: «Une éventuelle manipulation de la Constitution à un an de la fin de son second et dernier mandat à l’effet de lui permettre d’en briguer un troisième, constituerait un acte de haute trahison; puisse Dieu l’éclairer».
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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