Dans un entretien accordé à des journalistes, Mamadou Baadiko Bah président de l’Union des forces démocratiques(UFD) a dénoncé des fraudes massives qui auraient caractérisés les examens nationaux session 2018.
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« Pour dire objectivement les choses, l’ancien ministre Ibrahima Kalil Konaté (K au Carré) avait commencé des réformes pour améliorer la qualité des examens mais fondamentalement, le mal est là. Même s’il n’est pas aggravé, il a continué à être dans le système des examens et qui réduit aujourd’hui à néant la crédibilité de ces examens de l’entrée en 7 ème année au BAC. Le système de fraude est généralisé. Il est défendu même par les enfants. Vous avez vu comment on a menacé de brûler vif des enseignants qui s’opposent à la fraude dans les salles d’examen. Vous avez vu comment les smartphones ont circulé pour la distribution des traités de sujets aux candidats qui étaient abonnés. Il y a des villes où on a acheté le BEPC à 200 mille francs guinéens, c’est à dire moins de 20 dollars et ceux qui veulent la mention, ajoutent un peu plus. Aujourd’hui, j’ai lu quelque part qu’à Kankan, un seul centre d’examen a eu 135 admis. Nous sommes dans une situation incroyable avec des enfants éduqués pour tricher pour avoir des diplômes qui ne servent à rien. Ils ne veulent pas travailler. Ils sont prêts à la corruption, au vol et à la tricherie pour avoir les examens. Qu’est-ce que vous voulez que ces enfants fabriqués comme ça par la société deviennent demain? Que ça soit le système éducatif ou leurs parents. Les diplômes issus de ces examens sont nuls. Au BAC, on parle de 26% mais je ne crois pas si on aura 3% réels parce qu’il y a énormément de tricherie dernière. Il y a des efforts qui ont été faits par le ministère de l’éducation mais le système est complètement gangrené.
Nous profitons de l’occasion pour interpeller nos compatriotes syndicalistes de l’éducation. Un syndicaliste n’est pas seulement quelqu’un qui réclame de l’argent, il doit discipliner, éduquer ses troupes en leur disant de ne pas cautionner la tricherie dans les salles d’examen.
Le système d’enseignement privé complètement débridé, hors de toute réglementation, hors de toute légalité, a fini de détruire le système parce que c’est eux principalement qui achètent des diplômes. Ce ne sont pas des vraies écoles. C’est des écoles boutiques, c’est juste pour se remplir les poches. Elles fabriquent des déchets sociaux qui se retournent après contre la société. C’est pourquoi il y’a eu 100% dans bien des écoles au BEPC. L’année dernière, on a connu des admis à l’entrée en 7ème année mais qui étaient totalement analphabètes. Le problème reste entièrement guinéen et il faut que cela s’arrête. C’est pourquoi, nous sommes contents que des jeunes sont en train de marcher(au Maroc) contre le fait qu’on les a sacrifier. Mais ils ont perdu toute crédibilité. Vous savez comment des majors guinéens envoyés au Maroc ont été renvoyés ici. Il y a des écoles professionnelles laborieusement remises en marche par le ministre Albert Damantang Camara mais qui ne peuvent pas marcher parce que les enfants ne veulent que des emplois avec des costumes et des climatiseurs. Ils ne veulent pas faire de métier et même s’ils font le font, ils ne peuvent pas faire l’enseignement parce qu’ils n’ont pas le niveau. On est en train de nous voiler la face du fait qu’il faut totalement casser les systèmes de fraude et de tricherie qui dominent le secteur éducatif guinéen comme dans tous les autres secteurs de la vie. Il faut que les populations soient conscientes que nous allons vers la catastrophe et ce sont les plus défavorisés qui payent les frais. (https://www.furtenbachadventures.com/) Ceux qui sont dans les grosses écoles huppées où on paye 5000, 10000 dollars n’ont pas ce problème ».
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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