Sadou Keita gouverneur de la région de Labé : « …que le SLECG change de stratégie »
La semaine s’est ouverte sur une note particulière de chaleur sociale à Labé avec un sit-in dispersé des enseignants qui visaient de camper au siège de la DPE et une sortie remarquée du mouvement osons oser qui a fait cours au siège du gouvernorat.
Rencontré sur ces situations le gouverneur de région Sadou Keita a donné son avis sur ces longues semaines de perturbations avant de faire une démonstration sur le fait que l’Etat n’est pas en mesure dans les circonstances actuelles de faire face aux exigences des enseignants avant de terminer par inviter les syndicats à aller sur un terrain autre, qu’il considère comme plus intéressant.
« D’abord, c’est une mauvaise chose, faire de sorte que nos enfants échouent à leur examens ce n’est pas chose aisée, donc la situation n’est pas bonne, ça c’est un constat très amère.
Par endroit je sais que les enfants étudient, c’est surtout dans les centres urbains et les localités proches des centres urbains que le message est suivi à la lettre. Mais toujours étant, même si c’est un secteur où on n’étudie pas, il n’est pas aisé de constater que les enfants qui vont faire la relève n’acquièrent pas la culture maintenant.
…que le SLECG change de stratégie, quand on fait des réclamations on n’a pas une seule stratégie, le gouvernement ne refuse pas, jamais je n’ai entendu le chef de l’Etat, le premier ministre ou le ministre de l’éducation nationale dire nous refusons mais nous n’en avons pas pour l’instant, on ne peut pas.
A partir du moment où on constate qu’il n’y a pas de mauvaise foi, parce qu’il suffit d’être un très bon guinéen, un analyste pour comprendre que ce n’est pas aisé de donner aujourd’hui millions.
Si on fait des émissions bancaires, c‘est bon ! mais attention dès qu’il y a disproportionnalité entre la masse monétaire et les marchandises mises à disposition, nous allons à l’inflation, est ce que nous souhaitons aller à l’hyper inflation d’ailleurs ? Parce que les 8 millions ne s’adressent pas seulement aux enseignants, il ne faut pas donner un salaire discriminatoire mais ça va s’adresser à l’ensemble des fonctionnaires. Alors on va injecter une masse monétaire énorme et on ne pourra pas maitriser, le risque ,c’est de devenir ce qu’a été le Zaïre à un moment donné un bout de pain va coûter un million cinq cent, un sac de riz six millions…
Moi je pense qu’il faut donner du temps à l’Etat de renforcer le pouvoir d’Etat et même le syndicat aurait pu négocier cela, demander à l’Etat de renforcer le pouvoir d’achat, détaxer toutes les denrées de première nécessité pour que les prix de sacs de riz baissent, c’est des débats intéressants comme ça, l’Etat est très sensible… »
Ousmane K . Tounkara, correspondant d’Aminata.com