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Quelques probables solutions aux maux du système éducatif guinéen! (La fin)

Le dernier des prophètes de l’islam (psl) a dit: « Un parent ne peut rien léguer de mieux à son enfant plus qu’une bonne éducation ». En d’autres termes, si un parent ne peut point suivre son fils ou sa fille tout au long de sa vie, il lui suffirait juste de lui éduquer bien et celle-ci s’en chargerait le reste. Si cette parole sage peut être appliquée à une famille, elle aussi valable pour un pays. Si l’Etat ne peut en aucun cas rendre tous ses citoyens riches, leur donner les vies meilleures que chacun aspire, … il peut s’en charger au moins de leur éducation dans les bonnes conditions en espérant ainsi que chacun de ses fils et filles saurait trouver le bon chemin pour lui-même.

On aimerait bien finir aujourd’hui notre deuxième série d’articles sur quelques probables solutions aux maux qui caractérisent notre système éducatif. On ne prétend pas avoir tout dit sur les éventuels maux par rapport à notre système, moins encore sur leurs probables solutions. D’ailleurs, on a été très clair depuis au début en disant que notre liste de maux et solutions ne sont que les produits de notre petite expérience en tant qu’élève et professeur. On s’attend à ce que tous ceux qui ont des expériences similaires ou plus dans ce domaine puissent faire la même chose ou aillent plus loin. Si nos listes sont discutables, il y a quand même certaines choses sur lesquelles nous pouvons être unanimement d’accord. La première est qu’il nous faut des bons élèves, des bonnes écoles, des enseignants et professeurs compétents, des inspecteurs régionaux et directeurs préfectoraux compétents et d’un ministère à la hauteur des enjeux. La deuxième est qu’on peut et doit tous contribuer à améliorer notre système éducatif qu’on soit élevé en prenant ses études au sérieux ou un parent très impliqué dans le suivi de son enfant, pour ne citer que ceux-là.

Parmi ces éléments, le plus facile est d’impliquer les parents dans les contrôles de son ou ses enfants car il suffirait juste de leur sensibiliser; après, pousser les élèves à étudier honnêtement et sérieusement parce qu’il nous faudrait juste de leur faire comprendre que les tricheries ne marcheraient plus et que s’ils veulent passer les classes intermédiaires et les examens nationaux, ils auraient intérêts à étudier. Pour la preuve, je suis sûr que la nouvelle politique en matière des notes de cours pousserait beaucoup parmi eux à revoir leurs copies pour cette année. L’autre élément facile à faire est les nominations du ministre, ses collaborateurs et les autorités éducatives locales, compétents et pétris d’expérience car les décrets et les arrêtés suffiraient. Au fur des temps, ces mêmes décrets, arrêtés et décisions feront des promotions, permutations et punitions en fonction des circonstances et les résultats de leurs missions particulières.

L’élément le plus difficile à améliorer est sans doute de recruter, former et remplir les salles des classes par les enseignants et professeurs compétents qui méritent réellement de prendre la craie. En s’attaquant à ce problème, le ministère peut être sûr de se créer beaucoup d’ennemis. On sait que l’amélioration de cet aspect de notre système éducatif impliquerait de licencier beaucoup même s’il y a aucun doute de souligner que sans les formateurs compétents, les élèves ne seront point former et ainsi, on ne fait semer les médiocrités qui engendraient sûrement des médiocres jusqu’à remplir notre pays des cadres médiocres.

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On propose que le ministère de l’enseignement pré-universitaire commence par réformer les écoles nationales d’instituteurs et cela implique de les renouveler, construire des nouvelles, mettre à leurs têtes des doyens pédagogues et compétents, recruter les formateurs compétents et surtout de veiller à décanter ceux qui devraient y rentrer pour les formations et ceux qui en sortent pour devenir les enseignants. Les concours pour y avoir accès et les concours de sorties doivent obéir à des règles rigoureuses de telles sortes que quiconque ne doit pas y avoir accès et n’importe qui ne doit point avoir son diplôme qu’après avoir suivi toutes les matières et ait passé les examens avec succès. Ce paramètre permettra dorénavant de nous donner les instituteurs prêts à enseigner. En outre, le ministère en charge de l’enseignement pré-universitaire doit mettre des instituts similaires aux ENI qui auront la charge de recruiter et former cette fois-ci les nouveaux professeurs. Ils marcheraient avec les règles rigoureuses en matière des recrutements et les octrois de ses diplômes que celles qui caractérisent les ENI.

Les réformes des ENI et les nouveaux instituts de professeurs résoudront les problèmes des nouveaux enseignants et professeurs. La question pertinente reste aux niveaux des enseignants et professeurs actuels. Que devrons-nous faire d’eux? Cette question n’a pas une réponse facile même s’il nous faut immédiatement en trouver une. Tout récemment, il y a eu des professeurs contractuels qui ont échoué au concours dans les manières qu’ils sont en train d’enseigner et cela n’est une petite facette de la dure réalité car si on fait les diagnostics à leurs propos, les résultats seront plus alarmants. C’est pourquoi, le ministère en collaboration avec les IRE, les DPE, les proviseurs, principaux et directeurs d’école, doit trouver des méthodes simples et efficaces pour évaluer école par école, professeur par professeur, enseignant par enseignant, … dans le but de leur decanter. Probablement, on trouvera trois catégories des professeurs et d’enseignants: ceux qui maîtrisent ceux qu’ils enseignent et savent les dispenser; ceux qui savent ceux qu’ils donnent comme cours mais ont du mal à les transmettre et ceux qui n’ont aucune idée de ceux qu’ils donnent comme cours et ni ne savent comment les enseigner.

En ce qui concerne le premier groupe d’enseignants et professeurs, les autorités n’ont qu’à leur aider à améliorer leurs conditions de vie et d’enseignement. Quand au deuxième groupe, elles veilleront à ce qu’ils suivent les formations complémentaires dans la pédagogie et d’autres disciplines allant dans le sens de leur aider à pouvoir bien transmettre leurs savoirs. La troisième catégorie pose de problème et la solution la plus facile et immédiate pour les élèves et notre pays est de les mettre tous à la porte du secteur éducatif car celui-ci n’a plus besoin d’eux. Il se peut qu’on ait besoin d’eux sur d’autres fronts. Beaucoup de guinéens peuvent penser tout de suite que cette solution est inhumaine ou mettra la cité en trouble. Personnellement, j’ai entendu la même chose de la part des quelques amis de promotion quand nous avons décidé de chasser un professeur incompétent au lycée. Certains nous ont dit de lui laisser enseigner parce que c’était son seul boulot et c’était avec ça qu’il nourrissait probablement sa famille. Quand nous leur avons demandé s’ils voulaient être dans la même situation que ce dernier après leurs études et ils ont répondu tous par le négatif. Nous leur avons expliqué qu’il était alors dans notre intérêt de ne pas accepter les cours de quelqu’un qui n’en est pas capable et celui du professeur de partir se former en tout cas s’il a l’intention de choisir l’enseignement comme sa profession. On ne peut point cacher notre incapacité à tous les coups.

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Par ailleurs, il se peut que l’Etat choisisse une autre alternative plus humaine et qui améliorait aussi notre système éducatif. Par exemple, dire à ces enseignants et professeurs d’abandonner les classes pour un temps durant lesquel il fera tout pour qu’ils soient bien formés avant de reprendre la craie. De mon experience personnelle, je sais qu’avec certains moyens, on peut transformer un mauvais élève en bon, de même, faire un professeur et un enseignant incapables en compétents. D’ailleurs, si les autorités éducatives décidaient vraiment d’évaluer les enseignants et professeurs en leur disant clairement que leurs futurs en dépendraient de leurs performances, beaucoup entre d’eux sauraient trouver les moyens pour se perfectionner.

Enfin, en regardant de près notre système éducatif, beaucoup de guinéens penseraient que ses maux sont tellement profonds que nous ne puissions pas changer les choses. Ces attitudes sont du pessimisme qui fait croire à certains qu’ils ne pouvaient pas améliorer les choses, donc ils s’assoient en croisant les bras. William Ury les connaît mieux quand il a écrit: « Le pessimisme paralyse la volonté d’aigir ». Au contraire, on estime que chacun de nous peut et doit faire quelque chose dans le but de rendre notre système meilleur car notre futur en dépend. C’est pourquoi Président Kennedy a raison quand il a dit: « Tous les problèmes dans note monde sont les problèmes faits par les hommes et les hommes peuvent les résoudre ». En d’autres termes, chacun de nous, qu’on soit élevé, parent d’élève, l’enseignant et professeur, autorité éducative et l’Etat, a participé et participe encore à sa manière à piétiner notre système éducatif et chacun de nous peut et doit contribuer à le rendre meilleur. Bien évidemment, les seuls mots n’arriveront jamais à convaincre certains à bien faire leurs devoirs et c’est pourquoi nous avons besoin des sanctions ou récompenses par les urnes, limogeages, promotions, rétrogradations, licenciements, contraintes ou punitions, redoublements des classes et les échecs aux examens nationaux pour que chacun fasse de bon gré ou mal gré son devoir. Dieu même, Notre Créateur, a mis côte à côte le Paradis et l’Enfer parce que Ses seuls mots ne convaincront point certains à se soumettre à Lui même si le soleil apparaissait en pleine nuit.

Ibrahima Kandja Doukouré

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