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Répression des manifestations du FNDC à Conakry: Gadiry Diallo de l’OGDH dénonce l’indifférence de l’État

Des bavures policières sont devenues récurrentes pendant les manifestations de l’opposition en Guinée. Les dernières ont eu lieu hier lundi 20 et ce mardi 21 juillet 2020 en marge de la manifestation appelée par le front national pour la défense de la constitution (FNDC).

S’exprimant sur le sujet au micro d’un de nos reporters ce mardi 21 juillet, Abdoul Gadiry Diallo président de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen(OGDH) impute la responsabilité de cette situation répétitive à l’indifférence de l’État guinéen.

« En réalité quand ça devient persistant et récurrent, on appelle plus ça bavures policières mais c’est des comportements prémédités. Je le dis pourquoi ? Parce que depuis qu’on a commencé à enregistrer de blessés et de morts, l’État guinéen aurait dû se ressaisir et essayer de discipliner les forces de défense et de sécurité en vue de réduire ces risques-là. Je ne suis pas en train de dire qu’ils ne font rien. Mais, leur façon de réagir face à ces bavures nous amène à nous demander si ce n’est pas une façon d’encourager les policiers à commettre ces crimes. Parce que dans tout État qui se respecte, dès qu’il y a coups et blessures, dès qu’il y a mort d’homme, on essaye d’enquêter pour savoir qui a fait quoi. Mais en lieu et place de cette attitude, l’État, très souvent par la voix de ses ministres ou de son président de la République monte au créneau pour dire que les forces de défense et de sécurité(FDS) sont innocentes. C’est la meilleure façon de leur dire tuez comme vous voulez, je suis là pour vous protéger. Pourquoi ? Parce que quelque part, il n’y a pas un mécanisme qui fonctionne normalement. Je ne suis pas en train de dire que ce sont les forces de défense et de sécurité qui sont responsables de ce qui arrive. Mais, quand souvent, c’est elles qu’on accuse, l’État a une obligation d’ouvrir des enquêtes pour prouver l’innocence des FDS dans la mesure où cela peut contribuer à une relation de confiance entre les citoyens et les forces de défense et de sécurité. Mais, lorsqu’on ne fait rien et qu’on laisse planer le doute pour que la rumeur se repende en jetant la pierre sur les FDS », a-t-il indiqué.

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Pour le patron de l’OGDH, quand l’État ne fournit aucun effort pour la clarification de la situation, ça ne fait qu’agrandir le fossé qui existe entre ces forces et les citoyens.

« Or, toutes les deux parties sont des guinéens. Et quand on est tous guinéens, chacun joue son rôle dans le secteur où il est censé être compétent. Moi, jusqu’à preuve du contraire, j’impute la responsabilité de cette situation répétitive à l’indifférence de l’État guinéen parce que les services judiciaires nous ont prouvé qu’ils peuvent être prompts lorsqu’il s’agit de traiter une affaire. Pourquoi cette promptitude n’est pas appliquée lorsqu’il est question de mort d’homme ? Pourquoi cette banalisation de l’être humain au point de ne pas considérer la mort d’un homme comme étant un évènement douloureux ? Ça, c’est quelque chose qui doit nous interpeler. Notre insensibilité aux cas de mort d’homme est une insensibilité coupable. On a aussi été informé du cas de deux policiers et un gendarme blessés. Quand le policier ou le gendarme est blessé dans l’exercice de ses fonctions, encore une fois des enquêtes doivent être ouvertes pour identifier les présumés auteurs et les traduire en justice. Si les FDS sont blessées dans leurs fonctions, c’est que leurs fonctions sont banalisées du fait que l’État n’a pas voulu valoriser cette profession en considérant que lorsqu’un citoyen en civil ou en tenue est touché dans sa chair doit être une préoccupation des gouvernants. C’est la preuve que l’hostilité entre FDS et citoyens par la mollesse de l’État est en train de s’agrandir », a-t-il poursuivi.

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Selon lui, la réconciliation entre forces de défense et de sécurité et citoyens doit être une préoccupation majeure d’un État qui se respecte.

Aux dires de cet activiste des droits humains, l’usage des armes à feu dans le maintien d’ordre est un comportement répréhensible aussi bien sur le plan national  y a vraiment des principes auxquels la Guinée a adhéré.

« Ils sont intangibles. L’utilisation d’armes létales contre des manifestants non armés est un comportement répréhensible aussi bien sur le plan national qu’international. Même si à un certain moment, il a été adopté une loi celerate qui dédouanent les forces de défense et de sécurité avec l’usage de la force. C’est un comportement qui ne correspond pas aux principes d’un État de droit. Lorsque cela se produit, on doit pouvoir enquêter, initier voir dans quelle mesure les FDS sont concernées ou impliquées », a-t-il fait savoir.

 Et Monsieur Diallo de conclure: « Mais si c’est dans un pays qui appartient à plusieurs conventions internationales qu’on trouve une loi aussi controversée qu’on ne le pense  et qui consiste à dire les FDS peuvent user de la force et sans pouvoir encadrer  cette situation, c’est là où on est mal à l’aise avec la gouvernance Alpha ».

Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com

(+224) 622 304 942

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